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Lors d’un webinaire : M. Amzazi souligne que la promotion de la qualité de l’éducation est tributaire d’un schéma de financement « résilient » et « innovant »

Saliha Boujraf :

Saaïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique,a souligné, hier samedi, que la promotion continue de la qualité du système éducatif et la mise en œuvre effective des dispositions de la loi-cadre n° 51-17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique demeurent tributaire d’un schéma de financement « résilient » et « innovant ».

Intervenant lors d’un webinaire tenu sous le thème « Le financement du système éducatif : Quelles innovations ? », M. Amzazi a précisé que ce schéma de financement est basé sur l’instauration du principe de la territorialisation de la dépense éducative, la mobilisation et la dynamisation du Fonds spécial d’appui notamment via la recherche de financements innovants et une contribution plus optimisée et plus élargie du secteur privé.

Amzazi a poursuivi en indiquant que « notre système éducatif se trouve acculé à résoudre une équation consistant à satisfaire à la fois la croissance rapide de la demande, les nouvelles exigences pédagogiques à même de former un capital humain digne des aspirations de notre société, ainsi que les exigences imposées par la crise du nouveau coronavirus (covid-19), le tout en s’appuyant sur un budget qui est dédié quasi exclusivement au paiement de la masse salariale et qui ne sera pas augmenté malgré la conjoncture actuelle ».

Face à un tel dilemme, le ministre a souligné qu’« explorer des sources de financements innovants pour notre système éducatif devrait désormais constituer notre priorité », indiquant que ces financements ont en effet un rôle clé à jouer dans le système éducatif, à côté des sources de financements traditionnelles, comme les recettes fiscales et les aides internationales à travers des appuis budgétaires.

Dans ce sens, le ministre a cité l’exemple de l’appui budgétaire fourni par la Banque mondiale de 5 milliards de DH sur 5 années pour financer le préscolaire, la formation des enseignants et la gouvernance.

Amzazi a rappelé, à cet égard, que la loi-cadre n° 51-17 a consacré tout un chapitre à la question de la diversification des sources de financement du système éducatif, indiquant qu’un Fonds spécial pour la promotion du système d’éducation et de formation et l’amélioration de sa qualité a vu le jour récemment et attend d’être alimenté.

Le ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur le modèle des financements innovants et l’importance du partenariat public-privé (PPP) qui constitue une alternative stratégique à laquelle il est fait recours de plus en plus dans le monde pour relever les défis auxquels les systèmes éducatifs se trouvent confrontés.

Amzazi a noté que ce type de financement, vivement encouragé par les organismes internationaux, prend le plus souvent la forme de « Construction-Gestion-Transfert » d’établissements scolaires.

Le ministre a assuré que « cette approche a plus d’un mérite. D’abord, celui de soulager le fardeau du gouvernement des dépenses colossales que les chantiers de construction et d’entretien des établissements scolaires représentent, mais aussi de soulager le ministère d’une part extrêmement lourde d’un travail qui n’est pas vraiment de son ressort, à savoir, la construction, le suivi des chantiers et l’entretien des bâtiments, ce qui laisserait à ses cadres plus d’opportunité de se consacrer à la gouvernance et au suivi pédagogique du système éducatif ».

Sur un autre volet, M. Amzazi a déploré que dans l’écosystème des contributeurs nationaux au secteur de l’éducation nationale, la place des collectivités territoriales est toujours restée, jusqu’à ces dernières années, relativement marginale, rappelant que le taux moyen de cette contribution dans les pays del’OCDE est de 66%.

Le ministre a relevé, toutefois, que des initiatives particulièrement innovantes commencent à se mettre en placedans ce sens, citant celle menée dans le cadre du Programme Régional de réduction des disparités territoriales et sociales, qui a consisté à mettre à la disposition des collectivités territoriales 5 milliards de DH pour la construction et la réhabilitation d’établissement scolaires et leur équipement, principalement en milieu rural.

Organisé conjointement par la Trésorerie Générale du Royaume (TGR) et la Fondation Internationale de Finances publiques (Fondafip), avec le soutien de la Revue française des finances publiques (RFFP), ce webinaire a été l’occasion pour plusieurs responsables, marocains et français,de débattre de divers axes en lien avec le financement de l’éducation, notamment le rôle des secteurs public et privé et l’apport des technologies d’information.

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