Dr. Lahcen Haddad, intervenant lors d’une conférence sur le thème « les alliances politiques à l’horizon des élections de 2012 » :La composition du champ politique marocain ne contribue pas à générer des alliances logiques

Dr. Lahcen Haddad, membre du Bureau Politique du Mouvement Populaire, a affirmé que la composition du champ politique marocain, qui ne contribue pas à générer des alliances logiques pour plusieurs raisons, ne dénie pas le fait que les stratégies et les orientations de l’Etat sont appréciées positivement et qu’il existe une complémentarité entre l’Institution royale et les protagonistes politiques.

Intervenant lors de la conférence organisée dernièrement par le Secrétariat Général du Mouvement Populaire, sur le thème « les alliances politiques à l’horizon des élections de 2012 », Dr. Haddad a précisé qu’en dépit de la faible participation politique des citoyens, force est de relever le grand intérêt accordé par l’opinion publique aux questions politiques, soulignant dans le même sens que la scène politique fait face à plusieurs défis, dont notamment :

– La prédominance de la logique du consensus depuis 1996, année de lancement du processus d’alternance ;

– La conviction de partis nationaux libéraux par des idées à teneur gauchiste ;

– L’absence de négociations préalables aux élections au sujet de la formation du gouvernement ;

– Repli des alliances tribales ;

– des partis jouent le rôle d’opposition au sein du Parlement, pour entrer en concurrence sur les portefeuilles ministériels ;

– Absence d’une convergence entre les points de vue des partis politiques et les décisions du gouvernement dans lequel ils sont parties prenantes ;

– L’ambiguïté du processus de prise de décision politique ;

– Continuité de la logique dictant d’éviter les partis forts ;

– Contribution du mode de scrutin uninominal à l’affaiblissement des partis.

Par ailleurs, Dr. Haddad a évoqué la problématique de constitution d’alliances rationnelles à l’ambiguïté marquant le champ politique, qui revêt, dans la plupart des cas, un caractère électoraliste saisonnier.

Après avoir présenté plusieurs scénarios éventuelles relatifs aux alliances politiques au Maroc, tant sous le leadership des partis libéraux que de gauche, Dr. Haddad a précisé que l’amendement de la loi sur les partis et l’adoption du mode de scrutin uninominal n’auront pas d’effets positifs sur les alliances futures, notant toutefois que ce mode de scrutin pourrait contribuer à atténuer la pression exercée sur les partis par les demandes de candidature.

D’autre part, Dr. Haddad a affirmé que les alliances futures pourraient nouées par le pôle libéral préalablement aux élections, indiquant également que des alliances pourraient être conclues après les élections et ce, sur la base de la capacité des partis à préserver leurs positions au sein de la majorité et à transcender leurs divergences.