M. Mellal interroge le gouvernement sur comment il compte créer des opportunités d’emplois durables en creusant des tombes, en restaurant des mausolées et en finançant des fêtes folkloriques
Il s’est interrogé sur les critères pour bénéficier du programme sur aux informations relayées faisant état d’« opérations d’achat et de vente des contrats de travail temporaires » et de l’instrumentalisation partisane et électoraliste des contrats du programme « Awrach ».
Saliha Boujraf
M. Younes Mellal, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué la stratégie du gouvernement de l’emploi, en général, et le programme “Awrach”, en particulier, qui vise à offrir des opportunités d’emploi à 250.000 personnes, affirmant que « face à la hausse du taux de chômage dans le Royaume en raison des crises successives, et à la lumière de la situation difficile que connaissent les entreprises nationales à cause des répercussions de la pandémie « Covid-19 », qui a entraîné la perte de 432.000 emplois en 2020 et 202.000 emplois durant le premier trimestre 2021, selon des rapports de Bank Al-Maghrib, et plus encore en raison de la crise économique et sociale actuelle, le programme “Awrach” demeure une solution palliative ».
Dans ce contexte, M. Mellal a noté les limites du programme “Awrach”, affirmant que « l’élargissement de la base de l’emploi durable ne peut être réalisé avec des programmes revêtant un caractère conjoncturel et transitoire et dépourvus des garanties de la durabilité, tels que le programme “Awrach”, qui est une version non conforme – malheureusement – de l’original, à savoir les programmes de la Promotion nationale et du service public, une sorte de mauvais clonage empli de défauts ».
Par ailleurs, M. Mellal a interpellé le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, M. Younes Sekkouri, lors de la séance des questions orales, tenue mardi dernier à la Chambre des Conseillers, si le gouvernement compte, à travers des « chantiers » tels que le creusement des tombes, la restauration des mausolées et le financement de fêtes folkloriques, établir des opportunités d’emplois durables, permettre aux contractuels de saisir ces opportunités et assurer leur intégration économique et sociale.
M. Mellal s’est également interrogé sur les critères pour bénéficier du programme, notamment suite aux informations relayées au sujet « des opérations de vente et d’achat de contrats de travail temporaire », ainsi que de l’instrumentation partisane et électoraliste de ce programme.
M. Mellal a ajouté que cette remarque est également relevée concernant la répartition régionale du programme, ce qui consacre l’absence d’égalité des chances, d’égalité et d’équité territoriale et sociale dans sa mise en œuvre, la quote-part des zones rurales et montagneuses et le sort des bénéficiaires après l’expiration de la durée du programme, appelant le ministre à publier le nombre de contrats consacrés à chaque province, la liste des associations qui supervisent et les critères de leur identification.
Le conseiller parlementaire haraki a appelé le gouvernement à adopter des mesures incitatrices des entreprises et à lancer des initiatives et des programmes pour les sauver, en particulier dans une conjoncture épidémique et géopolitique qui connaît la faillite de milliers d’entreprises et le licenciement de milliers de travailleurs, sans même percevoir leurs droits.
M. Mellal n’a pas manqué d’attirer l’attention du gouvernement sur le fait qu’en l’absence de véritables programmes de promotion de l’emploi, l’ambition de créer un million d’emplois demeure difficile à réaliser, surtout au regard du taux de croissance, fixé dans loi de finances à 3,2 %, mais qui ne dépassera pas au mieux 1,3 % selon les institutions compétentes.