El Omari appelle le gouvernement à l’adoption d’un plan d’urgence pour sauver et soutenir les secteurs et catégories affectés par la décision d’instaurer un couvre-feu nocturne pendant le Ramadan
Il a souligné la nécessité d’organiser tous les métiers et professions en vue de leur intégration dans le chantier de la protection sociale pour garantir la dignité à tous les Marocains
Boutayeb annonce l’interpellation de plus de 1,5 million de personnes qui n’ont pas respecté les mesures préventives et souligne que l’instauration du couvre-feu nocturne est intervenue pour éviter la réédition du scénario de l’Aïd Al-Adha.
SalihaBoujraf:
Abderrahman El Omari, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a appelé le gouvernement à adopter un plan d’urgence pour sauver et soutenir les secteurs et les catégories affectés et à accélérer l’indemnisation de ces catégories qu’elles soient déclarées ou non à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et ce, affirme-t-il « même s’il est nécessaire de recourir à nouveau à la solidarité. Nous ne pensons pas que l’opération soit difficile et compliquée, puisque que l’expérience de distribution du soutien durant l’année écoulée a été largement réussie ».
Commentant la réponse apportée par M. Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, à deux questions centrales sur « les répercussions de la décision d’instaurer un couvre-feu nocturne complet pendant le mois de Ramadan » et « les dispositions et mesures accompagnant cette décision »,présentées par les groupes et l’équipe de la majorité et de l’opposition, hier lundi à la Chambre des Représentants, le député parlementaire a qualifié la décision d’instaurer le couvre-feu nocturne au cours du mois béni du Ramadan de « difficile et douloureux ».
El Omari a souligné, en revanche,que cette décision était le moyen de limiter l’augmentation du nombre de cas de contamination dans le Royaume et l’émergence de nouvelles souches mutantes du Coronavirus, exprimant l’espoir que les mesures prises réussiraient à faire baisser les taux de contamination, à réduire par conséquent la durée du confinement sanitaire après le mois de Ramadan et à retarder l’heure de fermeture la nuit, ce qui permettra aux catégoriesaffectées decompenser relativement les dommages subis.
Par ailleurs, M. El Omari a appelé le ministère de l’Intérieur à faire preuve de davantage de rigueur dans le contrôle du respect des mesures de précaution et préventives, pour éviter l’encombrement dansles souks et les transports publics et s’assurer du port des masques et du respect de la distanciation physique.
Le député parlementaire haraki a ajouté que les Marocains ont pu normaliser avec cette décision limitée dans le temps, surtout après l’écoulement de près d’un demi-mois depuis sa mise en œuvre, mais la problématique ne réside pas dans la décision elle-même, mais plutôt dans les catégoriessocio-professionnelles qui en ont été affectées, non seulement les propriétaires et les employés des cafés et des restaurants,mais aussi d’autres métiers qui réalisent une grande partie de leur chiffre d’affairedurant la période nocturne du Ramadan, ainsi que d’autres métiers qui n’ont pas pu reprendre leurs activités depuis l’émergence de cette pandémie, et la catégorie des petits commerçants dans les zones frontalières affectés par les répercussions de la pandémie du Coronavirus, d’une part, et par la fermeture des points de passage de Sebta et Melillia, d’autre part.
El Omari n’a pas manqué de souligner la nécessité d’organiser tous les métiers et professions, dans la perspective de leur intégration dans le grand chantier de la protection sociale qui garantit la dignité à tous les Marocains.
De son côté, le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, a affirmé que la décision d’instaurer le couvre-feu nocturne durant le Ramadan est intervenue sur la base des recommandations de la Commission scientifique et sur la base de l’évolution relative de la situation épidémiologique, notamment avec l’entrée et l’enregistrement de cas de contamination par le virus appartenant à la souche britannique, connue pour sa propagation rapide dans les espaces qui connaissent de grands rassemblements.
Il a souligné, en outre, que cette décision est intervenue afin d’éviter de rééditer le scénario de l’Aïd Al Adha au cours de l’année écoulée, malgré le prise de conscience par les pouvoirs publics de la difficulté de son impact sur les citoyens et citoyennes.
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur a également annoncé l’interpellation de plus d’un million et 530 mille contrevenants des différentes mesures préventives en vigueur et ce,du 25 juillet 2020 au 22 avril courant, précisant que ce nombre, bien qu’il paraisse important, atteste de la grande adhésion de toutes les autorités en charge de l’application de la loi dans uneopération de sensibilisation à de longue haleine pour consacrerdes valeurs essentielles, tellesle respect pour protéger autrui comme moyen de base de lutter contre les maladies transmissibles, ce qui explique pourquoi près de 280.000 personnes ont étédéféréesdevant la justice, soit 18%seulementde l’ensemble des personnes interpellées.
Boutayeb a ajouté qu’après avoir enregistré une sorte de laxisme dans le respect des mesures préventives et la hausse de nouveau des indicateursde contamination, le gouvernement a pris l’initiative d’édicter un décret imposant à tout contrevenant le paiement d’une amende transactionnelle et forfaitaire en cas de violation des mesures en vigueur, notamment le port obligatoire du masque, le couvre-feu et les déplacements inter-villes.