Activités parlementaires

M. Drissi répond au ministre Miraoui : l’université marocaine n’est pas prête pour subir une nouvelle réforme

Aliae Riffi

M. Abderrahman Drissi, a critiqué la nouvelle réforme universitaire que le gouvernement compte mettre en œuvre l’année prochaine, affirmant que cette réforme ne repose sur aucune base juridique et soulignant que les conditions actuelles de l’université marocaine ne sont pas du tout propices pour qu’elle subisse une réforme de ce type.

M. Drissi a souligné que la mise en œuvre d’une réforme pédagogique est tributaire de l’activation de la réforme globale tant souhaitée de l’université marocaine, en particulier la réforme du système de la recherche scientifique et de l’innovation et du statut régissant l’enseignant-chercheur, affirmant, à cet égard, « nous considérons que la réalisation de cet objectif est tributaire de l’amélioration des conditions professionnelles, matérielles et sociales des ressources humaines du secteur, y compris les professeurs et les administrateurs, qui attendent toujours que le gouvernement honore ses engagements annoncés d’augmenter leurs salaires ».

Commentant la réponse de M. Abdellatif Miraoui, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, à une question orale sur le thème « Les objectifs de la nouvelle réforme pédagogique », posée par le Groupe Haraki lors de la séance des questions orales, tenue hier mardi à la Chambre des Conseillers, M. Drissi a ajouté que la situation critique de l’université marocaine ne permet pas la mise en œuvre de cette réforme, notant que les universités marocaines manquent de ressources humaines spécialisées pour accompagner l’offre universitaire proposée, et encore moins de moyens et de ressources didactiques pour élaborer cette offre universitaire composée de travaux appliqués et dirigés, outre le fait que la capacité d’accueil est insuffisante pour assurer un accès équitable à l’enseignement supérieur, compte tenu de la rétraction sur la construction de nombreux noyaux et établissements universitaires de proximité au prétexte de la création de pôles régionaux.

Le conseiller parlementaire haraki a rappelé certaines dispositions de la loi-cadre n° 51-17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique qui sont de nature à encadrer toute réforme pédagogique souhaitée, affirmant que « l’article 12 a défini les nouvelles orientations générales du système pédagogique, y compris le système de l’enseignement supérieur, alors que l’article 32 a précisé les orientations spécifiques aux langues d’enseignement et à l’enseignement des langues dans l’enseignement supérieur ».

Le conseiller parlementaire haraki a précisé que la loi-cadre a confié, selon les articles 28 et 29, les missions de mise en œuvre de ces dispositions pédagogiques à la Commission permanente chargé du renouvellement et de l’adaptation des curricula et des programmes, qui comprend parmi ses commissions spécialisées un groupe de travail spécialisé dans l’enseignement supérieur.

M. Driss a rappelé que cette commission a été créée en vertu du décret n° 20.2.473 qui en a fixé la structure, les groupes de travail à créer au sein de cette commission et les modalités de son fonctionnement, précisant que ce décret met un terme, juridiquement et pratiquement, au mandat de la Commission de Coordination de l’Enseignement Supérieur, mais ce décret n’a pas été activé et le rôle de la Commission permanente chargé du renouvellement et de l’adaptation des curricula et des programmes n’a pas non plus été activé et ce, en ligne avec la démarche des rétractions injustifiées en matière de réforme du système que nous avons relevées à plus d’une occasion.

M. Drissi a également critiqué le prétexte avancé donnée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation pour suspendre le Bachelor.

M. Drissi a indiqué que le système Bachelor est inclus dans le programme gouvernemental 2021/2026, relevant que « ce nouveau projet n’est rien d’autre qu’une reproduction du système du Bachelor dans ses objectifs, avec la suppression d’une année dans le parcours ».

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