Activités parlementaires

M. Ouzzine : Le gouvernement a choisi de remplacer le Maroc institutionnalisé par un « Maroc virtuel » et s’appuie sur des déclarations d’intention et des tentatives palliatives

Il a appelé à un plafonnement des prix des carburants et s’est interrogé sur les critères retenus pour répartir le soutien alloué aux professionnels du transport et dans quelle mesure toutes les catégories en bénéficient et a critiqué la non prise en compte du critère territorial

Saliha Boujraf

M. Mohamed Ouzzine, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a qualifié le gouvernement d’Akhannouch de “virtuel”, affirmant « malheureusement, le gouvernement a choisi de remplacer le Maroc institutionnel par un Maroc virtuel. Il n’interagit pas avec les préoccupations des citoyens et les a abandonnés face à la hausse des prix des biens de consommation et des carburants, qui enflamment leurs poches et menacent désormais leur pouvoir d’achat ».

Commentant la réponse du Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, à une question centrale sur “la situation de l’économie nationale à la lumière des changements climatiques et géostratégiques”, lors de la session mensuelle des questions orales tenue hier lundi à la Chambre des Représentants, M. Ouzzine a ajouté que dans une période d’incertitude économique et d’incertitude gouvernementale, les mesures concrètes de soutien aux Marocains sont absentes, alors que les déclarations d’intentions fusent, qui ne sont que des tentatives palliatives.

S’adressant au Chef du gouvernement, le député parlementaire haraki s’est interrogé « Où est le slogan “vous méritez mieux” que vous avez promis aux Marocains ?, indiquant que « les Marocains attendent toujours et espèrent la traduction de vos promesses électoralistes ».

Par ailleurs, M. Ouzzie a estimé que « le discours du Chef du gouvernement était optimiste à un moment où il aurait dû être interactif pour atténuer la souffrance des Marocains avec la hausse des prix », tenant pour responsables les gouvernements précédent et actuel de la « crise des prix du carburant » et déclarant « sans surenchères, le gouvernement précédent (en référence au gouvernement d’El Otmani) avait demandé au tribunal de commerce l’autorisation de louer les réservoirs pour la Samir dans le cadre d’une situation d’urgence, ce à quoi le tribunal avait répondu favorablement immédiatement, mais le gouvernement n’a pas prêté attention à la question et nous avons faire perdre ainsi des recettes importants au trésor public qui auaraient dépassé 7 milliards de DH ».

M. Ouzzine a ajouté que la responsabilité du gouvernement actuel consiste en son refus de discuter deux propositions de lois relatives à la réglementation des prix des hydrocarbures et à la cession des actifs de la Samir au profit de l’Etat.

Le député parlementaire haraki s’est interrogé sur les raisons du non recours du gouvernement au plafonnement des prix des hydrocarbures, comme il l’a fait pour l’âge de recrutement des enseignants, et à la fixation des marges de bénéficie des opérateurs dans ce domaines, dont les bénéfices ont augmenté, alors que la souffrance des citoyens a augmenté, et à l’activation optimale du rôle du Conseil de la concurrence pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, affirmant « il parait clair que vous ne vous souciez pas des Marocains » et notant que « le pouvoir d’achat du consommateur marocain s’est détérioré à cause des lourdes augmentations ».

D’autre part, M. Ouzzine a rappelé au Chef du gouvernement que les indicateurs sur la base desquels la loi de finances 2022 a été élaborée sont désormais dépassés, ce qui empêche la réalisation des engagements inscrits dans le programme gouvernemental, soulignant l’échec du Plan Maroc Vert à protéger la table des Marocains et affirmant, à cet égard, « le Plan Maroc Vert était en vigueur pendant 14 ans et a mobilisé 140 milliards de DH, mais le citoyen a découvert finalement que ce qu’il en espérait n’était qu’une illusion ».

M. Ouzzie a poursuivi « certes, le ministre de l’Agriculture a affirmé que les légumes et les fruits sont disponibles sur le marché, mais à quel prix ? », notant que la situation ne tolère aucun atermoiement et que le gouvernement devrait accomplir son devoir en ce qui concerne la protection du pouvoir d’achat des consommateurs marocains ».

M. Ouzzine s’est également interrogé sur les critères adoptés par le gouvernement pour répartir le soutien alloué aux professionnels du transport, et dans quelle mesure toutes les catégories en bénéficient, ainsi que sur la non prise en compte du critère territorial, affirmant « le soutien a été alloué aux propriétaires des agréments au lieu des chauffeurs, en plus de l’absence de transparence et de l’équité en matière de répartition de ce soutien, ajouté à l’exclusion des distributeurs de bonbonnes de gaz et des transporteurs de fruits et légumes ».

M. Ouzzine a critiqué, par ailleurs, le mode de promotion du programme “Forsa” lancé par le gouvernement pour soutenir les jeunes, ainsi que le programme “Awrach” adoptant des contrats de travail temporaires, mettant en garde contrat le risque que le programme “Awrach” engendre de nouvelles coordinations de protestation à la fin des contrats.

De plus, M. Ouzzine s’est également interrogé sur la réforme de la Caisse de compensation qui a été réduit au soutien du pain, du sucre et du butane, ainsi que sur la réforme des régimes de retraites et de la fonction publique.

M. Ouzzine n’a pas manqué de rappeler aux députés parlementaires de la majorité leur responsabilité envers les citoyens en affirmant « il est étonnant de relever, pour la première fois, dans l’histoire du Parlement, que les représentants de la nation plaident la cause du gouvernement, au lieu de plaider celle du peuple opprimé qui les a amenés au Parlement, s’adressant aux députés parlementaires de la majorité « vous avez pris la place des ministres et vous défendez le gouvernement ».

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