Mme Mohsine tient les femmes pour responsables de la consécration de la prédominance de la mentalité masculine

Saliha Boujraf
Mme Fadoua Mohsine Al Hayani, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a tenu les femmes pour responsables de la consécration de pratiques discriminatoires à leur encontre et de la marginalisation de leur rôle politique, affirmant que « la situation des femmes sur le plan de la participation politique, si elle est limitée par la prédominance de la mentalité masculine au sein de la société, est consacrée surtout par les femmes, comme en témoigne le fait que le collège électoral est composé majoritairement de femmes, mais la plupart d’entre elles votent pour les hommes ».
Mme Mohsine Al Hayani a précisé qu’« en raison de cette mentalité, seules deux femmes ont pu accéder à la Chambre des Représentants via la liste locale, c’est-à-dire en dehors du système du ‘‘quota’’, ce qui me fait croire que la gestion démocratique des affaires publiques ne sera réalisable qu’à travers l’implication des catégories sociétales marginalisées, en particulier les femmes et les jeunes.
La députée parlementaire harakie a souligné que cette situation n’exclut aucun parti, malgré certaines initiatives qui demeurent timides, notant que certains partis, dont le parti du Mouvement Populaire, tentent d’inciter les femmes pour décrocher leur véritable place dans le domaine politique, loin de sa chosification et de son exploitation électorale.
A cet égard, Mme Mohsine Al Hayani a évoqué l’amélioration de certains indicateurs relatifs à la participation politique des femmes, affirmant « ces dernières années, on peut dire que la participation de la femme est passée d’une situation où elle était considérée comme un objet de l’action politique à un acteur dans la prise de décision ».
Elle a précisé, en revanche, que le renforcement de la participation des femmes demeure limité en l’absence de mesures pour faciliter leur accès aux postes de direction agissants au niveau des organes politique et ce, en raison de nombreux obstacles, notamment ceux liés à la nature de la société et d’autres liés à la pensée dominante au sein des institutions politiques, qui considère que les femmes sont toujours incapables d’exercer l’action politique et de prendre des décisions cruciales dans tous les domaines, ce qui a affecté négativement l’implication des femmes dans le développement, qui ne peut être réalisé sans la réhabilitation des femmes et par la facilitation de leur accès aux centres de prise décision sur un pied d’égalité avec leurs frères les hommes.
Mme Mohsine Al Hayani a ajouté que « les femmes sont partenaires dans le processus de développement et d’édification de la société. C’est une donnée stipulée dans toutes les conventions internationales relatives aux questions de la femme. Or, en dépit de leur présence dans toutes les échéances de militantisme appelant au changement et à la réalisation du développement (femmes rurales, femmes soulaliyates, etc.) aux côtés des hommes, et malgré l’adoption par le Maroc de la Clairvoyante Vision Royale qui a toujours œuvré pour valoriser le rôle et la place de la femme marocaine dans les différents domaines, notamment à travers le soutien et l’encouragement de sa participation active au processus de prise de décision et son implication dans la gestion des affaires publiques, les femmes sont toujours privées de leurs droits ».
D’autre part, la députée parlementaire harakie a évoqué certains défis qui entravent la promotion des conditions de la femme marocaine, en particulier la vulnérabilité de la situation économique et sociale, affirmant que « les conditions résultant de la crise « Covid-19 », les répercussions de la guerre ukraino-russe et les effets de la sécheresse ont révélé la vulnérabilité de la situation économique et sociale, ce qui a affecté négativement la situation de la femme marocaine et a entravé son parcours de lutte, voire l’a contrainte à reculer, comme en témoignent la propagation de la pauvreté, du chômage et de l’analphabétisme dans les rangs des femmes, en particulier les femmes rurales comparativement aux hommes, en plus des politiques adoptées sur le plan de répartition territoriale des écoles, ce qui prive les filles du parachèvement de leurs études.
La députée parlementaire harakie a poursuivi en affirmant que « l’analphabétisme est l’un des principaux défis qui entravent particulièrement les femmes marocaines, ce qui nécessite du gouvernement de prendre des mesures fermes et réalistes pour surmonter cette situation. En effet, malgré certaines initiatives prises pour intégrer les femmes sur les plans économique et social, elles demeurent insuffisantes, ayant montré leurs limites face à la crise économique actuelle ».
Mme Mohsine Al Hayani a précisé, dans ce sens, que les statistiques officielles révèlent malheureusement que les femmes, en particulier les femmes rurales, souffrent encore d’analphabétisme et de chômage, dans une plus grande proportion que les hommes, soulignant que pour remédier à cette situation, il est nécessaire d’adopter une stratégie bien définie avec des objectifs précis.
Mme Mohsine Al Hayani n’a pas manqué d’exprimer l’espoir que de tels événements consacrés aux femmes, en référence au 08 mars et au 10 octobre, soient l’occasion de sensibiliser les femmes à leurs droits, en particulier dans le monde rural, appelant à cesser de faire de ces événements une occasion pour scander les slogans de l’égalité et de la parité, mais à en faire plutôt des échéances pour renforcer la mobilisation sociétale pour assurer la réussite de tous les projets qui consacrent l’égalité entre les deux sexes, que ce soit au niveau du leadership ou de la prise de décision politique, économique et sociale.