Activités parlementaires

M. Sentissi souligne que la réalisation du développement et l’élargissement des opportunités d’emplois sont tributaires de la mise en place d’un terrain fertile et favorable aux investissements et appelle le gouvernement à accélérer la publication des textes réglementaires d’application

Il s’est dit étonné de la persistance du gouvernement dans son obstination, sa volonté de se prévaloir de sa supériorité numérique et la non-acceptation des amendements déposés pour améliorer la Charte de l’investissement

Saliha Boujraf

M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a souligné que la réalisation du développement et l’élargissement des opportunités d’emplois, que le gouvernement n’a pas réussi jusqu’à présent à en fournir les clés de réussite essentielles, sont tributaires de la mise en place d’un terrain fertile et favorable à l’investissement, qui est l’un des piliers du développement durable et global, conformément aux Hautes Orientations Royales.

Dans une intervention au nom du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants lors de la séance plénière législative, tenue hier mardi et consacrée à l’approbation du projet de loi-cadre n° 03.22 portant Charte de l’investissement, M. Sentissi a appelé le gouvernement à s’engager sur la voie de lever collectivement ce défi, tout en veillant à la mise en place de mécanismes de suivi, d’accompagnement et de reddition des comptes.

Par ailleurs, M. Sentissi a souligné que l’investissement est un pilier essentiel de l’édification d’une économie solide capable de soutenir le développement dans sa globalité, (..), affirmant, à cet égard, « pour cette raison, nous saluons hautement tout projet qui vise à jeter des bases claires et stratégiques au service de notre pays et nous serons et resterons toujours aux côtsé du citoyen dans tous les domaines qui lui ouvrent les portes de l’accès à l’équité sociale, spatiale et fiscale et réalise la prospérité et le développement du pays ».

D’autre part, le Président du Groupe Haraki la Chambre des représentants a mis l’accent sur la nécessité de faire preuve de réalisme concernant la relation dialectique entre l’investissement, tant public que privé, et l’emploi qui constitue toujours la difficile équation à laquelle ont été confrontés les différents gouvernements qui se sont succédé.

M. sentissi a poursuivi « aujourd’hui, nous sommes appelés à interagir avec le Discours Royal, qui a mis le doigt sur les faiblesses des politiques publiques liées à l’investissement, sachant que le déficit majeur et stratégique réside dans le fait que le contribuable est le premier investisseur au Maroc. Comment est-il possible que plus de 66% du volume des investissements proviennent des finances publiques, et que seul le tiers restant provienne du secteur privé ? sachant que cela n’est pas cohérent avec le défi que devrait relever notre pays, à savoir rejoindre les rangs des pays émergents ».

M. Sentissi s’est arrêté, par ailleurs, sur un paradoxe qu’il a qualifié d’étrange et bizarre, résidant dans les indicateurs et les chiffres qui sont annoncés et qui sont empreints d’optimisme, mais ne se traduisent pas en revanche ni sur le terrain ni sur la vie quotidienne des familles et des citoyens.

Dans ce sens, M. Sentissi a réaffirmé que les ambitions de la déclaration gouvernementale, aussi bien celles relatives au taux de croissance ou à l’emploi, restent difficiles à réaliser, soulignant que l’objectif d’un million d’opportunités de travail et non opportunités d’emploi durant le mandat gouvernemental, même s’il est réalisé ne contribuera pas à couvrir le déficit existant du fait de la perte de près de 800.000 personnes de leur travail à cause des répercussions de la crise épidémiologique et du nombre des chômeurs déjà en place en raison de la faillite continue de milliers d’entreprises et la réduction par d’autres des effectifs de leurs employés, sans parler du déficit structurel qui caractérise la fonction publique.

A cet égard, M. Sentissi a exhorté le gouvernement à faire preuve de réalisme politique dans le traitement de cette équation difficile, d’autant plus que seul un amendement sur les 152 amendements proposés a été accepté, se disant étonné de la persistance du gouvernement dans son obstination et à se prévaloir de sa supériorité numérique et précisant « que les amendements proposés n’ont pour objectif que d’affiner ce texte de loi qui sera en vigueur durant des années et qui engagera les futurs gouvernements, et créer la forme d’attractivité espérée des investissements étrangers ».

M. Sentissi n’a pas manqué d’exprimer son aspiration à ce que le gouvernement accélère la publication des textes réglementaires d’application de la Charte de l’investissement dans un proche avenir, de sorte à éviter que le retard dans leur publication n’entrave l’application de la loi, comme cela a été le cas de la loi-cadre relative au système d’éducation et de formation qui est restée l’otage des tiroirs ».

Il est à signaler que la Chambre des Représentants a adopté le projet de loi-cadre n° 03.22 relative portant Charte de l’investissement à la majorité de 159 voix, avec deux abstentions et sans aucune opposition.

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