Activités du partiActivités du secrétaire général

Lors de la 13ème session de l’Université Populaire :

M. Laenser critique les mesures timides et contradictoires avec les exigences du terrain

M. Ouzzine met en garde contre la “révolution des affamés”

M. Mââtouk appelle à un remaniement gouvernemental

Saliha Boujraf

Les intervenants lors de la 12ème session de l’Université Populaire ont été unanimes à souligner l’échec du “gouvernement Akhannouch” à gérer la flambée des prix des différents biens de consommation et des hydrocarbures, ce qui a impacté le pouvoir d’achat des citoyens, notant l’absence de toute vision stratégique pour faire sortir les Marocains de leur crise qui s’aggrave jour après jour en raison des répercussions de la flambée des prix.

Les participants, dont des experts et des acteurs politiques, universitaires et professionnels, ont mis en garde, lors d’un débat organisé durant la 13ème session de l’Université Populaire, samedi dernier à Salé, sous le thème « L’alternative harakie pour faire face au renchérissement du coût de la vie : dix mesures pour protéger le pouvoir d’achat », contre l’accentuation de la tension sociale en raison de la hausse des prix et en revanche la tergiversation du gouvernement à prendre des mesures réalistes pour soutenir les citoyens.

M. Laenser : La rencontre interagit avec le « cri du citoyen »

M. Mohand Laenser, Président du parti du Mouvement Populaire, a entamé son allocution de cadrage en soulignant l’objectif de cette rencontre, affirmant qu’elle interagit avec le “cri du citoyen abusé” à cause de la flambée des prix, au point où il est désormais incapable de subvenir aux besoins alimentaires quotidiens de sa famille.

M. Laenser a critiqué, à cet égard, la politique du gouvernement, qui semble être sourd, muet et borgne, indiquant que ce gouvernement ne veut pas interagir avec la voix de la rue et au pouls de la société et affirmant que ses justifications et les mesures de ses ministres sont timides et contradictoires avec les exigences du terrain.

M. Laenser a affirmé, dans ce sens, « nous ne disons pas que le gouvernement n’a rien fait, mais ses mesures sont loin de la réalité », comme en témoignent les dysfonctionnements du Plan Maroc Vert, le mode de soutien des professionnels du transport suite à la hausse des prix des hydrocarbures sur le marché national, s’interrogeant sur les raisons de la non-répercussion positive de ce soutien sur le citoyen.

M. Laenser s’est dit également étonné de la manière avec laquelle le gouvernement a traité la problématique de la hausse des prix des viandes rouges en important des veaux de l’étranger, ainsi que du gel des exportations des légumes, notamment les tomates et le déploiement de commission de contrôle des marchés, tout en laissant en revanche le « lobby des spéculateurs et des intermédiaires » porter préjudice aux agriculteurs et aux consommateurs. M. Laenser a souligné que qu’il a en résulté la hausse de prix des différents légumes à des niveaux record, au moment où ils sont censés être à la portée du citoyen.

M. Ouzzine : Le gouvernement a échoué

Pour sa part, le M. Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du Parti du Mouvement Populaire, a choisi d’être franc comme à son habitude, soulignant que le gouvernement a échoué et qu’il ne soucie pas des Marocains, affirmant « durant le mandat du gouvernement des compétences, la révolution des affamés, de l’oppression et la misère a émergé ».

M. Ouzzine a accusé le gouvernement d’être dépourvu d’humanisme, parce qu’il n’a pas de cœur pour ressentir la douleur des Marocains, poursuivant « nous, dans l’opposition, ne dormons pas, et notre malaise est la résultante de ce dont souffrent les citoyens à cause de la flambée des prix, au moment où le gouvernement des compétences est absent et se contente de contempler leur douleur ».

M. Ouzzine a mis en garde contre l’incapacité des citoyens à supporter davantage puisque le couteau a atteint l’os, indiquant que les Marocains, qui aspiraient à une amélioration de leurs conditions et de leurs situations après avoir été bercés par de les belles promesses du gouvernement des compétences durant sa campagne électorale, ont sombré dans l’abîme du désespoir, de la dépression et du désarroi, étant devenus incapables de s’assurer le « couscous du vendredi aux 7 légumes ».

A cet égard, le Secrétaire général du Mouvement Populaire, a critiqué, dans son allocution d’orientation, les sorties rocambolesques du ministre de l’Agriculture, qui a préféré déambuler dans l’un des marchés et ridiculisé une journaliste qui l’a interrogé sur la gestion de la flambée des prix.

M. Ouzzine, qui est également membre du Groupe Haraki et Vice-président de la Chambre des Représentants, a affirmé que le gouvernement est absent et souffre d’un complexe en matière de communication, indiquant que le Groupe Haraki a soumis 21 questions écrites au sujet de la flambée des prix et a demandé la mise en place d’une commission de veille pour contrôler les prix, mais le “gouvernement des justifications” a préféré faire endosser la responsabilité aux commissions de contrôle des fraudes dans les marchés à la veille du Ramadan, comme si le contrôle n’était nécessaire que durant le Ramadan, s’interrogeant sur les raisons de la non-mise en place de commissions similaires pour contrôler les prix des hydrocarbures.

M. Ouzzine a poursuivi en affirmant que « le gouvernement dispose de tous les ingrédients du succès parce qu’il a combiné entre la gestion des affaires locales et publiques, mais il a échoué, et ce qui est pire, c’est qu’il n’a pas l’audace d’admettre son échec et a laissé les citoyens faire face à leur sort sans en assumer la responsabilité, au moment où il devait – au moins – adopter une approche protectionniste ».

M. Ouzzine a ajouté que « le gouvernement gère les affaires politiques sans dispose d’une vision stratégique pour assurer la sécurité alimentaire, ni équilibrer entre les besoins intérieurs et extérieurs, et la victime est le citoyen ».

A cet égard, M. Ouzzine s’est interrogé sur les mesures prises pour remédier aux dysfonctionnements accompagnant l’appui sur les plans professionnel, social et territorial, et sur l’approche que compte adopter le gouvernement pour instaurer une réforme profonde du secteur des transports et limiter les manifestations de rente et les interventions épisodiques qui ne font que reporter les crises, soulignant la nécessité de plafonner les prix des hydrocarbures, même temporairement, de fixer les marges bénéficiaires et d’activer de manière optimale le rôle du Conseil de la concurrence.

El Azami : Le gouvernement est faible

Pour sa part, Dr. Driss El Azami Al Idrisi, dirigeant au Parti de la Justice et du Développement et ancien ministre, a affirmé que le gouvernement est faible et a abandonné le citoyen pour souffrir de flambée des prix.

M. El Aazmi n’a pas manqué d’évoquer longuement les réformes menées par le gouvernement précédent que son parti dirigeait, notamment la réforme de la Caisse de Compensation, affirmant que « c’est pour la première fois dans l’histoire des gouvernements successifs, que la hausse des prix affecte les différents produits de base ».

M. El Azami a poursuivi en affirmant que le gouvernement devrait être honnête avec le citoyen, critiquant les sorties du ministre délégué chargé des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, après chaque Conseil de gouvernement, dans lesquelles il parle de prix qui n’existent que dans son imagination, du nombre d’infractions qui ont été relevées dans le domaine des prix et de la qualité des denrées alimentaires depuis le début de l’année en cours, et des mesures qui ont été prises contre les contrevenants, au lieu de parler de solutions pratiques.

M. Sbaîi met en garde contre la colère populaire

Pour sa part, M. Addi Sbaîi, porte-parole du Mouvement Populaire, a souligné que le gouvernement devrait innover des solutions pratiques de nature à préserver la paix sociale à la lumière de la colère populaire en raison de la détérioration des conditions et de la politique poursuivie par le gouvernement face à la hausse des prix de plusieurs produits de consommation, ce qui a impacté négativement le pouvoir d’achat des citoyens.

Le dirigeant haraki a souligné que la persistance du gouvernement dans son indifférence et son incapacité à affronter les facteurs affectant le système des prix rendront la situation plus difficile.

M. Maâtouq : « Nous ne souffrons pas de faim, mais de la mauvaise gestion »

Dans le même contexte, Dr. Mohamed Jamal Maâtouq a souligné que la préservation de la paix sociale est tributaire d’un remaniement gouvernemental d’urgence, affirmant que la première mesure pour apaiser les conditions sociales serait de procéder à un remaniement gouvernemental et de favoriser l’exercice par l’opposition institutionnelle de son rôle de manière féroce, afin d’éviter l’opposition de la rue et ses terribles conséquences, d’autant plus que le citoyen ne dispose plus d’aucune soupape, soulignant « nous ne souffrons pas de faim, mais de la mauvaise gestion ».

L’avocat Maâtouq a mis l’accent sur la nécessaire révision des accords de libre-échange, notamment ceux conclus avec les Etats européens, soulignant que la priorité devrait être accordée à la satisfaction des besoins des citoyens.

M. Maâtouq a conclu son intervention en critiquant vivement la décision de geler les exportations vers l’Afrique, affirmant que cette décision va à l’encontre de la diplomatie marocaine en matière d’expansion en Afrique, au moment où le gouvernement devait plutôt revoir ses contrats avec le marché européen.

M. Charya : Le gouvernement est embourbé dans la corruption

De son côté, M. Isaac Charya, Secrétaire général du Parti marocain libre, a affirmé que le gouvernement est embourbé dans la corruption et ne se soucie guère des intérêts des citoyens mais plutôt de servir ses intérêts, précisant le gouvernement a consacré une réalité sociale inquiétante, puisqu’il n’est pas intervenu pour arrêter la flambée soutenue des prix des biens de consommation qui ont connu une hausse exponentielle, tels que les denrées alimentaires qui concernent directement le citoyen et les hydrocarbures.

Par ailleurs, les autres interventions, lors de la rencontre animée par M. Hatim Bekkar et marquée par la diffusion de témoignages de citoyens sur la situation du système des prix et la cherté de la vie, ont critiqué la manière avec laquelle le gouvernement a géré le chantier Royal relatif à la généralisation de la protection sociale.

La 13ème session de l’Université Populaire a conclu ses travaux par l’émission d’une série de propositions inspirées des initiatives harakies que le parti n’a cessé de présenter à travers ses deux groupes au Parlement, des positions exprimées par les structures délibératives et exécutives du parti, ainsi que des conclusions des approches présentées par les participants à cet espace de dialogue.

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