Activités parlementaires

M. Ouzzine interpelle le gouvernement sur « l’utilisation des langues étrangères par les administrations et établissements publics »

Zineb Abou-Abdellah

M. Mohamed Ouzzine, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a adressé une question écrite au Chef du gouvernement sur “l’utilisation des langues étrangères par les administrations et établissements publics », s’interrogeant sur l’opportunité d’allouer des milliards au ministère de la Transition numérique et de la Modernisation de l’administration au motif de l’officialisation de la langue amazighe si le gouvernement lui-même ne donne pas le bon exemple en la matière.

Dans la question adressée par ce député parlementaire haraki et Vice-président de la Chambre des Représentants, il est indiqué « bien que la constitution du Royaume ait stipulé dans son article 5 que la langue arabe demeure la langue officielle du pays, et que la langue amazighe est également une langue officielle de l’Etat s’agissant d’un patrimoine commun à tous les marocains sans exception, il est à noter que le gouvernement est resté fidèle à la langue française, que ce soit au niveau de la communication lors de ses réunions, comme en témoignent des enregistrements qui ont fuité via certains médias et réseaux de communication, ou au niveau des décisions ministérielles, comme c’est le cas, par exemple, en ce qui concerne les décisions émises par certains départements gouvernementaux comme le ministère de l’Agriculture ».

M. Ouzzine a ajouté qu’« outre la violation de la constitution et les lois y afférentes, la poursuite de l’utilisation de la langue française constitue une provocation à l’égard des sentiments des Marocains de leur identité authentique qui se distingue par son unité multiple.

Par ailleurs, M. Ouzzine a rappelé que la langue officielle, qu’elle soit arabe ou amazighe, ne constitue pas uniquement un moyen de communication, mais représente plutôt l’une des manifestations de la souveraineté de l’Etat dans sa dimension culturelle et historique, indiquant que la persistance de l’administration publique dans l’utilisation de la langue étrangère comme alternative aux deux langues officielles constitue une atteinte inacceptable à cette souveraineté dans ses diverses dimensions.

Dans sa question écrite, M. Ouzzine a souligné que les services du Chef du gouvernement sont appelés à mettre en œuvre la circulaire que le Chef du gouvernement avait adressé depuis quatre ans, plus précisément le 30 octobre 2018, aux ministres, aux Secrétaires d’Etat, aux Hauts Commissaires et au Délégué général, leur demandant d’utiliser les deux langues officielles de l’Etat dans toute correspondance entre les administrations et les citoyens, rappelant également que le juge administratif ait tranché cette question à travers le jugement rendu par le Tribunal Administratif de Rabat le 20 octobre 2017 sous le n° 4550, selon lequel les décisions administratives rédigées en langue française sont considérées comme illégales parce qu’elles sont contraires à la constitution.

Dans ce contexte, M. Ouzzine a rappelé que « la loi-cadre de l’éducation et de la formation, qui a souffert de l’absence d’une bonne mise en œuvre par le gouvernement, est en ligne avec les dispositions de la constitution concernant l’adoption des deux langues officielles du pays, tout en renforçant l’ouverture sur les langues les plus communément utilisées, en particulier la langue anglaise ».

D’autre part, M. Ouzzine a interpellé le Chef du gouvernement en affirmant « ne considérez-vous pas que l’utilisation des deux langues officielles dans l’administration et les documents administratifs et dans les différents volets de la vie publique constitue l’un des leviers pour protéger et préserver ces deux langues, qui sont parmi les facettes de notre souveraineté dans sa dimension historique et culturelle ? ».

M. Ouzzine s’est également interrogé sur la stratégie du gouvernement s’agissant de l’utilisation la langue arabe et de la langue amazighe dans les différents conseils et rencontres nationaux, y compris le Conseil de gouvernement, et sur le sort du Conseil national des langues et de la culture marocaines en tant qu’institution constitutionnelle chargée de la politique linguistique nationale.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page