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M. Ouzzine : « Aujourd’hui, il ne sert nullement de dire que nous ne pouvons rien faire, mais il faudrait faire preuve d’innovation et d’imagination politique » et « le gouvernement n’a pas à cœur les intérêts des Marocains »

Saliha Boujraf

M. Mohamed Ouzzine, député parlementaire et leader haraki, a estimé que le « gouvernement d’Akhannouch » ne prend pas d’initiative et n’a pas l’audace pour trouver des alternatives et des solutions appropriées pour sortir de la crise.

M. Ouzzine, qui était l’invité du journaliste Youssef Belhaissi, a affirmé que « l’actuel gouvernement n’a pas à cœur les intérêts des Marocains », sinon qu’est-ce qui l’empêcherait de réviser la loi de finances 2022 qui n’est pas le coran révélé, d’autant plus qu’il a été bâti sur des hypothèses désormais dépassées.

M. Ouzzine a ajouté « aujourd’hui, nous avons besoins d’alternatives audacieuses et non pas se cacher derrière l’héritage des gouvernements précédents, sachant que les partis au gouvernement ne devraient pas oublier qu’ils ont contribué à cet héritage, d’une manière ou d’une autre, car ils faisaient partie des gouvernements qui se sont succédé ».

Le 4ème Vice-président de la Chambre des Représentants s’est interrogé sur l’obstination des composantes de l’actuel gouvernement à ignorer les accumulations des gouvernements précédents auxquels elles ont pris parti, comme s’il fallait qu’une génération critique celle qui l’a précédée.

Dans ce sens, M. Ouzzine s’est interrogé « comment un gouvernement qui renie l’héritage de son prédécesseur puisse-t-il s’en inspirer uniquement sur certains aspects, comme la signature de la charte de la majorité, par exemple. Il lui suffisait de présenter le programme gouvernemental et d’honorer les promesses qu’il a faites aux Marocains lors des élections. Le gouvernement a également insisté pour présenter le bilan des 100 jours, bien qu’il n’ait rien à présenter à cet égard ».

Le leader haraki a poursuivi « malheureusement, le gouvernement a rehaussé le plafond de ses promesses électorales », mais aujourd’hui il vient dire « nous avons été face aux répercussions de la Covid, de la sécheresse et de la situation mondiale », s’interrogeant « ah, il ne savait pas, même si nous avons mené la campagne électorale en portant des masques en plein Covid ».

Le leader haraki a assuré qu’aujourd’hui « il ne sert nullement de dire que nous ne pouvons rien faire. Sinon, où sont passées ses compétences ? N’a-t-il pas annoncé que c’est un gouvernement de compétences. De même, il ne sert nullement que le gouvernement ignore la hausse des prix dont souffrent les Marocains. Il doit faire preuve d’un peu de créativité et d’imagination politique ».

Le leader haraju a poursuivi « aujourd’hui, le gouvernement doit conclure un nouveau pacte avec les Marocains compte tenu de la hausse des prix des hydrocarbures et de la plupart des denrées alimentaires de base. Au moins, il devrait réviser la loi sur la concurrence et les prix. Aujourd’hui, nous sommes en droit de nous interroger sur la position du Conseil de la concurrence par rapport à ce qui se passe. Le gouvernement a également le droit d’intervenir pour plafonner les prix et réformer la Caisse de compensation afin de protéger les citoyens et les citoyennes face à la hausse prix et calmer les foyers de protestations qui ont de graves conséquences sur la paix sociale ».

Par ailleurs, M. Ouzzine s’est interrogé sur les raisons de l’obstination du gouvernement à continuer à bricoler. Pourquoi n’a-t-il pas exécuté les Hautes Orientations Royales volontaristes, contenues dans le Discours Royal à l’occasion de l’ouverture de la première session de la première année législative de la 11ème législature, lorsqu’il a appelé le gouvernement à élaborer une stratégie afin de constituer un stock de denrées alimentaires, de produits pétroliers et de toutes les matières essentielles pour parer à toute urgence.

Le parlementaire haraki a ajouté « nous sommes, aujourd’hui, face à la problématique de la pénurie de l’eau. En 2025, nous serons face à une crise suffocante. Nous nous interrogeons sur la vision du gouvernement face à cette problématique, sachant que le programme gouvernemental n’a consacré qu’un petit paragraphe à cette matière essentielle ».

M. Ouzzine a poursuivi « même la mesure exceptionnelle de soutenir les agriculteurs pour faire face à la sécheresse a été une Initiative Royale. En effet, Sa Majesté le Roi a ordonné de soutenir les zones rurales et d’aider les opérateurs dans le secteur agricole pour faire face aux effets de la sécheresse et réduire son impact sur leurs activités agricoles. Où est le gouvernement dans tout ceci ? ».

M. Ouzzine a noté que le gouvernement devrait faire preuve d’audace pour traiter le dossier de la retraite, non pas en révisant à la hausse l’âge de départ à la retraite, car d’ici 2025 il va se retrouver en difficulté. Il faudrait également s’attaquer au dossier de l’enseignement, car il ne suffit pas de lancer des promesses alléchantes lors des élections à l’adresse des enseignants, en général, et des enseignants contractuels, en particulier. Il faudrait plutôt trouver des solutions pratiques et réalistes. Il en est de même pour la santé, … nous avons besoin d’alternatives. En tant qu’opposition, nous tendons la main pour contribuer à ces solutions, car l’objectif est commun, à savoir servir la patrie et le citoyen. Lorsque je dénonce la situation au Parlement, par exemple, je ne proteste pas contre Aziz Akhannouch, qui est un ami et un frère, mais contre le Chef du gouvernement. Il en va de même pour M. Ouahbi. Malheureusement, au lieu de discuter de la cause de la protestation, à savoir le refus du ministre de la Justice, par exemple, de répondre à une question posée en langue amazighe, qui a été consacrée comme langue officielle par la Constitution du Royaume il y a dix ans, alors qu’il aurait pu répondre en arabe, nous avons continué à parler de karata et de chaussettes (..) ».

M. Ouzzine a affirmé qu’il n’est nullement gêné de l’utilisation du mot « karata » et que même la FIFA l’avait utilisé dans l’un des stades américains, notant que le Maroc a besoin aujourd’hui d’une « karata » pour le nettoyer de plusieurs saletés, soulignant qu’il n’interpelle pas le gouvernement pour le provoquer, mais qu’il est tenue par un engagement à l’égard des Marocains qu’il ne peut pas renier, car il les représente au parlement et il est de son devoir de relayer leur voix auprès du gouvernement et le gouvernement est tenue d’interagir  avec leurs revendications ».

Le foyer haraki se porte bien et prépare son 14ème congrès national

En ce qui concerne la situation du foyer haraki, M. Ouzzine a souligné qu’il se porte bien et que tous les militants et militantes harakis sont conscients des exigences de l’étape actuelle et qu’ils préparent leur 14ème congrès national dans une atmosphère fraternelle et de manière solidaire et unie, car ils voudraient tous que le Mouvement Populaire soit l’alternative.

Concernant le retour du Secrétaire général du Mouvement Populaire, M. Mohand Laenser, à la tête du Secrétariat général du parti lors du prochain congrès national, M. Ouzzine a souligné que M. Laenser ne présentera pas sa candidature au Secrétariat général du parti et que la loi n’autorise pas cela.

S’agissant de sa candidature à la tête du Secrétariat général du parti pour succéder à M. Mohand Laenser, M. Ouzzine n’a ni confirmé ni infirmé. En revanche, M. Ouzzine a souligné qu’un grand travail attend le Mouvement Populaire car il est conscient des exigences de l’étape actuelle et, par conséquent, il a besoin d’un nouveau discours.

Dans ce sens, M. Ouzzine a affirmé « quiconque qui est porteur d’un nouveau projet a le droit de se porter candidat, car nous voulons un Mouvement Populaire avec un nouveau visage, une nouvelle âme et un nouveau sens. Nous voulons qu’il constitue une alternative. Je suis un cadre partisan comme les autres cadres dont regorge le Mouvement Populaire, car le problème ne réside pas dans le leadership, mais dans la manière de mener ce leadership ».

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