Activités parlementaires

Mme El Kachouti attire l’attention sur les effets des pesticides agricoles sur la santé de l’agriculteur et du consommateur et s’interroge sur les mesures prises pour réglementer et rationaliser leur usage

Aliae Riffi

Mme Fatima El Kachouti, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a attiré l’attention du gouvernement sur l’impact des pesticides agricoles sur la santé de l’agriculteur et du citoyen, s’interrogeant sur les mesures prises pour réglementer et rationaliser leur usage et sur les dispositions adoptées pour protéger l’agriculteur, le consommateur et l’environnement des dommages causés par ces pesticides.

Dans une question orale adressée au ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, conformément aux dispositions du règlement intérieur de la Chambre des Représentants, Mme El Kachouti a affirmé que l’usage des pesticides agricoles est une arme à double tranchant, précisant que lorsqu’ils sont utilisés de manière sure, ils augmentent la production. En revanche, quand leur utilisation intervient sans respecter les consignes de sécurité, ils nuisent à la santé de l’agriculteur et du citoyen et à l’environnement.

Dans sa question, la députée parlementaire harakie a fait référence à des études réalisées dans certains pays où les agriculteurs et leurs enfants souffrent de maladies chroniques, telles que le cancer, l’insuffisance rénale, l’hépatite, l’asthme, les troubles du système nerveux, du sang et de la glande thyroïdienne, les malformations congénitales, la faible immunité et l’infertilité.

Mme El Kachouti a noté que les dangers des pesticides ne se limitent pas à leur absorption via la voie orale et la consommation de légumes et de fruits, précisant qu’ils peuvent être absorbés via la peau, les yeux et les poumons et soulignant que leur dangerosité augmente proportionnellement avec la concentration de la substance active, ce qui fait que ses effets dangereux pourraient affecter tous les travailleurs dans le domaine agricole.

La députée parlementaire harakie a ajouté que l’utilisation des pesticides avec une dose supérieure à la dose recommandée entraîne une augmentation de leurs résidus dans les récoltes agricoles, les fruits et le sol, leur infiltration dans les eaux des puits et les cours d’eau et la provocation d’un grave dysfonctionnement dans le l’équilibre écologique, causant ainsi des dommages à la santé de l’homme et des différents êtres vivants.

Mme El Kachouti a également fait référence à une étude qui a démontré une corrélation entre le niveau d’instruction de l’agriculteur et la manière sa détermination de la dose requise du pesticide, indiquant que plus le niveau d’instruction de l’agriculteur est élevé, plus sa compétence est grande en matière de détermination de la dose sans excès.

Toutefois, elle a précisé, à cet égard, que les statistiques ont révélé qu’un grand nombre d’agriculteurs sont analphabètes, ce qui ne leur permet pas de lire les instructions indiquées sur les emballages des pesticides avant leur usage. De même, ils ne bénéficient pas de conseils agricoles pour déterminer la dose nécessaire sans excès ou exagération du nombre des pulvérisations. De plus, de nombreux agriculteurs n’utilisent pas d’équipements de protection, tels que les gants, les chaussures et les masques, sensés les protéger des méfaits de la manipulation directe avec des pesticides.

Mme El Kachouti a ajouté que des articles de presse ont indiqué, par ailleurs, que certains pesticides, comme l’Atrazine, qui sont interdits en Europe et dans les pays développés, sont toujours exportés vers les pays africains et du tiers monde.

Il est à noter qu’au vu de l’absence d’un contrôle de l’utilisation de certains pesticides prohibés, de leur usage aléatoire ou excessif et de l’absence de conditions de protection lors de leur utilisation (le port de masques et de tenues destinés à de telles opérations et l’interdiction d’accès aux zones où ces pesticides ont été utilisés qu’après l’écoulement d’un délai raisonnable), des accidents surviennent souvent dans les rangs des travailleurs dans le secteur agricole, en plus des graves préjudices subis par le consommateur et l’environnement.

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