Activités du partiActivités du secrétaire général

Ouzzine critique la qualification réductrice par le gouvernement des revendications des enseignants et enseignantes de « revendications vivrières » et rejette les ponctions opérées sur les salaires des grévistes

Saliha Boujraf

Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, a réaffirmé, hier dimanche à Salé, son rejet des ponctions opérées par le gouvernement sur les salaires des enseignants grévistes et leur suspension, affirmant « les ponctions devraient être opérées plutôt sur les salaires des membres du gouvernement qui n’a pas œuvré à l’adoption de la loi sur la grève ».

Dans une allocution d’orientation lors de la première réunion du Comité préparatoire de l’Alliance harakie des cadres de l’éduction et de l’enseignement, organisé sous le thème « L’alternative harakie pour la réforme du système d’éducation et d’enseignement », M. Ouzzine a ajouté que les enseignants et enseignantes ont le droit de revendiquer leurs droits tant que la Constitution leur garantit cela, précisant que « la grève est garantie conformément l’article 29 de la Constitution, qui stipule que « le droit de grève est garanti ».

Par ailleurs, M. Ouzzine a indiqué « certes, une loi organique devrait préciser les conditions et les modalités d’exercice du droit de grève et puisque cet article est considéré comme gelé en l’absence de la loi organique relative à la grève, les ponctions opérées par le gouvernement sur les salaires des enseignants et enseignantes grévistes sont inacceptables et révèlent que c’est le gouvernement qui est hors-la loi et non les enseignants et enseignantes grévistes.

D’autre part, M. Ouzzine a affirmé que l’Alliance harakie des cadres de l’éduction et de l’enseignement est responsable de rendre justice à l’image de l’enseignant, qui est considéré comme un deuxième père et un modèle à suivre pour chaque élève, précisant toutefois qu’eu égard à la régression des valeurs authentiques, l’enseignant est devenu l’objet de raillerie et d’intimidation, comme c’est le cas dans certaines sitcoms diffusées durant le Ramadan à la télévision publique.

Ouzzine a également considéré que l’Alliance harakie des cadres de l’éduction et de l’enseignement constitue un levier essentiel pour rendre justice à l’école publique, ballottée par les rafistolages des réformes et des plans d’urgence qui assèchent des milliards de DH en vain.

Le Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire a critiqué la qualification réductrice par le gouvernement des revendications des enseignants et enseignantes de simples « revendications vivrières », alors que leur véritable revendication consister à assurer une école publique et à garantir un climat approprié pour consacrer la société de la connaissance, affirmant « nous avons relevé, ces derniers mois, l’ampleur de la souffrance endurée par les enseignants et les enseignantes qui ont cru aux promesses du gouvernement annoncées dans le programme gouvernemental et portant sur une augmentation de leurs salaires de 2.500 DH, jusqu’à ce qu’il s’avère finalement que cette promesse n’était qu’une caméra cachée et un mensonge qui les a trompés, ce qui a provoqué une grande tension et des grèves qui ont duré près de trois mois, voire menacé d’enregistrer une année blanche, et amplifié la perte du temps politique, de développement et d’éducation dans notre pays.

Ouzzine a ajouté que le gouvernement, après l’échec de ses stratagèmes, a daigné accorder aux enseignants et enseignantes une augmentation de 1.500 DH répartie en deux tranches en 2024 et 2025 ; une augmentation qu’ils n’ont pas encore perçu, indiquant que tant que le gouvernement traitera la question éducative selon une logique politicienne et conjoncturelle, les conditions ne s’amélioreront pas, car l’éducation, à l’instar de la santé, est une question sociétale qui nécessite un consensus national, loin des solutions et des réformes rafistolées.

Ouzzine a affirmé qu’il n’abordera ni le phénomène de l’abandon scolaire qui constitue une bombe à retardement, ni la sécurité à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires, ni la violence à laquelle les enseignants sont exposés, de la part même de leurs élèves, ni le ciblage des jeunes générations par les trafiquants de drogue dans les environs des écoles et des lycées. S’adressant à l’audience comprenant des enseignants et des enseignantes, M. Ouzzine a affirmé « vous gardez peut-être à l’esprit, vous les gens de terrain, les détails de ces tragédies. Je voudrais juste rappeler quelques indicateurs inquiétants ».

Dans ce contexte, M. Ouzzine a rappelé le rapport de la Cour des Comptes publié en 2017, qui a évoqué certaines lacunes du système éducatif, à savoir notamment le sous-effectif des enseignants, le surpeuplement des classes, la détérioration de l’état des classes et des services au sein des écoles, notamment dans le monde rural, précisant, par exemple, que l’absence de toilettes dédiées aux filles les contraint à abandonner l’école, en plus de la souffrance endurée par les enseignants et les enseignantes dans les zones reculées.

Ouzzine a souligné que malgré l’allocation par l’Etat de 25% de son budget à l’enseignement et son aspiration à une vision stratégique de la réforme de l’enseignement 2015-2030, le Maroc est considéré, selon l’UNESCO, comme l’un des 25 pays les moins avancés dans le domaine de l’enseignement.

Ouzzine a conclu son allocution en affirmant que la situation de l’enseignement dans le Royaume consacre l’absence d’égalité des chances entre les élèves, soulignant qu’il n’est pas contre le secteur privé, mais que « nous voulons seulement un enseignement unifié, démocratique et qui n’est pas en fonction des classes sociales ».

Il convient de noter que la création de l’Alliance harakie des cadres de l’éduction et de l’enseignement s’inscrit dans le contexte de la dynamique que connait le parti du Mouvement Populaire depuis son 14ème Congrès national, sous la direction de son Secrétaire général M. Mohamed Ouzzine et ce, en vue du déploiement de son horizon organisationnel et politique nouveau et renouvelé.

La création de l’Alliance harakie des cadres de l’éduction et de l’enseignement intervient également pour constituer une force de proposition aux côtés des alliances de pharmaciens, des avocats et des professionnels et du Forum universitaire haraki, pour qu’elle constitue une valeur ajoutée pour le parti, d’autant plus qu’elle est ouverte à la famille des enseignants et enseignantes qui ne sont pas harakis.

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page