M. Mellal : L’inflation est un produit local et le gouvernement est appelé à trouver des solutions pratiques et réalistes
Aliae Riffi
M. Younes Mellal, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué l’incapacité du gouvernement à limiter l’inflation, affirmant qu’« il ne fait aucun doute que l’inflation est un produit local, malgré l’entêtement du gouvernement à ne pas l’avouer, que nous l’avions souligné à maintes reprises, que cela ait été conforté par le Haut-Commissaire au Plan et voire récemment reconnu par le ministre délégué en charge du Budget, ce qui réfute l’illusion des justifications gouvernementales qui continuaient à considérer l’inflation comme étant importée ».
Commentant la réponse à la ministre de l’Economie et des Finances, Mme Nadia Fettah Alaoui, à une question sur « les répercussions de l’inflation sur la stabilité de l’économie nationale », posée par le Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, lors de la séance des questions orales tenue mardi dernier, M. Mellal a précisé que le gouvernement a été incapable de mettre en place des mesures pratiques et réalistes pour limiter les effets de l’inflation sur les citoyens et leur pouvoir d’achat, à l’exception de quelques modestes interventions et mesures à caractère monétaire, fiscal ou douanier et de l’octroi d’un soutien direct aux professionnels du transport, aux promoteurs touristiques et aux importateurs d’ovins.
M. Mellal a ajouté que ces mesures restent très limitées, sans aucun impact et inefficaces sur les plans économique ou social.
D’autre part, le conseiller parlementaire haraki a souligné que le gouvernement a été incapable de trouver des solutions innovantes pour limiter la crise et a opté pour un silence injustifié à l’égard des alternatives constructives proposées par l’opposition.
A cet égard, M. Mellal a appelé le gouvernement à élaborer une vision pour pallier les dysfonctionnements structurels dont souffre le système d’approvisionnement du marché local et à faire preuve d’une réelle volonté pour lutter contre les pratiques monopolistiques et spéculatives, mettre en œuvre les recommandations du Conseil de la Concurrence portant sur le traitement de la situation de monopole dans le marché des hydrocarbures dans le Royaume après la baisse de leurs prix sur le marché international, réformer le système de commercialisation des produits alimentaires et leurs circuits qui enregistrent un véritable chaos et accélérer la transition énergétique vers les énergies renouvelables comme une recette garantissant la sécurité énergétique du Maroc et réduisant la facture énergétique compte tenu des fluctuations des prix des hydrocarbures sur le marché international.
Par ailleurs, le conseiller parlementaire haraki a également appelé le gouvernement à suspendre temporairement l’imposition des denrées alimentaires de base et à renforcer la sécurité alimentaire des Marocains, à travers la réorientation des cultures en fonction des besoins de base des Marocains au lieu de privilégier les cultures marchandes liées à l’exportation, le renforcement du mécanisme du contrôle institutionnel, l’activation des rôles du Conseil de la Concurrence, notamment ceux relatifs au plafonnement des prix, le développement de politiques pour l’emploi durable, la réforme globale du système de rémunération, la fusion des fonds d’appui social dans un mécanisme institutionnel unifié et la réforme globale du système fiscal selon des règles sociales et des normes territoriales, tout en optant pour une discrimination territoriale et sociale positive en matière d’orientation des investissements.
M. Mellal n’a pas manqué d’appeler le gouvernement, également à s’impliquer activement dans la mise en œuvre de la deuxième génération de la régionalisation avancée et à faire preuve d’une réelle volonté politique pour traduire la prise de conscience de l’importance de la régionalisation avancée dans l’élaboration des politiques et la prise de décision.