Activités parlementaires

Lors de la session mensuelle relative à la politique générale :

M. Sentissi adresse des critiques acerbes au gouvernement à cause de son échec dans la gestion du secteur de la santé et l’appelle à prendre les mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens

Il lui a rappelé ses promesses électorales et l’a appelé à « ne pas se disperser dans de nombreux chantiers » tels “Forsa” et “Awrach”.

Saliha Boujraf

M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a fait endosser au gouvernement la responsabilité de la situation désastreuse actuelle du secteur de la santé au Maroc, affirmant, à cet égard, « nous attendions un plan législatif qui traduirait le contenu du programme gouvernemental et des programmes des partis politiques composant le gouvernement, ainsi que les orientations majeures du nouveau modèle de développement. Mais, rien de cela n’a été réalisé ».

Commentant la réponse du Chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch, à une question centrale sur le thème “Le chantier d’amélioration du système national de santé”, lors de la session mensuelle de politique générale, tenue lundi dernier à la Chambre des Représentants, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a affirmé « nous attendions une vision holistique du gouvernement, à l’instar du Plan Maroc Vert et du Plan Halieutis, qui couvrirait au moins 10 ans ».

Par ailleurs, M. Sentissi s’est interrogé sur la stratégie du gouvernement en matière de mise à niveau du système de santé pour la rendre capable d’absorber les millions de Marocains qui affluent vers la couverture médicale et à la protection sociale, soulignant que le Maroc ne consacre que 5% du Produit Intérieur Brut (PIB) au secteur de la santé, alors que d’autres pays similaires y allouent entre 15 et 20 %. Dans ce sens, M. Sentissi a précisé que la mise en place de ce système nécessite un effort parallèle sur le plan du renforcement de l’offre de santé et de la dotation des hôpitaux des moyens humains et matériels à même d’assurer l’accueil des adhérents aux régimes de couverture médicale.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a ajouté que 23 milliards de DH sont prévus dans le budget de l’Etat, alors que la source de son financement de 28 milliards de DH n’est pas encore connue.

De plus, M. Sentissi s’est également interrogé sur les équipements logistiques et des moyens humains alloués aux 4 millions de citoyens supplémentaires qui bénéficieront de la couverture médicale obligatoire, les mesures adoptées pour inciter l’installation des médecins dans le monde rural en particulier et les incitations promises aux employés du secteur de la santé en général.

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants s’est interrogé aussi au sujet de la stratégie du gouvernement concernant la formation continue des médecins et les modalités de traitement des dysfonctionnements qui entravent le système de santé en général, notamment la migration des médecins, l’équité territoriale et le manque de certaines spécialités comme la médecine légale, la psychologique, la médecine du travail et l’anesthésie.

M. Sentissi n’a pas manqué de rappeler au gouvernement ses promesses lors de la campagne électorale, telles un médecin pour chaque famille alors que les Marocains n’aspirent à avoir qu’un médecin pour chaque tribu voire pour chaque province et la carte intelligente « Riâaya » qui fournit des médicaments et des soins gratuitement.

M. Sentissi s’est interrogé sur comment résoudre le problème des coûts élevés des soins médicaux, affirmant que « les médicaments sont chers au Maroc », affirmant, à cet égard, « nous relevons la persistance des prix élevés des médicaments dans notre pays comparativement avec de nombreux pays au monde. En revanche, la production de médicaments génériques est encore faible, ce qui renchérit le coût des médicaments pour les citoyens, d’autant plus que notre pays l’un des rares pays à imposer encore une TVA de 7% sur les médicaments. De plus, le contrôle de l’industrie pharmaceutique est encore faible ».

Dans ce cadre, M. Sentissi a appelé à soutenir l’industrie pharmaceutique nationale, à promouvoir la recherche et le développement dans ce domaine, à encourager la concurrence et à soutenir le secteur afin qu’il puisse investir à l’extérieur du pays.

M. Sentissi s’est également arrêté sur le problème du stock de sang, notant que le problème est grave et mettant l’accent en conséquence sur la nécessité de créer une agence nationale pour inciter les citoyens à faire des dons de sang.

D’autre part, M. Sentissi a recommandé au gouvernement de prendre le vaccin du réalisme après la fin de la période électoraliste et de rompre avec la culture de la justification, du déni de l’héritage du passé et du jeu dans les marges, parfois en recourant aux marges budgétaires et, après leur épuisement, en jouant dans les marges de la loi en demandant l’autorisation du Parlement en séance publique pour légiférer par décret pour injecter de nouveaux crédits dans son budget.

En outre, M. Sentissi a souligné que « le citoyen revendique la santé et l’éducation, et nous vous demandons de ne pas vous dispersez dans les chantiers, tels ‘‘Forsa’’ et ‘‘Awrach’’ ».

Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a conclu son intervention en appelant le gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour protéger le pouvoir d’achat des citoyens, notamment à travers le contrôle et la révision des prix des denrées alimentaires et des hydrocarbures qui ont considérablement augmenté.

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