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El Aâraj : L’ouverture du site archéologique de Lixus inaugure une nouvelle ère dans la gestion des sites archéologiques conciliant entre la préservation du patrimoine et la volonté de de lier à des avantages profitant à la société et à l’économie

Saliha Boujraf

Mohamed El Aâraj, ministre de la Culture et de la communication, a affirmé, samedi dernier à Larache, que l’ouverture du site archéologique de Lixus, au gré d’un aménagement nouveau et intégré, inaugure une nouvelle ère dans l’administration et la gestion des sites archéologiques, qui consiste à préserver le patrimoine et à respecter le passé, tout en veillant à ce que ces sites génèrent des avantages au profit de la société et de l’économie locale et nationale.

Intervenant à l’occasion de l’ouverture du site archéologique de Lixus qui coïncide avec la célébration du Mois du Patrimoine, M. El Aâraj a souligné que ce site, qui occupe une position privilégiée dans le paysage du Maroc antique, étant l’une des métropoles les plus anciennes du Royaume et l’un des centres urbains les plus anciens et les plus actifs à son époque au niveau de la Méditerranée, incarne ainsi un modèlevivant de l’ancienneté de notre patrimoine et de l’authenticité de sa glorieuse histoire.

El Aâraj a ajouté que les origines de Lixus remontent à la fin du XIIe siècle av. J.-C., à l’époque où s’y sont installés les phéniciens et de la construction du temple de leur divinité « Malqarat », indiquant que cette cité antique couvrait une superficie de 14 hectares.

Par ailleurs, M. El Aâraj a évoqué le Message Royal adressé aux participants à la 23ème édition du Comité du patrimoine mondial tenue le 26 novembre 1999 à Marrakech, dans lequel Sa Majesté le Roi Mohammed VI a insisté« sur la nécessité d’adopter une vision dynamique quant à cette protection, en visant à intégrer notre patrimoine dans nos projets de développement et non seulement à l’embaumer dans une vision de sacralisation du passé ».

Dans ce sens, M. El Aâraj a évoqué les expériences pionnières menées par un certain nombre de pays qui ont démontré que la préservation et la réhabilitation du patrimoine culturel peuvent être mises à contribution directement pour la réalisation d’une grande partie des objectifs dudéveloppement durable, soulignant que la préservation du patrimoine constitue à la fois une fin et un moyen.

El Aâraj a précisé, à cet égard, que le patrimoine archéologique et culturel en général est une ressource non renouvelable qui doit être soigneusement protégée et gérée en le mettant à la place qui lui sied, en tant que priorité dans les programmes de développement et non comme une exception occasionnelle ou un luxe intellectuel.

Le ministre a souligné, dans ce sens, que la réussite de toute intervention en matière de préservation du patrimoine doit dépasser l’ingéniosité de la solution technique pour prolonger la vie des sites et des vestiges archéologiques, pour prendre en considération la consécration et la valorisation de “la signification du site” pour en faire un centre de rayonnement culturel, tout en œuvrant àaugmenter son attractivité pour attirer les visiteurs durablement.

El Aâraj a indiqué que la réalisation de cette finalité nécessite l’adhésion à une nouvelle doctrine basée sur des principes directeurs clairs qui concilie entre le devoir de protection et préservation du patrimoine qui est une priorité pour les professionnels et les archéologues qui y voient une sourced’acquisition des connaissances humaines, d’une part,et les exigences du développement escompté par les décideurs en matière de gestion territoriale, d’autre part.

El Aâraja assuré la volonté du ministère de promouvoir le siteà traversl’organisation d’une première exposition sur le site, indiquant que le ministère est en cours de révisionde l’organigramme du Département de la Culture,à travers l’intégration de nouvelles missions pour la Direction du patrimoine culturel et ses services extérieurs.

Le ministre a indiqué que cette révision de l’organigramme sera accompagnée d’une modernisation et d’un actualisation du dispositif législatif régissant le patrimoine et de l’augmentation du budget dédié à la gestion et à la valorisation des sites archéologiques et des monuments historiques, conformément aux programmes d’action contractuels établis avec les responsables de ces sites et monuments et en fonction d’objectifs et d’indicateurs mesurables prenant en compte les aspects scientifiques, culturels et économiques.

De même, M. El Aâraj a annoncé que le Département de la Culture s’apprête à lancer une consultation nationale sur le patrimoine culture,à l’instar de la consultation nationale sur la culture et le développement qui avait été organisée par le ministère en 2014, afin de recueillir et d’analyser les conceptions, aux niveaux central, régional et local, avec la participation de tous les acteurs ayant trait au patrimoine culturel (administrations publiques, collectivités territoriales, universités, centres de recherche scientifique, acteurs de la société civile, etc.) dans l’objectif d’élaborer une vision qui réponde aux exigences de la gestion moderne de notre patrimoine culturel, conformément aux Hautes Orientations Royales.

Le ministre a poursuivi en affirmant « notre travail au site Lixus n’est pas terminé. Ses composantes archéologiques et ses potentialités économiques sont, en effet, à même de lui valoir une consécration internationale de la part de l’UNESCO, indiquant qu’il a donné ses instructions pour que le ministère mette en place des programmes annuels de fouilles dotés d’un budget dédié pour dévoiler ses trésors de valeur archéologique et historique et jeter la lumière sur des aspects de l’histoire de ce site et de cette région.

El Aâraj a également annoncé la mise en place d’un nouvel échangeur pour faciliter l’accès au site via l’autoroute, ainsi que la réalisationdeplusieurs travaux d’aménagement internes qui fourniront les conditions de confort, d’apprentissage et de jouissance par ce qu’offre ce site sur les plans du patrimoine et de l’environnement.

Dans une déclaration en marge de sa visite au site archéologique de Lixus, M. El Aâraja souligné que l’inauguration de ce sites’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du ministère en matière de valorisation, de préservationet de promotion du patrimoine culturel, indiquant que cet évènement vient consacrer les efforts déployés par le Département de la Culture en matièrede protection, deréhabilitation et de promotion du patrimoine national et de son rapprochement des citoyens, de manière à faire de ce patrimoine un levier pour la réalisation du développement durable dans la région et de créer une destination culturelle et touristique locale, régionale et nationale.

Il est à noter que le site de Lixus, classé comme patrimoine national en vertu du décret n° 2.09.199 du 7 février 2001 et s’étendant sur une superficie de 52 hectares, occupe, au regard desaposiition et des monuments dont il regorge, une position privilégiée dans le paysage archéologique antique au Maroc.

Ce site tire son importance de l’existence des vestiges de la célèbre cité de Lixus, mentionnée dans de nombreux textes gréco-latins ; laquelle citée a été fondée par les commerçants phéniciens au VIIIe siècle avant J.-C., ce qui en fait la plus ancienne métropole au Maroc et dans le voisinage de la Méditerranée.

Elle est restée active pendant une longue période d’environ 22 siècles, passant d’une cité phénicienne (depuis la fin du XIIe s. av. J.-C), à une ville mauritanienne indépendante et prospère, à une riche colonie romaine, puis à une cité islamique du nom de « Tachmiss » qui a avait été la base de l’un des princes idrissi des.

Le site de Lixus reflète, à travers les découvertes archéologiques qui ont révélé des monuments de valeur, la dynamique économique, l’ouverture sur les axes du commerce méditerranéen et l’interaction avec diverses cultures et civilisations qui ont distingué le Maroc tout au long de son histoire ancienne.

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