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Dans une intervention lors de la 10ème session de l’Université Populaire :M.Amzazi défend l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères afin de surmonter le gap linguistique entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur

Saliha Boujraf:

Saïd Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, a défendu, samedi dernier à Salé, l’enseignement des matières scientifiques en langue française afin de surmonter le gap linguistique entre l’enseignement secondaire et l’enseignement universitaire.

Dans ce sens, M. Amzazi a souligné que ce profond fossé linguistique entrave particulièrement le parcours des titulaires d’un baccalauréat scientifique, affirmant que 30% des élèves  ayant obtenu un baccalauréat scientifique intègrent des spécialités qui ne sont pas compatibles avec leur spécialisation initiale, à savoir notamment les branches du droit et des sciences humaines, en raison uniquement du fait que ces dernières sont enseignées en arabe.

Amzazi a ajouté que 12% seulement du totaldes étudiants universitaires sont inscrits dans des branches scientifiques, alors que la proportion des élèves ayant réussi au baccalauréat dans les branches scientifiques et techniques avoisine 64% de l’ensemble des élèves ayant passé avec succès leur baccalauréat.

Par ailleurs, M. Amzazi a indiqué que la langue d’enseignement constitue désormais le critère de base pour l’orientation universitaire, relevant que près de 22% des étudiants quittent l’université en première année sans passer l’examen de fin d’année et qu’environ 43% des étudiants quittent l’université sans obtenir la licence. Il a précisé, à cet égard, que la langue d’enseignement constitue une cause majeure des échecs universitaires, qui représentent un coût élevé pour le pays.

Amzazi a rappelé que la stratégie du ministère dans le domaine du déploiement de la politique linguistique s’appuie sur trois référentiels, à savoir la Constitution du Royaume, les discours royaux et la vision stratégique de réforme du système d’éducation et de formation 2015-2030, indiquant que le projet de loi-cadre soumis actuellement à l’approbation de la Chambre des Représentants comprend à son tour une vision intégrée, tant pour les langues d’enseignement que pour l’instauration d’une ingénierie linguistique basée sur l’adoption des deux langues officielles, à savoir les langues arabe et amazighe.

Amzazi a mis l’accent surl’instauration du pluralisme linguistique dans l’enseignement à travers l’enseignement des langues étrangères les plus largement utilisées et la diversification des langues d’enseignement, notamment des matières scientifiques et techniques.

Amzazi a rappelé qu’au cours de la dernière saison scolaire, le ministère de tutelle a lancé l’initiative offrant la possibilité d’ouvrir des cursus internationauxau niveau du cycle secondaire préparatoire à chaque fois que seront disponibles des enseignants maîtrisant les langues, ce qui les aidera à enseigner les matières scientifiques en langues étrangères.

S’agissant de l’appel à l’adoption de l’anglais en tant que seconde langue d’enseignement au Maroc, M. Amzazi a affirmé que l’anglais est aujourd’hui essentiel dans la recherche scientifique, mais que son adoption nécessite la réunion des conditions nécessaires à travers la formation d’enseignants et de professeurs, appelant à faire preuve de réalisme au sujet de cette question.

Amzazi a conclu en affirmant que la politique linguistique est une politique équilibrée et harmonieuse, qui préserve, àchaque langue, sa position et sa place, sur la base de la complémentarité et de l’harmonie, afin d’atteindre l’objectif ultime de parvenir à un enseignement de qualité.

D’autre part, M. Amzazi a précisé que la langue arabe a la place qui lui sied en tant que langue d’enseignement de base, soulignant que le ministère œuvre au renforcement desa situation, à sa modernisation, à sasimplification, à l’améliorationde ses cursus et programmes d’enseignement.

De même, M. Amzazi a souligné que la langue amazighe a la place appropriée qui lui sied, indiquant qu’il sera procédé au développement de sa situation au seinde l’école et à la poursuitedes efforts visant son aménagement linguistique et pédagogique et ce, dans la perspective desagénéralisation progressive au niveau de l’enseignement primaire et secondaire dans le cadre d’un plan d’action national clair et harmonieux.

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