Saliha Boujraf – photographe Charef
M. Mohamed Ouzzine, Secrétaire général du parti du Mouvement Populaire, a souligné que les administrateurs et administratrices harakis sont l’épine dorsale des administrations et des établissements publics », critiquant toutefois la soumission de beaucoup d’entre eux à l’hégémonie numérique du gouvernement et leur identification bien qu’injustement à ce gouvernement en vue de préserver leurs fonctions, salaires et indemnités forfaitaires en échange de la loyauté au parti.
Intervenant à l’ouverture du Congrès fondateur de l’Instance des administrateurs et administratrices harakis, tenu le samedi 17 mai 2025 au siège du Secrétariat général du parti sous le thème “L’alternative harakie pour réaliser la gouvernance et l’équité administrative”, M. Ouzzine a exhorté les administrateurs et administratrices harakis à résister en face de la corruption qui a fait que des agents de sécurité dans des hôpitaux ont pris la place des médecins et des directeurs d’hôpitaux, et que les courtiers et les fraudeurs prennent des décisions dans les administrations et les collectivités territoriales, indiquant que « la responsabilité qui vous incombe ne se limite pas à faire acte de présence dans les bureaux et à attendre les instructions et les ordres du cher de service, du chef de division, du directeur central, du secrétaire général ou du ministre, mais plutôt de constituer une véritable force de proposition en mettant à profit vos compétences et en les imposant au niveau de la prise de décision ».
M. Ouzzine a poursuivi « certains d’entre vous diront peut-être “ne cherchons pas des ennuis” et “qu’est-ce que j’en ai à faire ?” », ajoutant « cette attitude négative n’est pas digne de vous, ni en tant que citoyens marocains ni en tant que militants harkis. Vos ancêtres se sont soulevés contre toutes les décisions qui s’opposaient aux intérêts de la nation ».
M. Ouzzine a appelé les administrateurs et administratrices harakis à être à la hauteur de ce que la nation attend d’eux en premier lieu et de leur parti en second lieu, et à ne pas considérer le moment de la fondation comme le but ultime.
D’autre part, M. Ouzzine a critiqué le Comité préparatoire du Congrès fondateur pour ne pas avoir réussi à élargir le cercle de polarisation et à promouvoir fortement la naissance de l’Alliance en usant des outils de communication et des contacts de proximité, exhortant à adopter une culture d’ouverture et à éviter le style du monopole et la logique d’exclusion, affirmant, à cet égard, « nous ne voulons pas que le siège du parti se transforme en quelque chose qui ressemble aux comités révolutionnaires et aux comités populaires de l’ancienne Libye sous le régime de la période précédente ».
M. Ouzzine a affirmé qu’il n’est pas raisonnable de ne pas mettre à profit nos relations internes au sein du parti afin d’encadrer, d’attirer et de mettre à niveau les fils et les filles du foyer haraki, affrmant « nous avons des fils et des filles de cadres harakis et qui exercent comme administrateurs dans des ministères et des établissements publics, mais ils n’ont pas eu connaissance ni leurs parents non plus de la naissance de l’Instance ».
M. Ouzzine a noté, en présence de certains membres du Bureau politique du parti, présidents d’alliances harakies et des cadres harakis exerçant en tant qu’administrateurs au sein de plusieurs départements et établissements publics, que cette carence soulève des interrogations sur la méthodologie de travail (..), précisant « nous sommes un parti national ouvert à tous les Marocains, et nous ne sommes pas une tarika souffie fermée ou une organisation fondée sur le clergé qui coopte les papes et les cardinaux, ferme la porte de la gestion de l’église face au reste des fidèles, et attend d’eux qu’ils chantent « Alléluia » à chaque messe ou investiture d’un nouveau pape ».
M. Ouzzine a souligné que le parti, qui devra s’acquitter de missions nationales et relever des défis majeurs, ne peut accepter de telles organisations formalistes.
S’adressant aux administrateurs et administratrices harakis, M. Ouzzine les a exhorté à prendre contact avec les administrateurs et administratrices harakis qui sont présents dans les administrations et établissements publics, mais qui n’étaient pas présents aujourd’hui.
A cette occasion, M. Ouzzine a rappelé que le parti a été l’un des premiers défenseurs de la décentralisation et de la mise en œuvre réelle du concept de régionalisation avancée, indiquant que cela exige que chacun ne considère pas le siège de Patrice Lumumba comme l’unique destination. Il a appelé à s’orienter vers l’espace environnant qui a besoin de davantage d’attention, affirmant que « les vrais problèmes du Maroc se trouvent dans les zones rurales et montagneuses. Vous ne trouverez pas de solutions et d’alternatives à ces problèmes que si vous êtes à l’écoute du pouls de la société dans ces zones ».
