Lors de la journée d’étude organisée par le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants sur « Les Marocains du monde, les défis et les perspectives » : M.Moubdiî met l’accent sur la nécessaire implication du gouvernement dans les chantiersqui concernent les Marocains du monde

Sbaîi souligne la nécessité d’adopter une politique publique intégrée qui assurer l’intégration positive des Marocains du monde dans leur pays d’origine

M.Sekkouri met en exergue le rôle stratégique des Marocains du monde dans le développement de leur mère patrie

Saliha Boujraf:

Plusieurs politiques, experts, universitaires et représentants d’associations des Marocains résidant à l’étranger se sont réunis, mardi dernier à Rabat, pour discuter du thème « Les Marocains du monde, les défis et les perspectives ».

Les participants à cette journée d’étude,organisée par le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants,en partenariat avec l’Observatoire euro-marocain des migrations, ont souligné à l’unanimité la nécessité de renforcer la représentation des Marocains du monde dans les instances consultatives et les instances de gouvernance nationales, et de veiller à ce que les prochaines lois électorales prennent en considération le droit des membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger de légiférer, de voter et de participer à la vie politique.

Par ailleurs, les intervenants ont noté que la représentation des Marocains du monde à travers leur participation dans les institutions nationales est une revendication qui a été et est toujours plaidée par de nombreuses associations de Marocains résidant à l’étranger, eu égard qu’il s’agit d’un droit politique et civil garanti aux Marocains du monde conformément à la Constitution du Royaume qui stipule que tous les citoyens marocains sont égaux devant la loi, qu’ils résident au à l’intérieur ou à l’extérieur de la patrie.

Moubdiî : les Marocains du monde se sont fait des noms dans différents domaines

Dans ce contexte, M. Mohamed Moubdiî, Président duGroupe Haraki à la Chambre des Représentants, a mis l’accent sur la nécessaire implication du gouvernement dans les chantiers qui concernent les Marocains du monde, en particulier ceux qui couvrent les domaines de l’éducation, de l’enseignement, de la préservation de l’identité religieuse, culturelle et nationale aux multiples affluents, tout en œuvrant à intégrer les deux langues officielles du Royaume dans les programmes d’éducation et de formation, notamment pour les troisième et quatrième générations, à renforcer leur appartenanceà leur pays et leur attachement à leurs valeurs sacrés et à leur épargner de tomber dans les problèmes de l’extrémisme et de la déliquescence morale.

Dans uneallocution prononcée à l’ouverture des travaux de cette journée d’étude, M. Moubdiî a rappelé les défis auxquels sont confrontés plus de 5 millions de Marocains résidant à l’étranger et présenté leurs attentes immédiates et futures dans les différents domaines, soulignant la nécessité de faire jouir ces Marocains de les pleins droits de citoyenneté en affirmant à cet égard « ils sont avant tout des Marocains, qu’ils soient de la génération qui est né et a grandi dans la patrie ou des générations suivantes qui ont vu le jour en dehors de la patrie ».

M.Moubdiî a souligné, en outre, que les Marocains du monde sont, aujourd’hui, présents et participent de manière forte et efficace dans les sociétés des pays de leur résidence et se sont faitdes nomsdans les différents domaines politique, économique, social, médiatique, sportif et autre.

Moubdiî a ajouté, dans ce sens, « aujourd’hui, nous sommes appelés à diagnostiquer les conditions de notre communauté résidant à l’étranger et de proposerles alternatives possibles », relevant quela journée d’étudeconstituel’occasion de discuter des problèmes qui préoccupent cette communauté et d’aboutir à des recommandations qui permettront de concrétiser la revendication de sa participation véritable au chantier des grandes réformes engagé par le Maroc et de contribuer à l’élaboration d’une vision stratégique capable de trouver des solutions efficaces aux problématiques de l’immigration à travers l’adoptiond’approches de développement multidimensionnellesalliant le culturel,l’économiques et le social.

Sbaîi : Nous aspirons à une politique publique qui connecte les troisième et quatrième générations à leur identité nationale authentique

Pour sa part, M. M’barekSbaîi, Président du Groupe Harakià la Chambre des Conseillers, a souligné la nécessité d’adopterune politique publique intégrée qui assure une intégration positive des Marocains du monde dans divers aspects de la vie publique dans leur pays d’origine et ce, afin d’activer leur droit garanti par la Constitution.

Sbaîi a affirmé, à cet égard,« nous parlons de millions de Marocains résidant dans différentes contrées à travers le monde, qui constituent une large base formant une puissance économique qui contribue à la fois à la construction de leurs pays de résidence, ainsi qu’à la construction de leur pays d’origine, avec les différentes générations et à la lumière de défis et de changements mondiaux à caractère politique, économique, social et culturel, ce qui nous place aujourd’hui face à une nouvelle approche qui ne se limite pas à les considérer uniquement comme une source de devises et à réduire la gestion de leurs affaires dans l’organisation de l’opération de transit chaque été, mais requiert l’adoption d’une politique publique intégrée qui assure leur intégration positive dans les différentes sphères de la vie publique ».

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a souligné son aspiration à une politique publique qui met en place la plateforme administrative pour attirer les investissements des Marocains du monde et leur accorde des incitations financières et foncières pour établir leurs projets dans les régions dont ils sont issus, affirmant dans ce sens « nous aspirons à une politique publique qui connecte les troisième et quatrième générations de la communauté marocaine résidant à l’étranger à leur identité nationale authentique, avec ses diverses composantes linguistiques et culturelles et promeut les valeurs de tolérance et la culture de coexistence dans leurs rangs dans leurs pays de résidence ».

Sbaîi a exprimé, en outre, sa fierté de la sage initiative royale qui a permis à de nombreusescompétences marocaines résidant à l’étranger d’être représentées au sein de la Commission chargéed’élaborer le nouveau modèle de développement.

M^me El Ouafi parle de la mise en placed’une politique intégrée pour protéger les droits des Marocains du monde

Pour sa part, M^meNezha El Ouafi, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargée des Marocains résidant à l’étranger, a évoqué la mise en place d’une politique intégrée au profit des Marocains du monde en vue de protéger leurs droits, renforcer leurs liens culturels et humains avec leur mère patrie et mobiliser leurs compétences et savoir-faire pour contribuer aux différents chantiers de développement.

M^me El Ouafia précisé que cette politique vise à encourager la contribution des compétences marocaines résidant à l’étranger, en les aidant à s’organiser au sein de réseaux, en encadrant leurs contributions à la défense des intérêts du Maroc, en les impliquant dans les grands chantiers de développement engagés par le Maroc et en consolidantles relations de partenariat entre les différents acteurs dans leurs domaines de spécialisation au Maroc et dans les pays de résidence.

M^me El Ouafi a également révélé que le ministère œuvre à dématérialiser tous les services administratifs destinés aux Marocains du monde dans le but de leur simplifier lesprocéduresd’obtention des documents dont ils ont besoin, affirmant que le ministère compte lancer très prochainement un nouveau mécanisme de communication visant à regrouper les Marocains du monde afin de renforcer leur attachementà leur pays d’origine.

M.Sekkouri :Le Maroc dispose, à travers la représentation de ses citoyens dans les pays de résidence, de compétences hautement qualifiés

Par ailleurs, les travaux de la journée d’étude se sontpoursuivisavec la participation de plus de 50 représentants d’associations de Marocains du monde, venus de différents pays comme l’Espagne, la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, etc.

Ainsi, la deuxième session de cette manifestation a été modérée par M. LahcenSekkouri, membre du Groupe Haraki àla Chambre des Représentants et membre de la commissionparlementaire mixteMaroc-Union Européenne, qui a souligné le rôle stratégique des Marocains du monde dans le développement de leur mère patrie, affirmant que le Maroc dispose, à travers la représentation de ses immigrés dans les pays de résidence, de compétences hautement qualifiées, ce qui favoriseraitleur meilleure intégration et contribuerait à la valorisation des ressourcesmobilisées pour promouvoirle développement du Maroc actuel et futur et ce, dans le respect de son ancrage historique.

Sekkouri a appelé à la mise en place de mécanismes permettant à ces compétences de contribuer davantage au développement du pays et ce, à travers le renforcement de leur attachementà leur patrie et de leur contribution à son développement.

Zoubir saluela cohésion du Mouvement Populaire avec les Marocains du monde

De son côté,M. Ali Zoubir, Président de l’Observatoire euro-marocain des migrations, a salué la cohésion du parti du Mouvement Populaire avec les Marocains du monde, considérant que la journée d’étude constitue le “fruit” du programme tracé par le parti lors de son derniercongrès.

Il convient de noter que les travaux de cette journée d’étude, à laquelle ont également assisté des parlementaires de différents partis, ont été marqués par la présentation d’un exposé sur « Le rôle des compétences marocaines et leur contribution au développement dans notre pays » par M. Jaouad Dquiouak, Directeur de la Coopération, des Etudes et de la Coordination sectorielle au Département en charge des affaires de l’immigration,d’un exposé sur « la migration de retour» » par M. Mohamed Lamghari, Cadre au Haut-Commissariat au Plan, ainsi que d’un exposé sur « Les Marocains du monde et le nouveau modèle de développement » par M. Sidi Mohamed Farsi, membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger.

La rencontre aété marquée également par les interventions de M. Mohamed Dkhissi, Vice-président de l’Observatoire euro-marocaindes migrationsen Belgique, du professeur Abdellatif El Fekkak, Président de la Fédération mondiale de la migrationdes cerveaux euro-africains en France, de M^me Nadia El Othmani, Présidente de l’Association Amal des femmes marocaines en Espagne, et de M^meHayat Houbachi, actrice associative et femme d’affaires résidant aux Pays-Bas.

Des recommandations qui concernent les questions des Marocains du monde dans leurs pays de résidence et leur pays d’origine

La journée d’étudea été couronnée par l’émission d’unesérie de recommandations, dont celles qui concernent des questions liées aux Marocains du monde dans les pays de résidence, telles que l’accélération de la mise en placed’un système de plaintes pour les Marocains du monde, que ce soit au niveau central qu’au niveau des ambassades et des consulats, la nécessité de communiquer avec les Marocains du monde et de dialoguer avec eux dans le cadres des contextes et des transformations que connaissent les pays de résidence et la mère patrie et le soutien des catégoriessouffrant de vulnérabilitéet leur protection des risques de marginalisation et de discrimination à travers la mise en place de programmes sociaux et ce, dans le cadre de la politique générale de l’Etat dans le domaine social.

La journée d’étude a également recommandé de faire jouir lescitoyens marocains résidant à l’étranger des diverses formesde protection, en interagissant rapidement avec les problèmes auxquels ils sont confrontés dans les pays de résidence, en renforçant les efforts déployés dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement et de lapréservation de l’identité religieuse, culturelle et nationale aux multiples affluents, en particulier pour les troisième et quatrième générations, en consolidant leur appartenance à leur pays et leur attachement à leurs valeurs sacrées et en les empêchent de tomber dans les problèmes de l’extrémisme et de la déliquescence morale, en présentant une offre culturelle spécifique aux Marocains du monde, en rapprochant d’eux les services consulaires et administratifs et en trouvant des solutions aux problèmes d’obtention de documents, tels l’état civil.

La journée d’étude a également recommandé de prêter davantage d’attention aux questions liées aux Marocains du monde dans leur pays d’origine, de capitaliser surl’émergence accrue de compétences marocaines à l’étranger pour bénéficier de leurs expériences et expertises dans les différents chantiers de développement engagés au Maroc,d’adopter une politique publique intégrée et inclusive pour les Marocains du monde, basée sur le dialogue, l’implication, la communication et l’intégration des compétences marocaines à l’étranger et de mettre en place un cadre approprié pour bénéficier des expertises et compétences marocaines dans le développement du pays.

Les recommandations ont également appelé à simplifier les procédures administratives liées à l’encouragement des investissements au profit de cette catégorie, à mettre en place des mécanismes d’orientation de l’investissement dans différents secteurs sans se focaliser uniquement sur l’investissement dans le domaine immobilier, à mettre en place un système fiscal incitatif pour les Marocains du monde, à entreprendre des réformes parallèles dans les domaine de la justice, de l’administration et de l’enseignement, à lutter contre la corruption, à réaliserl’équité sociale et à accélérer le lancement d’un portail électronique pour simplifier les services administratifs pour les Marocains du monde.

Les intervenantsont également appelé à interagir rapidement avec les problématiques liées à l’acquisition par les Marocains du monde de logements au Maroc, en particulier auprès d’amicales et de coopératives qui ne respectent pas les délais de livraison, à améliorerles services dispensés grâce à l’institutionnalisation, à la dématérialisation et à l’implication de l’Ordre national des notaires dans l’accompagnement juridique des Marocains du monde et leurconseil dans le domaine de l’immobilier, à veiller à l’exécutiondes jugements prononcés dans des affaires qui les concernent, à accorder davantage d’attention à la communauté marocaine résidant dansdes pays où il n’y a pas de consulats et à mettre en placeun groupe de conseillers juridiques dans les pays de résidenceen vued’assister les Marocains du monde à recouvrer leurs droits.

Sur le plan institutionnel et politique, les participants ont recommandé de renforcer la représentation des Marocains du monde dans les instances consultatives et de gouvernance nationales et de veiller à ce que les prochaines lois électorales prennent en considération les droits des Marocains du mondede légiférer, de voter et de participer à la vie politique.

D’autre part, les participants ont appelé la commission spécialedu nouveau modèle de développement à communiquer avec les associations des Marocains du monde pour recueillir leurs propositions et alternatives concernant ce modèle et ce, dans le cadre de l’approche participative adoptée par cette commission.

De même, les participants ont exhorté les protagonistes politiques et sociaux à soulever les questions des Marocains du monde et à interagir avec ellesconformément aux dispositions constitutionnelles, à intensifier la mise en place de mécanismes de contrôle parlementaire pour les questions concernant la communauté marocaine résidant à l’étranger, à veiller à mettre leslois en adéquation avec les différents transformations, évolutions et contextes internationaux et nationaux et à nommer des consuls qui maîtrisent les langues de communication parlées par les Marocains du monde dans les pays de résidence.

Par ailleurs, les intervenants n’ont pas manqué d’appeler à créer un cycle de formation au niveau de l’enseignement supérieur de type Master consacré aux affairesde l’immigration et des immigrants en vued’enrichir la recherche scientifique dans ce domaine, ce qui permettrait d’étudier les problématiques posées et de rechercher des solutions possibles, tout en veillant à l’implication des Marocains du monde dans la diplomatie parallèle visant à défendre la cause de notre intégrité territoriale dans les pays de résidence.