Activités du secrétaire général

M. Ouzzine appelle nos politiciens à faire leur autocritique et à œuvrer pour recouvrer la confiance des Marocains dans la politique

Saliha Boujraf

M. Mohamed Ouzzin, Secrétaire Général du parti du Mouvement Populaire, a appelé nos politiciens (majorité et opposition) à se soumettre à l’autocritique, affirmant « tout le monde assume la responsabilité dans la gestion de la crise (..) tout le monde pleure et quel est le responsable ? », évoquant, à cet égard, l’incident de l’Imam Hassan Al-Basri, que Dieu l’agrée dans Sa miséricorde, qui a fait la prière en tant qu’imam une des nuits et après la prière, il a donné un sermon aux fidèles qui a fait couler leurs larmes… Quand il eut fini, il chercha son coran, mais il ne le trouva pas. Il a déduit que son coran a été volé…alors il regarda attentivement les personnes présentes, espérant qu’il reconnaîtrait le voleur…mais il fut surpris que tout le monde pleurait d’humilité. Il leur a posé alors sa question : « vous pleurez tous…alors qui a volé le coran ? ».

Intervenant lors d’une conférence organisée par le Secrétariat du Parti de la Justice et du Développement, mercredi dernier à Fès, sous le thème « La situation politique et économique au Maroc, où allons-nous ? », M. Ouzzine a ajouté « laissons les calomnies et les accusations et interrogeons-nous où allons-nous ? vers quelle direction ? et avec quelle perspective ? longue, moyenne ou courte ? Surtout après avoir perdu la boussole ».

Le Secrétaire Général du parti du Mouvement Populaire a poursuivi : « nous devons reconnaître l’incapacité fonctionnelle et structurelle, entre une « monarchie sage » et un « peuple patient » qui préfère jouir de la stabilité et d’une vie décente dans une patrie sûre qui garantit la dignité pour tous ».

M. Ouzzine, qui a fait endosser la carence structurelle et fonctionnelle aux médiateurs, représentés au gouvernement, au parlement, dans les partis, les institutions publiques, les syndicats, la société civile, les médias, etc., a souligné que la crise que nous vivons aujourd’hui n’a pas besoin d’un diagnostic, dont nous sommes devenus experts, tout en étant en revanche incapable de proposer des alternatives »

M. Ouzzine a ajouté « depuis l’indépendance et jusqu’à présent, le gouvernement a présenté, par exemple, 11 stratégies en matière d’éducation, mais notre système éducatif n’a pas encore emprunté la bonne voie ».

Dans ce contexte, le Secrétaire Général du parti du Mouvement Populaire a rappelé ce que le gouvernement précédent avait réalisé en matière d’investissement dans l’équité territoriale dans l’éducation, notamment à travers le rapprochement des écoles de l’enseignement supérieur et des universités et l’adoption par le avec toutes ses composantes partisanes (majorité et opposition) de la loi-cadre relative à l’éducation, la formation et la recherche scientifique, mais l’actuel gouvernement a enterré cette vision.

M. Ouzzine a souligné que cet agissement de l’actuel gouvernement nous fait évoquer les versets du saint Coran « Chaque fois qu’une communauté y entra, elle maudit sa sœur. Lorsqu’elles s’y retrouvèrent toutes, la dernière d’entre elles dit à la première d’entre elles : “Notre Seigneur, voilà ceux qui nous ont égarés. Donne-leur un double châtiment du feu”. Il dit : “À chacun le double, mais vous ne savez pas. Et la première d’entre elles dit à la dernière d’entre elles : “Vous n’avez sur nous aucun privilège. Goûtez donc au châtiment pour ce que vous avez commis” » et ce, bien que le principal parti composant cette majorité était une partie importante des composantes des précédents gouvernements, s’interrogeant, dans ce cadre, « comment recouvrer la confiance du citoyen dans l’action politique ? ».

M. Ouzzine s’est interrogé, à cet égard, « disposons-nous d’élites politiques capables de procéder à une planification de l’avenir et de l’exécuter, afin de restaurer la confiance des citoyens dans la politique et les politiciens ? ».

M. Ouzzine a noté que 60% des Marocains ne font pas confiance aux partis politiques, à leurs promesses et à leurs programmes, soulignant qu’aujourd’hui nous ne souffrons pas seulement de la problématique de la confiance, mais aussi de la rétraction sur les acquis, qualifiant cela de “dangereux”.

M. Ouzzine a poursuivi en affirmant que la créativité a fait défaut au gouvernement, indiquant qu’il nous suffit d’évoquer à cet égard qu’il a importé le programme « Forsa » d’Egypte qui a mis en œuvre ce programme en 2014 et qu’elle a réussi, tout comme elle a réussi le programme « Karama », affirmant : « c’est bien de faire du copier-coller, mais ça doit être fait selon une formule marocaine ».

Par ailleurs, M. Ouzzine s’est arrêté sur de nombreux dysfonctionnements du gouvernement, dont des promesses qui se seraient évaporées bien avant même qu’elles aient vu le jour, à savoir notamment le revenu du nouveau-né et ses promesses généreuses faites aux enseignants, affirmant « ce sont de telles fausses promesses qui aggravent la crise de confiance des citoyens dans la politique ».

Le Secrétaire Général du parti du Mouvement Populaire n’a pas manqué de critiquer le “gouvernement des compétences” en relation avec les chiffres qu’il a annoncés concernant la récolte des principales céréales, qui devrait atteindre 55,1 millions de quintaux au cours de l’actuelle campagne agricole 2022-2023, s’interrogeant sur la véracité de ce chiffre alors que 30% des superficies cultivées n’ont pas germé et 20% auraient un rendement de 2 à 3 quintaux par hectare, précisant « si nous consolidons ces chiffre, nous n’atteindrons pas plus de 22 millions de quintaux » et ajoutant que « ce sont de tels faux chiffres qui sapent la confiance du citoyen dans le politicien et aggravent la problématique de la désaffection par rapport à la politique ».

M. Ouzzine a conclu son intervention en affirmant « certains pourraient dire que nous, en tant qu’opposition, nous parlons selon une logique pessimiste, mais nous ne le faisons pas. Nous attirons plutôt l’attention du gouvernement de par notre responsabilité, (..) parce que nous voulons qu’il réussisse. Son succès sera le succès du pays et allégerait la souffrance des citoyens ».

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page