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Y ont assisté différentes formations politiques et organisations de la société civile- Le Mouvement Populaire a organisé une conférence sur le thème « Le Maroc politique, entre responsabilité et audace »- La plateforme du débat a soulevé des interrogations sur la situation politique actuelle

Le Mouvement Populaire a organisé, mardi dernier à Rabat, une conférence sur le thème « Le  Maroc politique, entre responsabilité et audace », à la quelle ont pris part des acteurs du paysage partisan et des composantes de la société civile.

Fort pertinente, la plateforme de débat, élaborée par le Mouvement Populaire, a soulevé des interrogations insistantes sur la nature de la situation politique actuelle et les réformes nécessaires pour consolider et renforcer les constantes et les acquis, à travers le lancement d’une série de réformes compatibles avec les aspirations des nouvelles générations et avec les changements accélérés que connait le monde.

Eu égard à l’importance de cette plateforme, le quotidien « Al-Haraka », qui a consacré un dossier spécial à cette manifestation intellectuelle, a décidé de la présenter en intégralité :

« L’arrivée au pouvoir de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a fait entrer le Maroc dans une nouvelle ère, où l’institution monarchique est devenue davantage entreprenante et plus proche des citoyens et de leurs préoccupations.

En effet, outre les chantiers importants et structurants, lancés par Sa Majesté le Roi dans tous les domaines de la vie sociale et économique, les champs politique et socio-économique ont été marqués également par la forte présence de l’institution monarchique.

Par ailleurs, l’alternance consensuelle, institué par Feu Hassan II, a permis dès le début d’assurer une transition sereine et tranquille, s’inscrivant dans le cadre d’une évolution progressive des pratiques politiques des différents acteurs à cette époque.

Cependant, les alliances qui ont émergé de cette expérience ont consacré davantage les difficultés de la classe politique, de manière générale, à rompre avec les consensus fragile et non viables à moyen et à long terme, à mettre en exergue les points de divergence entre les orientations et les positions des formations actives sur la scène politiques, et à interpréter la désaffection politique des citoyens.

L’analyse politique semble d’aujourd’hui davantage plus compliquée, car l’interrogation qui nous interpelle est de savoir s’il s’agit d’une réalité culturelle avec laquelle on devrait composer en tant que donne qui ne peut être ignorée, s’il s’agit d’un échec imputable aux acteurs politiques actuels, ou s’il s’agit plutôt d’une situation qui serait la résultante d’autres causes.

Des problématiques majeures interpellent tout observateur politique qui serait à la quête d’une clarification dans le cadre de changements accélérés et parfois incompréhensibles, que nous vivons au niveau de notre voisinage arabe et régional, notamment en ce qui concerne la problématique des jeunes, ou ce qui peut être qualifié de voix qui sont à la recherche d’une issue pour s’affirmer.

De ce fait, la responsabilité politique, qui caractérise l’approche des acteurs politiques marocains, est face à une rude épreuve, eu égard aux grands défis qui font revêtir tout projet politique ou social une dimension plus complexe et plus sensible, en particulier dans le contexte de la crise financière mondiale et de l’instabilité politique et économique.

La vision est brouillée. De même, la recherche de solutions urgentes à des problèmes enracinés nécessite, non seulement de faire preuve de sagesse et de clairvoyance, mais également d’adopter une approche participative, à travers une détermination des priorités et une classification des besoins, en tenant compte des aspects suivants :

– un traitement innovant du chômage des jeunes ;

– l’éradication de la pauvreté et la correction des dysfonctionnements locaux ;

– implication et intégration des jeunes dans l’action politique structurée ;

– Prise en considération des nouvelles technologies, en tant que nouvelle réalité communicationnelle, réflexion sur les moyens d’inciter les citoyens à la participation politique et intégration des jeunes impatients d’exprimer ses positions ;

– la décentralisation et la déconcentration ne devraient pas être appréhendées comme une équation politique, mais également comme une équation économique et sociale, en particulier dans la perspective d’adoption de la régionalisation élargie.

Ainsi, les formations politiques, ainsi que les décideurs à tous les niveaux de responsabilité, sont appelés à relever constamment ces défis au nom de la responsabilité politique, d’autant plus que la timidité apparente des positions des acteurs politiques est perçue, dans les meilleurs cas, par les jeunes et l’ensemble des citoyens comme un désengagement, voire comme une indifférence intolérable. Cela signifie-t-il, en d’autres termes, que la classe politique souffre d’un manque d’audace politique ?

Si elle représente pour certains une revendication impossible au vue des risques qu’elle implique, l’audace politique constitue pour d’autres une condition essentielle et impérative si nous souhaiterions réellement consolider les acquis du Maroc.

Les observateurs sont unanimes aujourd’hui à souligner que des chantiers importants revêtent un caractère d’urgence, en particulier en ce qui concerne les domaines suivants :

– Clarification des choix et des positions des partis politiques ;

– Une véritable séparation des pouvoirs : dans quelle mesure ?

– Un pouvoir judiciaire indépendant et équitable, au service des citoyens ;

– Renforcement de la présence des jeunes dans les centres de pouvoir et de décision ;

– Une séparation effective entre les aspects spirituels et la gestion des affaires publiques ;

– Renforcement de la diversité culturelle et ouverture de nouveaux horizons pour la fusion de tous les composants, dans le cadre d’un Etat viable, uni et fort.

Le traitement de ces chantiers n’est pas chose simple et facile, car ils requièrent la prise de positions appropriées et une remise en cause de nombreuses traditions surannées, en vue de renforcer la capacité de prospective et de définir une feuille de route structurée, compréhensible et acceptée par tout le monde, afin de passer des espérances vers les choses réalisables, dans le cadre de l’approche du développement, de l’engagement, de la contractualisation et de la reddition des comptes.

La concrétisation du réalisable réside dans ce qui est à portée de notre pays, qui ne nécessite que l’établissement des priorités et l’identification des besoins, mais dans le cadre d’une approche consultative.

D’autre part, l’entretien des espérances exige engagement et implication. Cependant, il ne faudrait pas omettre ces promesses roses, souvent généreuses, qui sont nécessaires et portent notamment sur :

– Donner une vision claire sur le court, moyen et long terme et veiller à faire preuve constamment de vigilance, d’initiative et d’anticipation ;

– S’engager dans l’édification de la société de la justice sociale et la répartition équitable des richesses ;
– Renforcer la société d’ouverture et de tolérance ;

– Veiller à promouvoir la citoyenneté libre, moderne, tolérante et responsable, pour le présent et l’avenir.

Nos engagements d’aujourd’hui prédéfiniront certainement les traits du Maroc de demain, comme ce qu’a affirmé Sénac: « il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont ».

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