Vous allez nous recensez … et après !

Mohamed Mechehouri

Avant-hier, a été lancé l’opération de notre recensement et de l’inventaire de « nos biens » ; laquelle opération se poursuivra pendant vingt jours, sous peine de « sanctions »si nous refusons de recevoir les chercheurs ou de répondre aux questions qu’ils nous poseront.

Au lieu de nous convaincre de l’utilité de l’opération du recensement, il est fait recours à la menace de sanctionner ; laquelle menace n’a jamais touché ceux qui refusent de déclarer des biens qu’ils ont eus en un clin d’œil et qu’ils ont enregistrés, par roublardise, au nom de leurs épouses, enfants, beaux-parents ou maîtresses.

“Pourquoi voudraient-ils nos recenser ? partagent-ils avec nous les fruits du pays quand ils les récoltent ?”, s’est interrogé un jeune homme des habitants des quartiers anarchiques de la ville de “Témara”, qui porte bien son nom.

Nous avions vécu plusieurs recensements « combien sommes-nous ? », mais rien n’a changé dans notre vécu. La pauvreté est toujours là, la marginalisation également, les disparités entre les catégories et entre les régions ne font que se creuser et les slogans ne correspondant toujours par à la réalité.

Les recenseurs assureront-ils à chaque famille qu’ils ont recensée un habitant adéquat qui ne tomberait pas sur leurs têtes alors qu’ils sont en sommeil ?assureront-ils à chaque famille les moyens d’une vie décente ?et…

Des questions qui fusent de la profondeur d’une réalité où ceux qui sont injustement considérés comme faisant partie de la classe moyenne endurent la privation : la malnutrition, la difficulté d’accès aux soins, incapacité à faire face aux dépenses de l’été, du Ramadan,de la rentrée scolaire, du mouton de l’Aïd, etc.

Le Souverain l’avait affirmé courageusement : les riches s’enrichissent davantage et les pauvres s’appauvrissent davantage. De ce fait, les responsables devraient s’éloigner de la politique du gonflage et du silicone.

Toutefois, j’invite les Marocains dans les quartiers anarchiques et les bidonvilles à bien recevoir « les gens du recensement »,traduisant ainsi ce qui reste de notre capital immatériel en termes de générosité et de ferveur.

“Si vous comptez la faveur de Dieu, vous nous la délimiterez pas “. Puisse Dieu nous perpétuer les faveurs de la sécurité,de la stabilité et de la « Baraka ».

Et puisse le Maroc allez mieux à chaque recensement !