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En toute responsabilitéL’amazigh et la politique d’enseignement au Maroc

L’Institut Royal pour la Culture Amazighe (IRCAM) a exposé le bilan de ses actions au titre de cette année, marquée par de nombreuses réalisations qui nous incitent à saluer les efforts déployés par les cadres de l’Institut à cet effet et ce, malgré l’existence de plusieurs obstacles objectifs et subjectifs.

Mais, ce qui attire beaucoup plus l’attention c’est le nombre élevé des conventions de partenariat conclues par l’IRCAM avec le Ministère de l’Education et de l’Education. Ainsi, il serait légitime de s’interroger sur l’envergure de mise en œuvre de ces conventions sur le terrain.

Ainsi, il semblerait que la généralisation de l’enseignement de la langue amazighe au niveau national, pour couvrir tout le territoire du Royaume et tous les niveaux scolaires et relever le taux des élèves du primaire auxquels est enseigné l’amazigh de 10% à 50% au moins, n’est pas effective.

Eu égard au fait que l’amazigh est la propriété de tous les Marocains, son enseignement constitue un droit naturel qui devrait être assuré pour l’ensemble des citoyens.

Toutefois, la réalisation de tous ces vœux ne serait possible que grâce à la conjugaison des efforts de tous les acteurs dans ce domaine et de la mobilisation, de la formation et de l’encadrement des ressources humaines pour qu’elles puissent s’acquitter au mieux de leurs missions.

1.200 professeurs et 4.000 classes, des chiffres qui ne pourraient être qualifiés que de « très maigres », comparativement avec les ressources matérielles et morales disponibles pour former des cadres capables de relayer le flambeau de l’enseignement et de la consécration de l’amazigh au sein de l’école publique, voire l’école privée. Cette dernière n’a pas encore affiché sa volonté d’accepter l’enseignement de la langue amazighe au sein de ses classes.

La reconnaissance de la langue amazighe n’est nullement suffisante. En effet, l’intégration de l’amazigh dans le système d’enseignement demeure tributaire d’une volonté politique agissante qui veillerait à la mise en œuvre de la haute Volonté Royale, qui a souligné la nécessité de réserver à la langue amazighe la place qu’elle mérite dans le processus d’enseignement, aux côtés de la langue arabe.

L’intégration de la langue amazighe reste également tributaire d’une bonne gestion du multilinguisme, à travers l’institution de la démocratie cultuelle et linguistique et l’ouverture d’un dialogue ouvert autour de la politique linguistique et de la planification linguistique, en vue d’identifier et d’évaluer la situation linguistique, de consacrer l’enseignement de la langue amazighe à tous les niveaux scolaires, d’encourager la documentation, l’édition et la production d’ouvrages littéraires amazighs et d’apporter un soutien financier à tous les acteurs dans le domaine amazigh.

Bien qu’on ne peut que saluer l’initiative de l’Institut de décerner des prix d’encouragement, force est d’exprimer toutefois certaines réserves à l’encontre de la façon avec laquelle ces prix ont été annoncés et des personnes auxquelles ils ont été attribués.

Il serait nécessaire de reconsidérer le mode d’organisation de ces prix pour qu’ils soient ouverts à tous les citoyens et non seulement aux mêmes visages affaissés dans les bureaux climatisés de la bâtisse en verre sise Avenue Allal El Fassi. Ne vous bousculez pas et ne vous vous entretuez pas pour être des membres de l’IRCAM !

En conclusion : les chercheurs en amazigh sont devenus nombreux, alors que se font rares ceux qui sont à la recherche de l’amazigh.

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