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Invité de l’émission « Face à face pour convaincre » : M. Laenser : J’ai décidé de me présenter aux élections de la région, non par amour d’être reconduit, mais parce que je suis convaincu que la régionalisation permettra de réaliser ce que nous défendons au sein du parti

Saliha Boujraf

Nous parions sur le troisième rang

M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, a réaffirmé que son parti est prêt pour les prochaines échéances électorales prévues le 08 septembre prochain, déclarant « en toute confiance, nous parions que le parti retrouvera son troisième rang ».

Invité de l’émission « Face à face pour convaincre », diffusée sur la chaîne de télévision marocaine « Médi1TV», samedi dernier, M. Laenser a précisé que « depuis la création du Mouvement Populaire en 1958, nous avons toujours occupé ce rang à l’exception de l’accident de 2007-2009, et tout le monde le sait ».

Des démissions et de nouveaux adhérents

Par ailleurs, M. Laenser a reconnu que le parti du Mouvement Populaire, à l’instar des autres partis nationaux, connaît à l’occasion de chaque saison électorale des démissions et reçoit également de nouveaux adhérents, soulignant que le Mouvement Populaire fonctionne comme d’habitude sans tambour ni trompette car sa démarche est connue et invaribale, ajoutant : « nous travaillons directement avec le citoyen et de nombreux dirigeants harakis ont tenu des rencontres avec des citoyens à travers le Royaume ».

La maison harakie est harmonieuse et il n’y a pas de courants

Le Secrétaire général du Mouvement Populaire a, en revanche, démenti l’existence de soi-disant « courants » au sein de la maison harakie, évoquant plutôt une harmonie complète entre les militants et militantes harakis.

Une échéance exceptionnelle à tous égards

Concernant les échéances électorales prévues le 08 septembre prochain, M. Laenser a souligné leur importance en affirmant : « c’est une échéance exceptionnelle à tous égards, étant donné la tenue d’élections locales, régionales et législatives durant la même journée, ainsi que les conditions de la pandémie qui sévit dans le monde, y compris le Maroc, et qui affectera sans aucun doute la campagne électorale, en plus du changement du mode de scrutin. Malgré cela, les élections n’ont pas été reportées, car tout le monde veut que le Maroc ne reste pas dans une situation de vulnérabilité ». M. Laenser a souligné, par ailleurs, que « la préoccupation de l’acteur partisan est de mettre en œuvre le contenu du nouveau modèle de développement qui a apporté un diagnostic de la situation du pays et des orientations dans les différents domaines qui requièrent de se pencher sur leur traitement ».

La régionalisation permettra de réaliser ce que le parti défend

D’autre part, M. Laenser a annoncé sa candidature aux élections régionales, rappelant, à cet égard, « j’ai participé au lancement de l’expérience de la régionalisation en 1997 et à la régionalisation élargie actuelle. De ce fait, j’ai décidé de me présenter aux élections régionales non par amour d’être reconduit, mais parce que je suis convaincu que la régionalisation permettra de réaliser ce que le Mouvement Populaire défend, notamment en matière d’équité territoriale et de développement du monde rural ».

M. Laenser a ajouté « je suis fier de ce que nous avons réalisé durant l’expérience en cours, en général, et au niveau de la Région Fès-Meknès, en particulier. Toutefois, nous n’avons pas atteint l’objectif, et c’est normal, car la mise en œuvre de la régionalisation élargie n’est pas une marchandise que l’on achète dans un “supermarché” mais plutôt un processus qui nécessite du temps », évoquant à cet égard l’expérience française qui poursuit jusqu’à présent la mise en œuvre de ses lois et relevant « il nous faut beaucoup pour parvenir à la déconcentration au niveau de la décision administrative. Cela interviendra, bien évidemment, graduellement ».

Le système électoral

M. Laenser n’a pas manqué de réitérer l’importance de reconsidérer le système électoral en affirmant : «nous revendiquons, depuis un certain temps, de reconsidérer le système électoral, non pas un mois ou deux avant la date de tenue des élections, mais plutôt à long terme afin que chacun puisse participer aux échéances électorales sans entraves ».

Concernant la participation des jeunes aux échéances électorales, M. Laenser a affirmé « nous avons fait une erreur en consacrant un (quota) aux jeunes au Parlement. Nous avions dû commencer par les communes », indiquant que « la problématique de la jeunesse n’est pas une question de discours, mais plutôt une question de système électoral qu’il faut examiner ».

Le Secrétaire général du Mouvement Populaire a poursuivi « nous devons se mettre d’accord pour consacrer 5.000 circonscriptions de plus de 30.000 habitants aux jeunes. Quant à la question du quota qui était accordé à 30 jeunes pour accéder au Parlement, c’était une erreur : vous faites accéder 30 jeunes au Parlement et vous créez une génération de mécontents ». M. Laenser a précisé, toutefois, que « cela ne veut pas dire que le Mouvement Populaire ne présentera pas la candidature de jeunes, car nous aurons des candidatures de jeunes, par titre d’exemple, à Kénitra, Tinghir et Tata. Tout le monde parle de renouvellement des élites, mais au moment des élections ils se transforment en ‘‘chasseur de têtes’’ ».

M. Laenser a également évoqué la problématique de la candidature des femmes et les entraves auxquelles elles sont confrontées, affirmant « certes, la question de la candidature des femmes a été abordée, mais le chemin est encore long et nécessite beaucoup de travail » et proposant « pourquoi ne mettons-nous pas en place une liste où sont alternés les femmes et les hommes ? ».

Les partis libéraux

Concernant les alliances préalables, le Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire a souligné que les alliances au Maroc sont malheureusement régies par les chiffres et non par l’idéologie, affirmant, à cet égard « certes, au sein du Mouvement Populaire, nous préférons les alliances qui se nouent avant les élections, d’autant plus qu’ils aident les citoyens et même les partis pour savoir qui sera dans la majorité et qui sera dans l’opposition ». M. Laenser a ajouté « nous soutenons les alliances avec des partis libéraux. Malheureusement, notre système électoral ne permet pas aujourd’hui d’avoir des alliances préalables, ce qui fait que même les partis proches, à l’approche des élections, travaillent seuls et attendent jusqu’à l’annonce des résultats pour chercher des alliances, et c’est une erreur ».

Nous sommes prêts à nous positionner dans l’opposition

M. Laenser a également évoqué la disposition du Mouvement Populaire à se positionner dans l’opposition en affirmant « s’il n’y pas d’accord avec qui dirigera le gouvernement sur le programme que nous défendons, qu’est-ce qui nous empêche de nous positionner dans l’opposition », notant que « le Mouvement Populaire se prévaut d’expériences dans l’opposition ».

L’expérience du Mouvement Populaire au gouvernement

S’agissant de l’expérience du Mouvement Populaire dans le gouvernement actuel, M. Laenser a affirmé « il n’est pas raisonnable que le gouvernement soit composé de 5 ou 6 partis et qu’il soit complètement homogène ».

Le Secrétaire général du Mouvement Populaire a également salué le bilan de l’action des ministres du Mouvement Populaire, relevant que « le ministre de l’Education nationale a accompli, durant son mandat gouvernemental, du bon travail », évoquant à titre d’exemple l’école communautaire dont il a supervisé son lancement et ajoutant que «  M. Amzazi a grandement contribué à la réforme du système éducatif, et c’est un bon travail ».

M. Laenser a également salué le travail de la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville.

Le programme électoral

Concernant le programme électoral du parti du Mouvement Populaire, dont les détails devraient être dévoilés durant les prochains jours, M. Laenser a affirmé « nous continuerons à défendre le développement du monde rural, car il n’y a pas de véritable développement sans la promotion du monde rural », soulignant que « le développement rural est encore réduit à la construction d’une école ou d’un foyer des jeunes dans tel ou tel autre douar, alors qu’il s’agit d’un chantier intégré qui nécessite une coordination entre l’ensemble des acteurs ».

M. Laenser a ajouté que la mise à niveau du monde rural constitue une pierre angulaire du programme électoral du parti au titre des prochaines échéances électorales, en plus de la réalisation de l’équité territoriale, de l’activation du caractère officiel de la langue amazighe et des questions sociales essentielles, telles que l’éducation, la santé et la préservation des ressources.

« L’Union des mouvements populaires »

S’agissant du procès intenté par le parti du Mouvement Populaire contre la soi-disant «Union des mouvements populaires », le Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire a réaffirmé que ce qui le préoccupe dans ce contexte c’est le nom de « l’Union des mouvements populaires », soulignant que la personne responsable de cette tentative n’a plus de relation organisationnelle avec le parti depuis l’année 2009.

M. Laenser a poursuivi « nous avons décidé, au sein du parti, que le syndicat ne devrait pas être affilié au parti s’il souhaite travailler plus librement. Aussi, lors du Congrès national du parti de 2010, nous avons décidé d’amender un article du statut du parti qui permettait au Secrétaire général du syndicat d’être membre ès-qualité du Bureau politique du parti. Nous avons ainsi rompu cette relation entre le syndicat et le parti. Nous avons dit que le syndicat est le bienvenu. Nous n’avons aucun problème qu’il soit présent, mais il doit préserver sa liberté de décision et son autonomie. Depuis, nous n’avons plus aucune relation avec celui qui dirige ce syndicat », ajoutant « je défie celui qui dirige ce parti d’avoir tenu un seul congrès du syndicat qu’il dirige depuis que Mae El Aïnine lui a remis le flambeau du syndicat ».

Le ralliement du Mouvement Populaire par Hamid Chabat

Commentant les informations relayées au sujet de l’intention de M. Hamid Chabat, l’ancien Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, de rejoindre le parti du Mouvement Populaire et de se présenter sous les couleurs du Mouvement Populaire aux prochaines élections communales, M. Laenser a réfuté ces allégations en affirmant « je n’ai eu aucune discussion avec M. Chabat au sujet de sa candidature », notant que « la candidature de M. Chabat aux prochaines élections sera difficile pour lui, compte tenu de sa précédente stature politique en tant que Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal ».

En revanche, M. Laenser a salué la candidature du champion du monde, M. Mustapha Lakhsam, au nom du Mouvement Populaire aux prochaines élections ».

Candidature au Secrétariat général du Mouvement Populaire

Concernant sa candidature de nouveau au Secrétariat général du Mouvement Populaire lors du prochain congrès national, M. Laenser a affirmé, à cet égard, que « la loi ne le permettra pas », expliquant que « le règlement intérieur du parti du Mouvement Populaire fixe le nombre des mandats du Secrétaire général à deux au maximum, ce qui est conforme aux dispositions de la loi sur les partis », soulignant que cela ne signifie pas qu’il quittera le Mouvement Populaire au sein duquel il a passé plus de 40 ans, mais le servira dans d’autres domaines politiques.

Les victoires du Maroc

Commentant sur les victoires remportées par le Maroc au titre de la question du Sahara marocain, le M. Laenser a souligné que « grâce à la sagesse et à la clairvoyance de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la diplomatie marocaine a cumulé des victoires qui ont été couronnées par la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de son Sahara, notant que cette étape est l’une des victoires diplomatiques du Maroc et un acquis diplomatique évident que chaque Marocain a le droit d’en être fier », indiquant que « cela a également dévoilé la vrai visage de ceux qui ont été hypocrites envers le Maroc, ce qui l’a poussé à prendre des positions audacieuses ».

“Pegasus”

Concernant l’accusation du Maroc de fausses allégations d’espionnage via le programme “Pegasus”, le Secrétaire général du Mouvement Populaire a affirmé que « le Maroc est habitué à de telles fausses allégations de la part de certaines organisations et Etats, qui ont choisi ce timing précis. Ce n’est pas la première fois. Durant la même période, des informations « incendiaires » surgissent qui sont vite réfutées par les faits. Mais la question est de savoir à qui profitent ces accusations ? et quel est l’intérêt du Maroc à espionner un pays ami ? et comment imaginer que ce sont des enquêtes de journalistes qui le révèlent ? Dieu soit loué, a poursuivi M. Laenser, il existe des preuves qui réfutent toutes ces allégations et le Maroc a eu recours à la justice pour tirer les choses au clair.

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