Lors d’une rencontre d’étude organisée par les deux groupes harakis au Parlement en partenariat avec la Jeunesse Harakie :
Des acteurs politiques et des jeunesses partisanes plaident les causes de la jeunesse marocaine à la Chambre des Représentants
Saliha Boujraf
Les participants à une rencontre d’étude, organisée jeudi dernier à Rabat, par les deux groupes harakis au Parlement, en partenariat avec la Jeunesse Harakie, ont recommandé la mise en place de mécanismes de coordination entre les différentes instances des jeunesses partisanes afin de plaider les causes de la jeunesse et la création d’un groupe de travail thématique composé de représentants des jeunesses partisanes, des groupes parlementaires et du Département de la Jeunesse afin de se pencher sur les questions de la jeunesse.
Les intervenants lors de cette rencontre, qui a traité du thème « Les politiques publiques destinés à la jeunesse : état des lieux et perspectives », ont appelé à fixer des délais raisonnables pour la mise en œuvre des différents programmes proposés destinés à la jeunesse et des recommandations du rapport sur le modèle de développement et à accélérer la création du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative.
Les intervenants, dont des parlementaires et des représentants d’organisations de jeunesses partisanes, ont également appelé à l’engagement d’une action parlementaire législative afin d’améliorer les lois en vigueur afin d’assurer une représentation juste et équitable des jeunes dans les centres décisionnels, appelant le gouvernement à œuvrer à la proposition d’une offre gouvernementale intégrée et unifiée au profit de la jeunesse marocaine et à l’adoption d’une stratégie nationale intégrée de la jeunesse, tout en veillant à assurer l’efficacité, le pragmatisme et l’équité territoriale dans le ciblage, ainsi qu’à encourager et renforcer les espaces du débat public autour des questions de la jeunesse.
M. Sentissi appelle à l’adoption de politiques efficaces
Pour sa part, M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné que l’organisation de cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’ouverture des deux groupes harakis à la Chambre des Représentants et à la Chambre des Conseillers sur l’organisation d’une série de rencontres autour de différents thèmes et ce, dans l’objectif d’être à l’écoute de catégories sociales et décliner les résultats de ces rencontres en des recommandations ou des plaidoyers le cas échéant ou en des propositions de lois.
M. Sentissi a considéré, en outre, que l’organisation de telles réunions offre l’occasion d’inviter les autres composantes du Parlement, majorité et opposition, au dialogue et à l’échange de points de vue, affirmant qu’aujourd’hui nous parlons d’un sujet qui concerne le vécu de la jeunesse marocaine et les mécanismes de son intégration politique, économique et sociale avec ses problèmes divers et multiples, et il nous est demandé d’adopter des politiques publiques efficientes destinées aux jeunes qui contribuent à leur développement et à la réalisation de leurs ambitions.
M. Sbaîi attire l’attention sur la situation des jeunes des zones rurales et montagneuses
De son côté, M. Mbarek Sbaîi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a souligné l’importance d’une révision des politiques gouvernementales destinées à la jeunesse, affirmant, à cet égard, « nul ne conteste aujourd’hui que les jeunes ne jouissent pas de la place qu’ils méritent dans les politiques générales et publiques, car les gouvernements successifs ont abordé, jusqu’à aujourd’hui, cette catégorie sociétale principale avec une vision sectorielle étriquée qui n’était pas à la hauteur du référentiel constitutionnel et des Sages Orientations Royales, qui jettent les fondements de politiques alternatives qui placent les jeunes au cœur du nouveau modèle de développement et assure aux jeunes l’autonomisation politique qu’ils méritent comme point d’entrée fondamental à toute intégration économique, sociale et culturelle, ce qui nécessite aujourd’hui l’engagement d’une réflexion collective en vue de l’adoption d’un mécanisme basé sur la discrimination positive en faveur des jeunes dans le normes électorales afin de les intégrer dans la gouvernance institutionnelle aux niveaux local et régional et au niveau de l’institution législative ».
M. Sbaîi a appelé à la construction d’une vision stratégique pour placer les jeunes au cœur du chantier de la régionalisation avancée afin de créer des opportunités d’emplois durables, au lieu de continuer à dilapider les deniers publics dans des programmes conjoncturels et transitoires dont les problèmes sont plus nombreux que leurs avantages.
M. Sbaîi a appelé aussi à la révision des politiques gouvernementales destinées à la jeunesse, estimant qu’il n’est pas raisonnable de rallier ce secteur stratégique à différents départements gouvernementaux à l’occasion de chaque remaniement gouvernemental, dont le dernier a abouti à sa séparation du Département du Sport qui a été transféré sans justification convaincante au Département de l’Education nationale, au moment où la jeunesse doit faire l’objet d’une vision supra-sectorielle et être au centre de l’attention de tous les départements et institutions ».
L’intervenant n’a pas manqué d’attirer l’attention sur la situation des jeunes dans les zones rurales et montagneuses et l’absence de politiques publiques prenant en compte leur spécificité territoriale et sociale.
Chantiers et programmes
Pour sa part, le représentant du ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, a évoqué, dans une allocution lue au nom du ministre Mehdi Bensaïd, une série de chantiers et de programmes ciblant les jeunes qui ont été engagés par le ministère, affirmant que le ministère œuvre selon une nouvelle vision pour traiter les questions des jeunes et leurs préoccupations.
M. Lyoussi note l’incapacité du gouvernement à satisfaire les revendications des jeunes
De son côté, M. Ayoub Lyoussi, coordinateur de la Jeunesse Harakie, a rappelé à l’audience le contenu du mémorandum de plaidoyer en faveur du droit des jeunes à disposer d’une stratégie nationale, dont le slogan a été « Pour défendre le Maroc de la jeunesse : pour des politiques publiques dignes des jeunes femmes et hommes ».
Par ailleurs, M. Lyoussi a critiqué la politique adoptée par le gouvernement à l’égard la jeunesse, notant son incapacité à satisfaire les revendications les plus simples des jeunes hommes et femmes et appelant à la mise en place d’un plan intégré de la jeunesse aux niveaux sectoriel et territorial de nature à mettre un terme à la dilapidation du temps de développement et des énergies et à couper la voie devant les trafiquants du crime, de la religion et de la politique.
Le traitement des problèmes de la jeunesse
Dans le même contexte, les représentants des jeunesses partisanes (Rassemblement National des Indépendants, Parti de l’Istiqlal, Union Socialiste des Forces Populaires, Parti de la Justice et du Développement) ont appelé toutes les parties prenantes à se préoccuper des questions des jeunes et à assurer leur implication dans l’élaboration de politiques publiques capables de traiter les problèmes et les questions de la jeunesse liés à l’emploi, à la formation et à la participation active à l’action politique.
M. Ben Maânan souligne que les responsabilités sont partagées
Pour sa part, M. Saïd Ben Maânan, ancien membre du Bureau exécutif de la Jeunesse Harakie et directeur du siège du Secrétariat général du parti, a évoqué que les responsabilités sont partagées s’agissant de la relation inamicale entre les jeunesses et les partis, affirmant « pour surmonter cette problématique, les partis politiques doivent proposer aux jeunes des offres attrayantes. En revanche, les jeunes doivent être à la hauteur de la responsabilité et s’imposer grâce au travail sérieux et à l’engagement », ajoutant que « la route n’est pas pavée de roses », car ils doivent plutôt lutter pour trouver leur place au sein des partis politiques.
Présence distinguée
Il est à noter que la rencontre d’étude s’est articulé autour de deux exposés, le premier ayant porté sur « La place de la jeunesse dans le nouveau modèle de développement » a été présenté par M. Adnan Adaoui, Président du Centre marocain de l’innovation et de l’entrepreneuriat social, alors que le second exposé, qui a porté sur le thème « De nouveaux besoins et revendications à l’ère de la digitalsation », a été présenté par M. Jamal Taousi, représentant de l’Instance nationale de la jeunesse et de la démocratie.
Cette rencontre d’étude a été marquée par la participation d’acteurs politiques de l’opposition et de la majorité, de représentants des jeunesses partisanes, ainsi que de représentants de la société civile.