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Les jeunes harakis lancent un plaidoyer pour promouvoir le Maroc des jeunes

M. Laenser souligne l’importance de développer des stratégies globales et inclusives des jeunes

M. Lyoussi : le gouvernement d’Akhannouch a « vendu des illusions » aux jeunes

Il a appelé à arrêter de gaspiller le temps du développement et de couper la route aux trafiquants du crime, de la religion et de la politique

Saliha Boujraf

Les participants au séminaire de lancement du programme de plaidoyer en faveur du droit des jeunes à une stratégie nationale intégrée sous le thème « Pour des politiques publiques adaptées aux jeunes femmes et hommes », organisé samedi dernier à Rabat, ont appelé le gouvernement à élaborer une stratégie intégrée et holistique pour la jeunesse, soulignant l’importance de former une jeunesse productive et économiquement, politiquement, socialement et culturellement autonome pour contribuer au développement.

Les participants à ce séminaire, organisé par la Jeunesse Harakie en coopération avec la Fondation Friedrich Neumann, ont été unanimes à souligner la nécessité d’élaborer des politiques publiques spécifiques à la jeunesse en vue d’impulser des dynamiques de développement.

Ignorance de la jeunesse

Pour sa part, M. Ayoub Lyoussi, Coordinateur général de la Jeunesse Harakie, a critiqué la politique d’ignorance de la jeunesse dans les stratégies du gouvernement, affirmant, à cet égard, « la dernière chose à laquelle pensent les acteurs politiques, ce sont les jeunes femmes et hommes qui sont au centre de notre discussion aujourd’hui (..) ce qui les a poussés à emprunter les barques de la mort, (… ) à être dupés et à rejoindre des organisations terroristes et takfiristes, (..) à se diriger vers les drogues après s’être vus fermer devant eux les moyens de vivre décemment et à ne pas parachever leurs études en raison de leurs conditions sociales ; des jeunes qui ont été placés par le rapport du cinquantenaire et les autres rapports publiés en marge du développement ».

M. Lyoussi a souligné que « le gouvernement d’Akhannouch a vendu des illusions aux Marocains, en général, et aux jeunes, en particulier », critiquant l’incapacité de ce gouvernement à appliquer les Hautes Orientations Royales concernant la jeunesse, les dispositions constitutionnelles et les recommandations du rapport sur le nouveau modèle de développement.

M. Lyoussi a noté, par ailleurs, que la rencontre d’aujourd’hui n’est pas pour objet de faire le show médiatique, mais plutôt pour exprimer la colère des jeunes femmes et hommes marocains qui souffrent de l’exclusion, du chômage, du non-parachèvement de leurs études, voire du non-accès aux services sociaux de base.

D’autre part, le Coordinateur général de la Jeunesse Harakie a rappelé que le Maroc a choisi, dans le cadre de ses réformes constitutionnelles et législatives, d’instaurer une gouvernance institutionnelle à travers l’adoption de la gestion axée sur les résultats, ce qui a donné lieu à des stratégies et des programmes sectoriels, tels que le plan gouvernemental de l’égalité, à l’exception de la question de la jeunesse qui ne dispose pas de stratégie. M. Lyoussi s’est interrogé, à cet égard, sur la possibilité d’élaborer des programmes clairs avec des objectifs précis en l’absence de stratégies.

M. Lyoussi a ajouté « nous sommes presque à la fin du premier trimestre de l’année courante. Le Chef du gouvernement, qui est issu du monde de l’entrepreneuriat et qui avait annoncé aux Marocains des transformations structurelles, faire revenir la jeunesse au point de départ en enterrant des noyaux universitaires et des facultés pluridisciplinaires qui avaient été programmés sous le gouvernement précédent. Comment voudriez-vous que les familles des jeunes issus des zones rurales et montagneuses, qui se battent à peine pour gagner leur vie, puissent supporter les frais de leurs études dans les grandes villes ? ».

M. Lyoussi s’est également interrogé si le Chef du gouvernement et les partis politiques en général savent que les jeunes hommes et femmes sont quasiment absents des postes de gestion dans les institutions élues, à l’exception d’une représentation très faible, voire inexistante, indiquant que les espaces culturels et artistiques qui devraient les accueillir sont quasi-inexistants dans la majorité des régions du Royaume.

Le dialogue avec les jeunes

Pour sa part, M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, a souligné l’importance de développer des stratégies globales et inclusives de la jeunesse, tout en veillant à ne pas limiter ces stratégies à l’emploi, affirmant « à mon avis, nous devons faire sortir les jeunes sortir de la coquille ‘‘la jeunesse – l’emploi’’ ».

Dans une allocution d’orientation, M. Laenser a ajouté « il faut élaborer des stratégies qui s’intéressent aux jeunes depuis l’enfance ». Le Secrétaire général du Mouvement Populaire a poursuivi « avec les revendications croissantes des jeunes portant sur l’accès à des opportunités plus équitables dans leurs sociétés, relever les multiples défis auxquels ils sont confrontés, tels que l’accès à un enseignement et à une santé de qualité et la réalisation de la parité entre les genres, en particulier dans le monde rural, devrait être une priorité ».

M. Laenser a souligné que les jeunes peuvent constituer une force positive pour faire avancer la roue du développement si on les dote des connaissances et des opportunités dont ils ont besoin, indiquant que le monde s’est engagé désormais dans l’orbite de la digitalisation, de l’Internet, des réseaux sociaux », précisant que « les jeunes sont la catégorie la plus qualifiée dans ce domaine », tout en s’interrogeant « comment pouvons-nous parler de digitalisation alors que la moitié du pays n’a pas de couverture Internet ? ».

M. Laenser a également mis l’accent sur l’importance du dialogue avec les jeunes et leur implication dans la mise en œuvre des politiques qui leur sont destinées, affirmant « S’il n’y a pas de participation des jeunes, il n’y aura pas de politiques réussies ». M. Laenser a également souligné le rôle des jeunes dans la préservation de l’environnement.

Valorisation de l’initiative des jeunes harakis

Pour sa part, M. Sebastian Vagt, Directeur du bureau Maroc de la Fondation allemande « Friedrich Naumann pour la liberté », a salué l’initiative des jeunes harakis de lancer ce plaidoyer en faveur de la promotion du Maroc des jeunes, affirmant, à cet égard, « notre rencontre d’aujourd’hui a pour objet de jeter les bases d’une nouvelle vision qui place les jeunes au cœur des politiques publiques », sur la base d’un plan intégré.

Le train du développement

Dans le même contexte, M. Jamal Taossi, représentant de l’Instance nationale de la jeunesse et de la démocratie, a salué l’initiative de la Jeunesse Harakie, exhortant les jeunes à œuvrer pour rejoindre le train du développement.

Les grandes lignes du plaidoyer

Par ailleurs, M. Youssef Outalha, membre du Bureau exécutif de la Jeunesse Harakie, a présenté les grandes lignes du plaidoyer, qui s’articule autour de cinq grands axes, dont notamment le développement de politiques publiques destinées aux jeunes et le dépassement de la réalité de l’exclusion, de la pauvreté et de l’analphabétisme dans les rangs des jeunes.

A cet égard, la Jeunesse Harakie appelle le Chef du gouvernement et, à travers lui, les ministres concernés, ainsi que les partis de la majorité gouvernementale et de l’opposition, les institutions élues et de gouvernance, à appliquer les Discours Royaux relatifs à la jeunesse et à définir des délais raisonnables pour la création du Conseil consultatif de la jeunesse et de l’action associative, car il n’est pas sensé que, dix ans après le référendum sur la constitution du Royaume, la jeunesse marocaine attend toujours la mise en place de cette institution.

Le plaidoyer met l’accent également sur une véritable réconciliation entre les jeunes et les institutions publiques et élues et ce, en engageant les chantiers de la révision globale des lois électorales, de la loi sur les partis, des lois organiques relatives aux collectivités territoriales et des lois relatives aux institutions de gouvernance et des droits de l’Homme, afin d’assurer une représentation juste et équitable des jeunes.

Le plaidoyer souligne également l’importance de prendre en considération les enjeux de la jeunesse dans la loi organique des finances, à travers la révision de cette loi de manière à permettre l’intégration obligatoire de la dimension jeunesse comme base dans les politiques publiques, que ce soit dans les programmes, les objectifs ou les résultats et de manière également à imposer le développement d’indicateurs spécifiques aux jeunes pour mesurer l’atteinte des résultats et des objectifs, en plus de l’adoption d’une politique intégrée des jeunes qui garantit leurs droits à la liberté et un accès équitable à l’enseignement, à la santé et au marché du travail, et permet l’affinement et le renforcement de leurs compétences et leur orientation vers l’édification d’un développement durable.

Un geste de gratitude

Il est à noter que le séminaire a été marqué par un geste de gratitude de la Jeunesse Harakie en l’honneur de la direction harakie. En effet, un hommage a été rendu à M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, M. Essaïd Ameskane, Président du Conseil national du parti, et Mme Halima Assali, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, ainsi qu’à d’anciens membres de la Jeunesse Harakie, tels que MM. Mouloud Ajaf, Hicham Fikri et Adil Chetoui.

Le séminaire, qui a été marqué par la présence de membres du Bureau politique du parti et de parlementaires harakis, ainsi que de membres de la Jeunesse Harakie et de l’organisation des Femmes Harakies, a été ponctué par la projection d’une vidéo consacrée à la présentation du processus de naissance du parti du Mouvement Populaire, introduit par M. Addi Sbaîi, porte-parole officiel du Mouvement Populaire, ainsi que des témoignages à l’endroit de Mme Halima Assali et MM. Mohand Laenser et Essaïd Ameskane.

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