Activités parlementaires

Dans une évaluation de l’action du “gouvernement Akhannouch” durant la première année de son mandat :

M. Sentissi souligne que l’absence d’une volonté politique pour trouver des solutions efficaces aux crises a aggravé la vulnérabilité sociale

Saliha Boujraf

M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a critiqué l’absence d’une volonté politique du gouvernement et son incapacité à trouver des solutions efficaces pour faire face aux crises qui ont aggravé la vulnérabilité sociale, affirmant, à cet égard, que « le gouvernement a achevé, aujourd’hui, une année après les élections du 08 septembre 2021. Nous lui avons trouvé des excuses au début en raison de l’ébahissement du départ, mais cet ébahissement se poursuit encore comme en atteste une analyse rapide et sans exagération (..) le niveau de confiance et d’espoir dans l’action du gouvernement a diminué, car il semble que les promesses, qu’elles soient celles du programme gouvernemental ou celles des campagnes électorales des partis composant le gouvernement, ne verront pas le jour de la manière qui profiterait au citoyen ».

Commentant le bilan du travail gouvernemental à l’issue de la première année de son mandat, M. Sentissi estime que ce qui aggrave le problème du « gouvernement Akhannouch » c’est le fait qu’elle n’a pas de motifs pour justifier son échec, car c’est un gouvernement ramassé et qui prédomine la gestion des affaires publiques sur les plans national, régional, provincial et local, sans faire face à des « blocages » ou des « entraves ».

M. Sentissi a indiqué que les principaux problèmes qui ont caractérisé le discours du gouvernement et de la majorité résident dans le fait qu’il a cédé à la logique d’une « rupture fictive » avec l’étape précédente dans un Maroc marqué par une continuité renouvelée, affirmant que «ce gouvernement prend du passé ce qu’il veut et abandonne ce qui est utile, alors que s’il voulait réussir il faudrait qu’il prenne le remède du réalisme pour traiter son entêtement politique ».

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a évoqué à cet égard le secteur de l’enseignement, la libéralisation des hydrocarbures et le Plan Maroc Vert, relevant que la plupart des composantes partisanes représentées au gouvernement ont fortement contribué au façonnement de ce passé, non seulement au cours des dix dernières années, mais depuis plus de quarante ans, voire pour certaines d’entre elles depuis l’indépendance.

M. Sentissi, qui a réaffirmé que l’Etat social est une option de l’Etat sous la Direction de Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis son accession au Trône, qui en a jeté les fondements avec le Code de la famille et le lancement des initiatives de protection et de développement social, de prise en charge des personnes en situation de handicap et de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).

Dans ce sens, M. Sentissi a appelé le gouvernement à faire preuve de la même fibre sociale pour mettre en œuvre ces chantiers, notant, cependant, que le « gouvernement Akhannouch » semble incapable d’honorer ses promesses électorales, qui se sont révélées avec le temps être de simples souhaits et ambitions en l’absence d’une véritable opérationnalisation à travers, par exemple, l’allocation aux personnes âgées d’un revenu de la dignité, la revue à la hausse du salaire des enseignants à 7.500 DH et l’allocation de 1.000 DH à chaque famille nécessiteuse, ainsi qu’en l’absence d’une vision concernant la réforme des régimes des retraites, qui est l’un des dossiers passés sous silence dans la déclaration gouvernementale.

S’agissant du dernier dialogue social, M. Sentissi a affirmé qu’« à l’exception d’un amendement partiel du nombre de jours requis pour bénéficier de la pension servie par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, l’imposition des pensions des retraites est critiquable », s’interrogeant, à cet égard « est-il raisonnable d’imposer les membres de cette catégorie, d’autant plus que leurs salaires ont été imposés durant la phase d’exercice de leur travail et qu’ils se sont acquittés de suffisamment d’impôts ».

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants s’est également interrogé sur le sort du statut qui devait être publié en juillet dernier et les promesses électorales des partis représentés au sein du gouvernement d’intégrer les enseignants cadres des Académies Régionales d’Education et de Formation (AREF) dans la fonction publique et l’activation de la mise en œuvre de la loi-cadre relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique.

M. Sentissi s’est interrogé aussi sur les raisons de la non-activation du rôle de la Commission nationale chargée du suivi et de l’accompagnement de la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, qui a été placé sous la présidence du Chef du gouvernement, notant que le plus grand problème réside dans la dénomination du ministère de l’Education nationale, du Préscolaire et des Sports, s’interrogeant sur la place du sport dans l’action de ce ministère : s’agit-il uniquement d’être présent lors des manifestations sportives.

M. Sentissi a également renouvelé sa critique des programmes “Awrach” et “Forsa” qu’il a qualifiés auparavant de « simples copies médiocres » de précédents programmes, tels que la Promotion Nationale et la service public, affirmant, à cet égard, « pour confirmer leur échec, il suffit de faire référence à la déclaration de l’un des députés parlementaires de la majorité au sujet de ces programmes. Le meilleur témoignage ne peut provenir que de l’intérieur ».

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a également critiqué le double langage du gouvernement concernant sa communication stérile et cédant au fait accompli, au moment où la ministre du Tourisme prône le contraire en appelant les jeunes à être des ambassadeurs du programme du gouvernement afin d’assurer sa réussite, affirmant « nous sommes face à un gouvernement qui n’est même pas capable de communiquer afin d’expliquer ses programmes et plans aux citoyens qu’il a gavés de promesses et de rêves (..) Ce gouvernement est très médiocre en communication (..) et ses attitudes se caractérisent par un entêtement permanent et l’évitement du Parlement en agissant en marge de la loi, au point que la présence du Chef du gouvernement au Parlement pour répondre aux questions liées à la politique générale comme stipulée par la constitution n’est pas organisée, sachant que nous avons présenté plusieurs questions. A cela s’ajoute la faiblesse de ce gouvernement sur le plan du travail législatif et l’absence de tout programme législatif ».

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