Sbaîi appelle le gouvernement à sauvegarder l’infrastructure économique et à instaurer une équité territoriale et régionale en matière de santé et d’éducation
Saliha Boujraf:
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, M. M’barek Sbaîi, a appelé le gouvernement à intervenir pour relancer et sauvegarder l’infrastructure économique, notamment durant conjoncture mondiale critique marquée par la propagation rapide de l’épidémie de la « Covid-19 » et l’enregistrement de très faible taux de croissance économique, qui devraient s’empirer davantage si la pandémie se prolonge.
Dans une intervention au nom du Groupe Haraki lors de la séance plénière consacrée à la discussion du projet de loi de finances 2021,hier vendredi à la Chambre des Conseillers, M. Sbaîi a affirmé que « l’enjeu consiste désormais à prémunir les entreprises de la faillite, préserver le capital humain, traiter de manière optimale les questions des taux d’endettement et de déficit budgétaire selon une gouvernance économique et une vision stratégique à même de transformer les contraintes de la crise en leviers d’un nouveau essor ».
Sbaîi que « la réalisation de ces objectifs demeure tributaire de davantage d’ouverture et de diversification des acteurs économiques au lieu de se contenter des partenaires traditionnels, du soutien à l’investissement public sur les plans sectoriel et territorial et d’orientation de l’action selon la logique des priorités et de la corrélation des projets aux objectifs à réaliser ».
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers n’a pas manqué de saluer une série de mesures positives prévues par le projet de loi de finances 2021. Toutefois, il a souligné la nécessité de prêter davantage d’attention aux secteurs les plus affectés par la crise pandémique, tels que le tourisme, l’artisanat, le transport professionnel, l’agriculture, la pêche maritime, l’habitat et l’urbanisme, appelant notamment à la prise de mesures concrètes en vue d’intégrer le secteur informel.
Par ailleurs, M. Sbaîi a salué hautement le contenu du Discours Royal à l’occasion de la Fête du Trône, notamment le lancement d’une série de réformes économiques et sociales importantes, telles que l’élaboration d’un plan de relance économique, le démarrage de l’activation progressive du processus de généralisation de la couverture sociale, la réforme du secteur public et des établissements publics et l’activation du Registre social unifié.
En outre, M. Sbaîi s’est félicité également de l’approche proactive prônée par Sa Majesté le Rois’agissant du lancementd’une opération intensive de vaccination contre le nouveau Coronavirus au coursdes prochaines semaines etde la garantie de l’accès à ce vaccin dans un cadre social et solidaire, appelant à accorder davantage d’intérêt à l’éducation en tant que véritable moteur de croissance, instaurer une équité territoriale et régionale en matière d’accès aux services de santé, trouver une solution radicaleà la problématique des ressources humaines et élaborer un plan de santé spécifique au monde rural dans le cadre d’une charte nationale de la santé publique.
Le conseiller parlementaire haraki a souligné que l’étape actuelle exige l’adoptiond’une politique sociale intégrée, loin des calculs politiciens étroits et ce, au vu des nombreux dysfonctionnements mis à nupar la pandémie, appelant à la construction de modèles de développement régionauxfondés sur la réhabilitation des zones rurales et montagneuses, à l’accélérationde la mise en œuvre du pacte de la déconcentration administrative et au renforcementde la position des collectivités territoriales dans les mécanismes institutionnels mis en place pour gérer les répercussions de la pandémie, à travers la création de comités de veille économique provinciaux et locaux.
Sbaîi a appelé aussi à accélérer l’exercice effectif par les collectivités territoriales de leurs compétences propres, mettre un terme à la réticence des acteurs centraux à transférer la prise décision vers le niveau déconcentré, activer le partenariat avec les acteurs territoriaux, accélérer l’adoption de plans sectoriels d’aménagement du territoire et renforcerle processus de régionalisation avancée.
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a conclu son intervention en mettant l’accent sur la nécessité que la langue et la langue amazighes jouissent de leur droit légitime dans les crédits et les grandes orientations du projet de loi de finances actuel, ainsi que sur l’urgence d’accélérer l’adoption des plans sectoriels pour l’officialisation de la langue amazighe.
Il est à noter que la Chambre des Conseillers a adopté, hier vendredi en séance plénière, le projet de loi de finances au titre de l’année 2021 dans son intégralité.
Ce projet de loi de finances, qui repose sur trois grandes orientations, à savoir l’accélération de la mise en œuvre du plan de relance de l’économie nationale, le lancement de la généralisation de la couverture sanitaire à partir du 1er janvier 2021 et la consécration de l’exemplarité de l’Etat et la rationalisation de sa gestion, a recueilli le vote positif de 29 conseillers, alors que 16 autres conseillers s’y sont opposés.
Il est à rappeler que sur 201 propositions d’amendement du projet de loi de finances au titre de l’année 2021 s, soumises par les différentes équipes et groupes au sein de la Chambre des Conseillers, 25 d’entre elles ont été acceptées, notamment celles relatives à la révision des impôts, des droits de douane et de la contribution de solidarité des particuliers.