Activités parlementaires

M. Sentissi : Les chiffres et les indicateurs optimistes et reluisants du projet de loi de finances 2023 n’empliront pas le panier des Marocains et ne consacreront pas l’Etat social

Les programmes « Awrach » et « Forsa » ne sont que des « cosmétiques éphémères » qui ne résoudront pas le problématique de l’emploi

Saliha Boujraf

M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a critiqué les dispositions du projet de loi de finances 2023, affirmant, à cet égard, « c’est un projet qui ne pourra rien changer au vécu des Marocains et ne pourra pas augmenter leur pouvoir d’achat déjà détérioré. Il est incapable de consacrer l’Etat social qui a été le slogan du programme gouvernemental ».

Dans une intervention lors de la séance plénière consacrée à la discussion générale du projet de loi de finances de l’année 2023, tenue hier jeudi à la Chambre des Représentants, M. Sentissi a précisé que les chiffres et les indicateurs gouvernementaux, optimistes et reluisants, portés par le projet de loi de finances ne répondent pas à la situation réelle des Marocains et n’ont pas tenu compte des chiffres choquants révélés par certaines institutions nationales, telles que le Haut-Commissariat au Plan et Bank Al-Maghrib, selon lesquels 81% des familles marocaines ont leur ont vu leur situation économique se dégrader considérablement en raison de la hausse des prix, 44% ont zéro dirhams sur leur compte bancaire et 3,2 millions de Marocains de la classe moyenne vacillent désormais entre la vulnérabilité et la pauvreté, d’autant plus que le gouvernement n’a pris aucune mesure pour garantir au démuni son panier et son alimentation.

A cet égard, M. Sentissi a estimé que le pouvoir d’achat des citoyens s’est considérablement détérioré en raison de la hausse scandaleuse des prix, appelant à une augmentation générale des salaires pour contrer la flambée des prix et la hausse du taux d’inflation.

Dans ce sens, M. Sentissi a souligné la nécessité des efforts concertés de tous pour trouver des solutions efficaces à la problématique du chômage et du blocage des perspectives d’emploi, affirmant « nous ne pouvons pas occulter le soleil avec un tamis, car les programmes ‘‘Awrach’’ et ‘‘Forsa’’ ne sont que des cosmétiques éphémères et ne peuvent pas résoudre la problématique de l’emploi ».

M. Sentissi a également indiqué que le dialogue social devait plutôt être un dialogue sociétal, mais malheureusement les résultats de ce dialogue n’ont concerné que certaines catégories, s’interrogeant sur les promesses du gouvernement relatives à l’intégration dans la fonction publique des enseignants-cadres des Académies Régionales d’Education et de Formation (AREF) et à l’augmentation promise des salaires aux enseignants, ainsi que sur le sort de 18.144 postes d’’emplois pour les éducatrices sur lesquels le gouvernement s’est engagé.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants s’est également étonné de l’entêtement du gouvernement à imposer le plafond de 30 ans pour les personnes souhaitant se porter candidats pour intégrer le métier d’enseignant, s’interrogeant sur le plan du gouvernement pour activer son engagement relatif à l’officialisation de la langue amazighe, sauver les entreprises nationales en faillite ou en faillite et garantir la répartition juste et équitable des investissements publics sur les plans territorial et social.

M. Sentissi s’est également interrogé sur les perspectives d’exercice par les collectivités territoriales de leurs compétences propres dans le cadre de la régionalisation avancée, en l’absence d’une réelle volonté de mettre en œuvre la charte de la déconcentration administrative.

M. Sentissi n’a pas manqué de rappeler que, de par sa position en tant qu’opposition responsable, le Groupe Haraki avait soumis au gouvernement, lors des sessions législatives et durant les intervalles séparant les sessions parlementaires, de nombreuses propositions, telles la création d’une commission chargée de suivi des prix et ce, en ligne avec la recommandation émise par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) consistant en la création d’un observatoire de suivi des prix.

M. Sentissi a indiqué, par ailleurs, que le Groupe Haraki a accompagné les textes législatifs débattus par des propositions constructives, soulignant, à cet égard, que le Groupe Haraki a déposé actuellement près de 70 amendements au projets de loi de finances 2023 qui sont en phase avec les préoccupations de la société, afin de réduire la pression de la vulnérabilité, protéger le pouvoir d’achat des plus démunis, consolider la dimension solidaire et équitable de l’impôt sur les sociétés et les gains des auto-entrepreneurs, protéger les investissements, lever l’injustice fiscale à l’égard de certaines catégories telles les retraités, lutter contre la cherté des médicaments (..). Mais toutes ses propositions se sont heurtées, comme d’habitude, au refus du gouvernement, enveloppé par l’annonce du report de leur examen jusqu’en 2024.

M. Sentissi a conclu son intervention en exprimant l’espoir que le gouvernement reconsidère sa méthodologie de travail, affirmant que « les poids électoraux changeants n’accordent pas toujours le droit de prendre seul les grandes décisions et de faire les choix politiques et sociaux majeurs ».

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