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M. Sentissi critique la stratégie du gouvernement en matière de réforme de l’enseignement supérieur et l’appelle à accorder un soutien exceptionnel aux étudiants pour atténuer les effets de la crise

Aliae Riffi

M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a critiqué la stratégie du gouvernement en matière de réforme de l’enseignement supérieur, affirmant, à cet égard, « nous notons avec grand regret la persistance du gouvernement à poursuivre la “réforme de la réforme” et le “diagnostic du diagnostic”, malgré l’adoption par le Royaume de la vision stratégique et de la loi-cadre relative à l’éducation, à la formation et à la recherche scientifique, qui a recueilli, sous le Haut Patronage Royal, l’unanimité des différentes composantes politiques, professionnelles et sociétales ».

Dans une intervention lors de la réunion de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, tenue ce mercredi, M. Sentissi a interpellé le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, M. Abdellatif Miraoui, sur les raisons du lancement de nouvelles consultations sur la réforme de l’école marocaine et de l’organisation de colloques régionaux au niveau de l’enseignement supérieur, compte tenu de l’existence d’une vision stratégique d’une loi-cadre et d’une série d’études et de rapports réalisés par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique et le Conseil économique, social et environnemental.

S’adressant au responsable gouvernemental, M. Sentissi a affirmé « aujourd’hui, vous voulez, Monsieur le ministre, mettre en place un nouveau type de licence, alors qu’il y a des communiqués de tous les bureaux locaux des établissements universitaires nationaux qui dénoncent et rejettent cette réforme ».

D’autre part, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a évoqué la problématique du faible accès au marché du travail, en particulier pour les compétences marocaines qui ont choisi de retourner travailler dans leur pays, soulignant le flou qui caractérise la stratégie adoptée par le gouvernement en matière de création d’opportunités d’emplois.

M. Sentissi a poursuivi en indiquant qu’après de longues années d’études pour ceux qui se sont inscrits dans des universités ou des établissements de formation à l’étranger, ces compétences regrettent leur choix de retourner dans leur pays d’origine, d’autant plus que la lenteur dans le traitement de leurs dossiers leur fait perdre l’occasion d’accéder au marché du travail et de contribuer au développement du pays.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a estimé que cette situation constitue « une exclusion directe des compétences marocaines et leur privation de leurs droits et de l’exercice de leur devoir de contribuer au progrès de leur pays, à travers le transfert des expertises des pays où ils ont été diplômés vers leur pays », précisant que ce retard leur fait également rater les occasions de participer à plusieurs concours.

S’agissant de l’intention du ministère en charge de l’Enseignement supérieur de faire des langues française et anglaise une condition pour l’obtention par les étudiants de la licence, M. Sentissi a estimé que « l’ouverture de l’université marocaine sur toutes les langues vivantes constitue en principe une chose positive et louable », soulignant toutefois que « cette mesure nécessite la mobilisation de moyens, de cadres et de programmes afin de permettre aux étudiantes et étudiants de maîtriser au moins ces deux langues étrangères.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a indiqué qu’il est insensé d’imposer une langue à un étudiant à la Faculté de droit, affirmant « nous considérons que la langue est une spécialité en soi si l’étudiant veut qu’il s’y spécialise, sauf que la condition de la maîtrise des langues anglaise et française pour obtenir une licence exclura des milliers d’étudiants de l’accès aux universités et contribuera à l’abandon de milliers d’entre eux sans terminer leurs études en raison de leur non-maîtrise des langues étrangères, étant donné que l’application de cette condition requiert du temps afin de préparer les étudiants de demain ».

M. Sentissi a également critiqué la réforme universitaire que le ministère entend mener sans édicter un décret ou un arrêté ministériel, affirmant « aujourd’hui, à trois mois de la rentrée universitaire, nous ne disposons d’aucun fondement juridique qui encadre cette réforme », rappelant que le même prétexte a été avancé par le gouvernement pour mettre un terme au système du Bachelor.

A cet égard, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants s’est arrêté sur la politique adoptée par le gouvernement pour atténuer les deux problèmes relatifs au décrochage universitaire et au faible taux de diplomation, notant que la véritable problématique aujourd’hui réside dans l’orientation précoce des élèves après le baccalauréat.

M. Sentissi n’a pas manqué d’appeler à l’octroi d’un soutien exceptionnel mensuel d’urgence aux étudiants, à l’instar du soutien accordé aux catégories bénéficiant du soutien gouvernemental, affirmant, à cet égard, « il faudrait allouer une bourse aux étudiants sous forme d’un soutien exceptionnel mensuel d’urgence afin d’atténuer les effets de la crise économique et sociale sur les étudiants, à l’instar du soutien accordé aux catégories bénéficiant du soutien gouvernemental, en plus de de la proposition d’alternatives pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens au vu de la crise liée à la flambée des prix.

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