M. Al Alaoui Al Hassani critique le caractère limité du soutien consacré à la relance du tourisme, plaide pour l’adoption d’un programme global pour le secteur et s’étonne de l’exclusion des professionnels de l’artisanat
Saliha Boujraf
M. Moulay Driss Al Alaoui Al Hassani, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué le caractère limité du budget consacré au plan d’urgence lancé par le gouvernement pour soutenir le secteur touristique, affirmant, à cet égard, « malgré son importance, ce soutien ne couvre pas les différentes composantes du secteur et les métiers qui lui sont associés ».
Commentant la réponse de la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Mme Fatim-Zahra Ammor, à une question centrale, mardi dernier à la Chambre des Conseillers, au sujet du « programme d’urgence pour le soutien du secteur touristique et les mesures prises dans les secteurs du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire », M. Moulay Driss Al Alaoui Al Hassani a appelé à l’adoption d’un programme global qui couvre les agences de voyages, le transport touristique, les guides touristiques et les établissements d’hébergement (auberges), surtout en milieu rural et notamment dans les régions de Drâa-Tafilalet et Fès-Meknès.
Le conseiller parlementaire haraki a également attiré l’attention sur la crise que traverse le secteur de l’artisanat, qui est l’un des secteurs les plus touchés par la crise du Coronavirus et l’un des piliers de la relance du tourisme dans le Royaume.
Dans ce contexte, M. Al Alaoui Al Hassani s’est étonné de l’absence de tout soutien à ce secteur ou aux artisans, depuis le début de la pandémie et jusqu’à présent, dénonçant leur exclusion du plan d’urgence pour le tourisme et soulignant que l’artisanat qui fait vivre des millions de familles et emplois 2,5 millions de personnes, traverse aujourd’hui une crise étouffante, aggravée par la hausse exponentielle des prix des matières premières utilisées dans le secteur, en plus du fait que les artisans sont désormais incapables de rembourser leurs dettes.
Le conseiller parlementaire haraki a rappelé que le Groupe Haraki a adressé des courriers au ministère de tutelle à plusieurs reprises au sujet du secteur, mais nous n’a reçu aucune réponse, appelant la ministre à la tenue d’une réunion d’urgence avec les représentants du secteur pour trouver des solutions afin de sauver ce secteur de la faillite.
Pour sa part, la ministre Ammor a dévoilé la stratégie adoptée par le ministère pour la phase post-ouverture des frontières, dans le cadre d’un programme basé sur des partenariats conclus avec des voyagistes internationaux et des compagnies aériennes, affirmant que « s’agissant de la promotion et de la préparation de la phase post-ouverture, qui aura lieu le lundi 07 février 2022, le ministère, à travers l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), a élaboré un programme d’action basé sur des partenariats avec des voyagistes internationaux (Global Caravan, FTI Touristik, etc.) et des compagnies aériennes (Ryanair, EasyJet et Transavia), ainsi que par l’utilisation de divers moyens de promotion et de marketing, y compris les plateformes numériques ».
La ministre a également précisé, à cet égard, que 35 accords ont été conclus avec 15 partenaires pour assurer une forte reprise du tourisme et une affluence de touristes étrangers après l’ouverture des frontières. Elle a également fait part de l’élaboration d’une campagne de communication pour promouvoir la destination “Maroc” au niveau mondial à travers des spots publicitaires qui démarrera dès le retour des touristes étrangers.
Mme Ammor a rappelé que le gouvernement avait élaboré un plan d’urgence pour relancer le tourisme d’une valeur de deux milliards de DH, soulignant que ce plan vise à préserver les emplois, à permettre aux entreprises touristiques de faire face aux contraintes financières et à les appuyer dans la reprise de leurs activités.
Par ailleurs, la ministre a indiqué que ce plan s’articule autour de cinq mesures, dont la première consiste à proroger l’octroi de l’indemnité forfaitaire fixée à 2.000 DH par mois durant les trois premiers mois de l’année courante.
Ces indemnités seront accordées aux salariés des établissements d’hébergement classés, ainsi qu’aux employés des agences de voyage, aux guides touristiques, aux employés des sociétés de transport touristique et des restaurants touristiques classés.
La ministre a précisé que la deuxième mesure porte sur le report du paiement des cotisations dues à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) d’une durée de 6 mois, tout en instituant un moratoire sur les échéances des prêts bancaires au profit des hôteliers et des sociétés de transport touristique d’une durée pouvant aller jusqu’à une année.
Dans le même sens, la ministre a indiqué que l’Etat s’engage à prendre en charge les intérêts intercalaires pendant une période équivalente à l’arrêt de l’activité en 2021 ainsi que les 3 premiers mois de 2022.
La ministre a précisé que la quatrième mesure repose sur l’engagement de l’Etat à prendre en charge le paiement de la taxe professionnelle due par les hôteliers pour les années 2021 et 2022, soulignant qu’au titre de la cinquième mesure, le gouvernement a alloué un milliard de DH dans le but de soutenir et d’accompagner les hôteliers pour assurer la réouverture de leurs établissements et l’accueil des Marocains et des étrangers dans les meilleures conditions.