M. Alaoui critique la stratégie du gouvernement en matière de gestion du secteur de la santé dans les zones rurales et montagneuses

Il s’interroge sur le sort de l’engagement gouvernemental relatif à la mise à niveau de 1.400 centres de santé

Aliae Riffi

M. Moulay Driss Hassani Alaoui, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué la stratégie du gouvernement en matière de gestion du secteur de la santé dans les zones rurales et montagneuses, affirmant que « malgré les efforts déployés, les moyens alloués à ce secteur et les chantiers, programmes et stratégies qui y ont été engagés, ce secteur se caractérise encore par la vulnérabilité, que ce soit sur le plan structurel que sur le plan territorial, compte tenu de l’absence d’une véritable volonté politique de la part du gouvernement de placer le secteur de la santé, aux côtés du secteur de l’éducation, au premier rang de ses priorités, notamment dans le contexte des défis sanitaires auxquels le monde est confronté après la crise de la « Covid-19 ».

Commentant la réponse du ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Khalid Aït Taleb, à une question orale sur « la vision du gouvernement pour améliorer la situation du secteur de la santé dans les zones rurales et montagneuses », mardi dernier lors de la séance des questions orales à la Chambre des Conseillers, M. Alaoui a souligné qu’il n’est pas possible avec un budget sectoriel qui ne dépasse pas 6% du budget général de l’Etat de surmonter la vulnérabilité du système de santé et réaliser l’équité territoriale, notant qu’il n’est plus acceptable que les populations des zones rurales et montagneuses restent otages de dispensaires et de centres de santé dépourvus des moyens les plus élémentaires en matière d’hospitalisation et de matériel médical et restent à la merci de caravanes médicales saisonnières organisées par des associations.

S’adressant au responsable gouvernemental, M. Alaoui s’est interrogé « est-ce qu’avec un déficit estimé à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers et avec une moyenne de 7 médecins pour 10.000 habitants, vous serez en mesure, Monsieur le ministre, de mettre à niveau le système de santé avec ses multiples et complexes dysfonctionnements et problématiques dans les régions, les provinces, les villes, les villages et les montagnes ? ».

Le conseiller parlementaire haraki a appelé à l’élaboration d’un plan spécifique et clair pour la mise à niveau du système de santé dans ces zones et à l’activation d’un système d’indemnisation incitatif à travailler dans ce secteur dans les zones reculées, tout en renforçant les partenariats avec les collectivités territoriales pour qu’elles contribuent à leur tour au traitement des problématiques du système de santé, en particulier dans les zones rurales et montagneuses.

Par ailleurs, M. Alaoui s’est également interrogé sur les mesures prises pour honorer l’engagement du gouvernement de mettre à niveau 1.400 centres de santé et sur le bilan du gouvernement en la matière.

Le conseiller parlementaire haraki n’a pas manqué de saluer la décision de créer un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) dans la Région Drâa-Tafilalet, exprimant son aspiration à accélérer la mise en place de ce CHU et réitérant sa demande de fournir un médecin à la commune d’Es-Sifa dans la Province d’Errachidia, qui enregistre un déficit important de personnel médical.