Lors d’une conférence de presse des groupes et des groupements de l’opposition à la Chambre des Représentants à l’occasion de la clôture de la session d’automne :
M. Sentissi critique le reniement par le gouvernement de ses promesses électorales et son indifférence à l’égard des initiatives législatives de l’opposition
Le recours du gouvernement à l’option de la gestion budgétaire étroite a fait qu’il a omis de nombreux dossiers et il doit y remédier en soumettant une loi de finances rectificative
Saliha Boujraf
Les groupes et les groupements de l’opposition à la Chambre des Représentants ont critiqué le bilan de l’action de la majorité gouvernementale et la prédominance de la représentation technique au détriment de la représentation politique.
Les présidents des groupes et des groupements de l’opposition parlementaire, M. Abderrahim Chahid (Groupe Socialiste), M. Driss Sentissi (Groupe Haraki), M. Rachid Hamouni (Groupe Progrès et Socialisme) et M. Abdallah Bouanou (Groupement Justice et Développement) ont exprimé, lors d’une conférence de presse, tenue hier lundi, à l’occasion de la clôture de la session d’automne de la première année législative de la 11ème législature 2021-2026, leur inquiétude face à “l’hégémonie parlementaire” du gouvernement et de sa majorité et le fait qu’il fait prévaloir la logique numérique étroite au détriment de la logique démocratique, soulignant l’importance de préserver le pluralisme politique et l’équilibre et la complémentarité institutionnels et ce, au service de l’horizon national commun.
A cette occasion, M. Driss Sentissi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a entamé son intervention en rappelant que son parti a opté pour l’opposition, affirmant que « l’opposition est un choix pour nous, tout comme nous ne sommes pas dans l’opposition pour la première fois, car le Mouvement Populaire est issu de l’opposition à un parti unique il y a 60 ans ». Il a indiqué, par ailleurs, que les partis de l’opposition se sont engagés dans une action de coordination après avoir relevé que le programme gouvernemental n’était pas à la hauteur des attentes des citoyens, ainsi que pour faire face aux attaques dont ils étaient la cible de la part de la majorité gouvernementale.
M. Sentissi a également pointé de l’index le reniement par la majorité gouvernementale de ses promesses électorales, affirmant que « les partis de la majorité gouvernementale ont fait des promesses qui ont incité les citoyennes et citoyens à voter pour eux lors de l’échéance électorale, mais ces promesses n’existent plus maintenant ».
M. Sentissi a également critiqué le programme “Awrach” lancé par le gouvernement pour créer 250.000 opportunités d’emplois, indiquant, à cet égard, « nous craignons d’être confrontés plus tard à une coordination des victimes du programme “Awrach”, car ce qui a été annoncé est proche de l’action social plus qu’il ne l’est de l’offre d’un opportunité d’emploi stable » et appelant à la création de véritables opportunités d’emplois permanents.
M. Sentissi a critiqué l’indifférence du gouvernement à l’égard d’importantes initiatives législatives consistant en les propositions de lois soumises par l’opposition, ainsi que son prétendu renforcement de la construction de l’Etat social, affirmant que « le véritable parrain de l’Etat social est Sa Majesté le Roi ».
Il a également critiqué le fait que le gouvernement a privilégié l’option de la gestion budgétaire étroite, omettant ainsi de nombreux dossiers politiquement et socialement sensibles, tels que la question amazighe, la santé, l’éducation et le soutien social, appelant à y remédier en soumettant une loi de finances rectificative.
