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Lors de la 10ème session de l’Université Populaire :M. El Aâraj que l’élaboration d’un véritable modèle de développement est tributaire d’instaurer son socle culturel

M. Lachgar affirme qu’il n’est pas raisonnable d’assurer à une minorité chanceuse la maîtrise des langues étrangères et d’hypothéquer le sort de la majorité des enfants du peupledans un enseignement classique

– M. El Otmani estime que le débat autour de la loi cadre relative à l’éducation et à la formation est dépassé pratiquement

 Saliha Boujaraf

Mohamed El Aâraj, ministre de la Culture et de la Communication et membre du Bureau politique du parti du Mouvement populaire, a salué, samedi dernier à Salé,le choix des organisateurs de la 10ème session de l’Université Populaire de débattre du thème “La démocratie linguistique et culturelle au Maroc”, affirmant que « ce thème est d’actualité, d’autant plus que nous sommes à la veille de l’ouverture de la session du printemps à la Chambre des Représentants ».

El Aâraj a ajouté que la démocratie linguistique et culturelle a plusieurs significations qui sont directement liées à l’équité linguistique.

El Aâraj s’est interrogé sur la manière à même de permettre de traiter ce thème, indiquant que les dispositions de la Constitution, du projet de loi organique relative à la détermination des étapes d’activation du caractère officiel de la langue amazighe et des modalités de son intégration dans le domaine de l’enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique et du projet de loi organique relative au Conseil national des langues et de la culture marocaines ont transcendé l’approche politique étriquée pour proposer des orientations stratégiques majeures.

Par ailleurs, M. El Aâraj a souligné que l’élaboration d’un véritable modèle de développement est tributaire de son instauration sur un socle culturelen cadré par l’unité de l’identité nationale, affirmant à cet égard « nous ne pouvons pas construire un modèle de développement sans prendre en considération le fondement linguistique, la diversité et la pluralité culturelle marocaine ».

Pour sa part, M. Saâd Eddine El Otmani, Chef du gouvernement, a estimé que le débat en cours sur la loi-cadre relative à l’éducation et à la formation est dépassé pratiquement, affirmant dans ce sens que « le Maroc n’a qu’une seule option : s’engager dans l’avenir, eu égard au fait que le monde évolue à un rythme rapide ».

El Otmani a souligné que le véritable acteur est celui qui traite des questions dans leurs niveaux profonds, notamment celles liés à l’emploi, ajoutant que « le Maroc est tenu de s’engager dans l’avenir et non pas dans le présent, car le présent relèvera du passé en un instant » et notant « aujourd’hui et après la Constitution de 2011, nous avons besoin de développer notre vision dans le domaine de l’équité linguistique et de la démocratie linguistique et culturelle ».

Le Chef du gouvernement a poursuivi que la non-résolution de cette problématiqueà travers la réforme de l’enseignement engendre des problématiques et des tensions sociales.

El Otmani, qui s’est abstenu d’exprimer son opinion au sujet de la langue d’enseignement des matières scientifiques qui au cœur d’un différend à la Chambre des Représentants, a souligné l’importance de l’Université Populaire en tant qu’espace de débat et de dialogue permettant d’échanger les points de vue et de les faire évoluer quel que soit leur degré de divergence, indiquant que la divergence des opinions est à l’origine des débats.

Par ailleurs, M. El Otmani, qui a affirmé qu’il veille à assister aux sessions de l’Université Populaire, a relevé que les thèmes discutés lors de ces sessions ont trait à l’équité linguistique et à la promotion des langues nationales, soulignant que le Mouvement Populaire a contribué, depuis sa création, à accorder l’attention nécessaire à la langue et à la culture amazighes, ainsi qu’aux différents affluents de la culture marocaine authentique.

De son côté, M. Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires, a mis l’accent sur la dimension démocratique et moderniste de la culture, ce qui requiert une bonne mise en œuvre des dispositions constitutionnelles relatives au respect des principes de pluralisme, de diversité, de citoyenneté et de liberté d’opinion et d’expression.

Lachgar a affirmé, dans ce sens, qu’il est nécessaire d’impulser une dynamique sociale vigoureuse, qui rejette toutes les formes d’aliénation conservative et de réflexion nihiliste et qui est capable d’engendre un nouveau pôle culturel de nature à contribuer à la promotion de la libre créativité, de la culture du respect de la différence et de l’esprit de coexistence et d’ouverture sur l’autre.

Lachgar a salué le choix de l’Université Populaire de discuter du thème “La démocratie linguistique et culturelle au Maroc” dans cette conjoncture critique, soulignant la nécessité de développer une vision intégrée et cohérente de la gestion des différentes formes et expressions linguistiques selon une approche basée sur des données techniques, des déterminants fonctionnels et des prolongements dans l’environnement afin de garantir la participation de tous les acteurs aux efforts de développement.

Lachgar a également appelé au renforcement de la situation culturelle et symbolique des deux langues arabe et amazighe, tout en veillant à intégrer les différentes dimensions institutionnelles, scientifiques, économiques et territoriales dans la gestion des affaires linguistiques afin de garantir que cette gestion soit rationnelle, équitable et juste.

Lachagr a affirmé, dans ce sens, « aujourd’hui,nous sommes tenus de faire preuve de clarté politique, de ne pas céder auxmensonges et aux surenchèresqui nous ramèneraient en arrière, de veiller à la bonne mise en œuvre des dispositions constitutionnelles, de consolider les acquis et d’aller de l’avant sans perdre de temps ».

Lachgar, qui a confirmé que de nombreusesquestions épineuses ont été tranchées et qu’on ne peut pas revenir en arrière, tels que l’identité nationale, les langues, lesdroits et les devoirs et l’alphabet Tifinagh, a assuré que « ce sont les conditions techniques et matériellesqui restent à réunir pour se développerdans le sens que nous avons choisi tous ensemble. Nous ne pouvons en aucun cas hypothéquer des générations d’une société toute entière à des mesures improvisées et à une approche conservatrice, qui ne se préoccupe que de de revêtirles langues d’un caractère sacré ».

Par la suite, le Premier secrétaire de l’Union Socialiste des Forces Populaires a souligné la contribution de son parti à l’élaboration du nouveau modèle de développement, qui repose essentiellement sur cinq piliers, notamment les piliers culturel, économique, social et sociétal.

Lachgar a appelé à l’immunisation du pluralisme dans le cadre de l’identité nationale unifiée, affirmant dans ce sens « nous sommes appelés aujourd’hui à être conscients quel’équité linguistique est un pilier nécessaire pour aboutir à la justice sociale et à œuvrer dans ce sens dans l’intérêt de toutes les catégoriesdu peuple marocain. Il est inconcevable d’assurer à une minorité privilégiée l’accès à la science et à des connaissances avancées et la maîtrise des langues étrangères et d’hypothéquer le sort de la majorité des enfants du peuple à un enseignementclassique, qui n’est pas ouvert sur les langues étrangères les plus utilisées dans le monde. L’éradication des disparitéssociales et l’instauration d’un modèle de développement juste et équitable passe par l’égalité des chances dans l’enseignement pour permettre à tous les enfants du peuple d’acquérir les mêmes outils de la connaissance et de la même manière, tout en adoptant des programmes et des cursus pour s’approprier les outils de la pensée rationnelle et critique.

Il convient de rappeler que la 10ème session de l’Université Populaire, à laquelle ont pris part des personnalités politiques et associatives et des chercheurs, s’est articulé autour de deux sessions. La première session a traité du thème “Les langues maternelles : de l’expression culturelle à l’institutionnalisation” et a été modérée par Mme Leïla Ahkim (parlementaire et membre du Conseil national du Mouvement Populaire). Cette session a connu la participation de M. Ahmed Assid, écrivain et chercheur dans la culture amazighe, M. Mohamed El Alami,professeur chercheur à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Beni Mellal et Président de l’Association régionale pour le patrimoine et le développement, M. Nour Eddine Ayouch, président fondateur de la Fondation Zagoura pour l’éducation et la formation et membre du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, et M. Saïd Bennis, professeur à l’Université Mohammed V.

La deuxième session, qui a été consacrée à la discussion du thème  “Le multilinguisme et les enjeux du développement du système d’éducation et de formation”, a été modérée par M. Mohamed Moubdiî (membre du Bureau politique et président du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants). Cette session a été marquée par les interventions de Mme Amina Mae El Aïnine,membre du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique et députée parlementaire, de M. Mohamed Taqui, professeur de l’enseignement supérieur à la Faculté des lettres et des sciences humaines, et de M. AddiSbaîi, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire et membre du Conseil de la Région Draâ-Tafilalat.

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