Zineb Abou-Abdellah
M. Mbarek Sbaîi, Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a appelé le gouvernement à réfléchir à des programmes alternatifs au programme « Forsa » afin d’apporter un soutien efficace aux jeunes entrepreneurs et des solutions globales pour l’emploi, s’étonnant du silence du projet de loi de finances 2025 au sujet de tels programmes alternatifs.
Commentant la réponse de la ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire à une question sur les « victimes du programme ‘‘Forsa’’ », posée par le Groupe Haraki lors de la séance des questions orales, tenue mardi dernier à la Chambre des Conseillers, M. Sbaîi a affirmé qu’un programme, tel que « Forsa », au lieu de renforcer l’esprit d’entrepreneuriat dans les rangs des jeunes et de favoriser la création de nouvelles entreprises, a engendré des victimes.
Le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a précisé que des programmes, tels que « Forsa » et « Awrach », sont structurellement voués à l’échec et ne constituent pas une véritable alternative pour couvrir l’incapacité du gouvernement à innover des solutions globales et radicales au chômage, qui a atteint des taux sans précédent.
A cet égard, M. Sbaîi a rappelé que près de 540 projets seraient confrontés à des difficultés selon les informations parvenues au Groupe Haraki, indiquant que ces projets concernent les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, du commerce et des coopératives.
S’adressant à la ministre de tutelle, le Président du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers a poursuivi « il est certain que les chiffres réels sont bien supérieurs à ceux qui nous sont parvenus, sans tenir compte des projets qui n’ont même pas été lancés et sans parler des projets qui ont réussi et ce, dans l’attente que vous publiez un rapport relatif à l’évaluation objective de ce programme ».
Par ailleurs, M. Sbaîi s’est arrêté sur les résultats décevants auxquels est parvenu le programme « Forsa », en en citant quelques-uns, à savoir notamment le lancement du programme sans planification stratégique et sans une étude préalable approfondie qui prenne en compte les risques et les difficultés et identifie les personnes éligibles, la non-prise en considération des problèmes juridiques et organisationnels, l’absence de l’encadrement législatif pour protéger cette initiative et faciliter son accès au marché de l’entrepreneuriat, surtout à la lumière de la vulnérabilité du statut de l’auto-entrepreneur, l’absence de coordination entre les départements concernés par le programme, la faiblesse du financement et sa lenteur en raison de complications administratives, la non-adhésion du système bancaire dans ce programme avec sérieux et civisme, le problème du foncier et des autorisations administratives et leurs procédures complexes, la faiblesse de l’encadrement et de l’accompagnement des porteurs de projets, l’adoption de formations à distance dont la portée et l’efficacité sont limitées, l’absence d’équité territoriale dans la répartition des projets, vu que seulement 20% des financements ont été alloués aux zones rurales et montagneuses, ainsi que le coût élevé des matières premières, ce qui a perturbé les équilibres financiers des bénéficiaires.