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M. Ouzzine interpelle Akhannouch sur « le sort des promesses gouvernementales dans le secteur de l’éducation »

Aliae Riffi

M. Mohamed Ouzzine, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a adressé une question écrite au Chef du gouvernement, l’interpellant sur “le sort des promesses gouvernementales dans le secteur de l’éducation”, s’interrogeant sur le sort de la loi-cadre de l’éducation et de la formation à la lumière du lancement de nouvelles consultations et de l’organisation d’autres débats régionaux à l’instar de l’organisation d’autres débats sur le développement durable, affirmant « c’est comme si notre pays n’avait pas adopté un nouveau modèle de développement ».

M. Ouzzine a également interpellé le « gouvernement des compétences » sur le sort de l’enseignement de la langue amazighe dans les établissements scolaires et les universités et sur le traitement de la situation de ses enseignants, ainsi que sur sa vision et ses plans sectoriels pour l’intégration de la langue amazighe dans les différents aspects de la vie publique au lieu de la limiter aux façades des administrations, ainsi que sur le sort des recommandations et conclusions de la retraite amazighe du gouvernement à Khémisset.

Dans la question écrite adressée au Chef du gouvernement, M. Ouzzine a affirmé « après l’écoulement du tiers du mandat du ‘‘gouvernement des compétences’’, et en rappel des promesses annoncées lors des élections par les partis représentés dans ce gouvernement, dont notamment l’engagement d’intégrer les enseignants cadres des Académies Régionales d’Education et de Formation (AREF) dans la fonction publique dans sa forme classique, c’est-à-dire en les dotant de postes budgétaires centraux prévus dans le budget général de l’Etat, force est de relever qu’aussitôt après avoir assumé la responsabilité de la gestion des affaires publiques et s’être heurté à une réalité où il n’y a pas de place aux slogans électoraux, le ton du gouvernement a changé vis-à-vis de cette catégorie essentielle dans le système d’éducation et de formation. Ainsi, et au lieu d’honorer sa promesse d’intégrer les contractuels dans la fonction publique, le gouvernement a excellé dans l’institution de la contractualisation, le plafonnement de l’âge de recrutement des enseignants et la sanction des diplômés au seul motif qu’ils sont nés avant 1991. En effet, le gouvernement a choisi de se rétracter sur sa promesse par l’hérésie du statut unifié et non unique, qui n’a pas encore été dévoilé malgré la signature d’un mémorandum d’entente avec les syndicats à ce sujet ! Ce qui est certain c’est que ce prétendu statut, selon des informations qui ont fuité au regard de la politique habituelle du gouvernement consistant à entretenir le secret dans son comportement et sa performance, vise essentiellement à regrouper les catégories professionnelles dans le système, tout en instituant la réalité de la différenciation entre elles en termes de référentiel fonctionnel et de support budgétaire du système de rémunération ».

Dans le même contexte, M. Ouzzine a noté avec étonnement les rétractions que connaît aujourd’hui le système éducatif sous le gouvernement actuel au moment où ce gouvernement prétend une rupture imaginaire avec les réalisations antérieures, affirmant « par exemple, comment expliquez-vous, Monsieur le Chef du gouvernement, le mutisme incompréhensible sur le contenu de la loi-cadre avec son calendrier précis et contraignant, sachant que cette loi-cadre vous dicte de présider la réunion de la commission de suivi de la mise en œuvre de ses dispositions ; ce qui n’est pas arrivé depuis la formation de votre gouvernement ».

Le député parlementaire haraki et Vice-président de la Chambre des Représentants a également affirmé que la décision de se rétracter sur le système du Bachelor, sans présenter une alternative ni en expliquer les motifs, a été prise à l’instar de la rétraction sur plus d’une trentaine de projets de facultés et d’établissements universitaires malgré la prise par le gouvernement précédent, dont vous étiez l’un de ses piliers, de toutes les mesures et dispositions pour investir dans la mise en place de pôles universitaires au niveau des régions, qui n’ont pas vu le jour et dont on ne parle pas.

M. Ouzzine s’est également interrogé sur le sort de l’augmentation de 2.500 DH par mois des rémunérations des enseignants et enseignantes, se demandant comment une période de six mois au plus pourrait être suffisante et satisfaisante pour former des compétences.

M. Ouzzine a rappelé au Chef du gouvernement que la langue amazighe attend toujours qu’il honore ses promesses, notamment dans le système d’éducation et de formation, soulignant que le gouvernement n’a même pas été en mesure de mettre en œuvre le plan sectoriel y afférent qui avait été élaboré par le gouvernement précédent, ajoutant « quel est le nombre de postes budgétaires centraux ont été consacrés aux enseignants de la langue amazighe dans les établissements scolaires et les universités ? ».

A cet égard, M. Ouzzine s’est interrogé sur le statut symbolique des enseignants de la langue amazighe à la lumière d’une vision gouvernementale limitée qui les instrumentalise pour comble le déficit en matière d’enseignement d’autres langues et matières, affirmant « est-ce avec un  effectif de 400 enseignants, qui est une réalisation du gouvernement précédent et non pas la vôtre, vous allez généraliser l’enseignement de la langue amazighe dans les cycles du système éducatif, notamment au niveau du primaire ? où faudrait-il attendre 2050 ? ».

D’autre part, M. Ouzzine a ajouté que le ministère concerné n’a même pas respecté le nombre annoncé d’enseignants à recruter après avoir exclu une grande part d’entre eux du droit de se porter candidats en vertu du plafonnement de l’âge de recrutement et son recours aux enseignants d’autres matières pour combler une partie du grand déficit qui caractérise l’enseignement de la langue amazighe après de prétendues formations très limitées en termes de durée et de contenu, en plus de l’exclusion de la langue amazighe de ce que le ministère de l’Enseignement supérieur appelle la nouvelle réforme pédagogique, ce qui confirme que le gouvernement est dépourvu de toute vision pour intégrer la langue amazighe et le report de l’officialisation de cette langue jusqu’à nouvel ordre.

Par ailleurs, M. Ouzzine s’est interrogé « est-ce avec cette politique éducative improvisée vous justifiez le non-soutien du pouvoir d’achat des citoyens à une époque marquée par la hausse sans précédent des prix au prétexte de financer ces réformes, qui est en fait un financement généreux des rétractions et la tension dans un système qui évolue sous le mandat de ce gouvernement sans boussole ni vision stratégique, même si notre pays avait tranché cette vision il y a des années ; une vision unanimement reniée aujourd’hui par le gouvernement des compétences bien que les partis qui y sont représentés l’avaient voté à l’unanimité ».

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