Dans une intervention au nom du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants lors de la discussion du programme gouvernemental
M. Sentissi estime que le programme gouvernemental n’est qu’une simple déclaration d’intentions et d’aspirations et qu’il lui fait défaut une identité et un référentiel qui l’encadrent
Il s’est interrogé sur les mécanismes d’activation des dispositions du modèle de développement et de financement de la politique sociale et du fonds dédié à la langue amazighe et sur les modalités de stimuler l’économie nationale et fr préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Saliha Boujraf
M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a critiqué le programme gouvernemental, affirmant que « le Groupe Haraki, qui est le prolongement du parti du Mouvement Populaire, considère ce que vous appelez par abus de langage ‘‘programme gouvernement’’, n’est autre qu’une simple déclaration et expression d’intentions et d’aspirations et non un programme gouvernemental tel que stipulé par l’article 88 de la Constitution ».
Dans une intervention au nom du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants lors de la discussion du programme gouvernemental, ce mercredu à la première chambre, M. Sentissi a précisé que le programme gouvernemental devrait comprendre des indicateurs chiffrés et précis, avec des objectifs fondés sur des projets basés sur la convergence et la synergie.
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a estimé que la déclaration gouvernementale est « embrouillé » et ne dispose pas d’une identité ou d’un cadre de référence », d’autant plus qu’il manque de créativité et d’innovation et se limite à certaines priorités qui ne sont pas nouvelles, telles la santé, l’éducation, la couverture médicale et la protection sociale.
M. Sentissi s’est arrêté sur certains signaux timides en relation avec d’autres secteurs et politiques publiques, tels l’équipement, les transports, l’eau, la transformation numérique, notant qu’elles ne sont pas cohérentes avec l’ingénierie gouvernementale.
M. Sentissi s’est également interrogé sur les mécanismes d’activation des dispositions du modèle de développement, s’interrogeant notamment sur les moyens de financer la politique sociale et le fonds dédié à la langue amazighe et sur les modalités de stimulation de l’économie nationale et de préservation du pouvoir d’achat des citoyens, en particulier à la lumière d’une vague sans précédent de hausse des prix à la consommation.
M. Sentissi s’est interrogé aussi sur le sort d’un système national intégré relatif au stock stratégique des matières de base, notamment les produits alimentaires, médicaux et énergétiques, comme indiqué dans le Discours Royal à l’occasion de l’ouverture du Parlement, sur l’approche à adopter à l’égard des régimes de retraite, le sort des salariés et employés qui souffrent en silence, le positionnement du secteur privé, le budget de la recherche scientifique (..).
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a souligné que le programme a fait référence au soutien de la classe moyenne, y compris celle résidant en milieu rural, affirmant, à cet égard « nous ne pouvons pas nous impliquer avec vous dans cette démarche », notant que de grandes franges de catégories vulnérables ont été exclues du soutien direct qui s’est limité à certaines catégories, s’inscrivant ainsi dans la continuité de ce qui avait été institué par les gouvernements précédents.
M. Sentissi a également critiqué la démarche préconisé pour traiter la question de l’emploi, affirmant que le gouvernement s’engage à employer un million de chômeurs sur une période de 5 ans, ce qui est un nombre très faible par rapport au grand nombre des chômeurs.
M. Sentissi n’a pas manqué d’interpeller le gouvernement sur le sort de la décentralisation régionale, la manière selon laquelle ce chantier est géré, la mainlevée sur les compétences confiées aux régions et les critères de répartition du soutien entre les régions en adoptant le critère du territoire géographique au lieu du critère démographique afin de réaliser le développement des vastes régions pauvres et d’activer la bonne gouvernance.
M. Sentissi a souligné, par ailleurs, qu’il était prévu que le programme gouvernemental fasse référence à la consolidation et au renforcement des grands projets et d’autres projets d’une nouvelle génération, mais ce programme est en-deçà des ambitions et ne répond pas à de nombreux enjeux sociétaux et aux besoins et aspirations de plusieurs catégories, telles que les Marocains du monde et les jeunes.
D’autre part, M. Sentissi a précisé que le programme gouvernemental n’a pas jeté les bases d’une vision claire pour certains secteurs, tels que la politique étrangère, la culture, l’environnement, le renforcement de l’offre de logements, la moralisation de la vie publique et la lutte contre la corruption, annonçant l’adoption d’une position de rejet de ce programme gouvernemental et affirmant « nous prendrons les positions appropriées concernant sa mise en œuvre et son activation le moment venu ».
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants a conclu son intervention en réaffirmant que le Mouvement Populaire, qui a marqué de son empreinte l’histoire nationale à travers les différentes étapes que le Royaume a traversées depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, demeurera, comme il l’a toujours été, attaché aux constantes et sacralités du Royaume, soucieux de préserver son identité nationale unie et plurielle, toujours mobilisé aux côtés de Sa Majesté le Roi pour faire face à tous les adversaires et ennemis de notre intégrité territoriale et poursuivre la lutte pour la parachever et défendre notre valeurs nobles, optant pour toute position à partir de laquelle il lui serait possible de contribuer à la sécurité, la stabilité, le développement et la croissance du pays et d’être à son service.