Point de vueVers une stratégie médiatique efficace pour défendre la question de l’intégrité territoriale

Les récents événements de Laâyoune et les développements qui s’en ont suivi ont révélé de grands dysfonctionnements s’agissant de la politique médiatique du Maroc et ce, à tous les niveaux.

En effet, les médias publics semblaient incapables d’accompagner les événements, d’assurer leur couverture, de les influer et de contribuer à l’animation d’un débat autour de ces évènements.

Pour sa part, le gouvernement s’est engouffré dans le labyrinthe de confrontations avec des médias internationaux et nationaux, qui n’étaient pas fructueux, mais avaient engendré, au contraire, l’effet inverse.

Par ailleurs, la capacité de communication du Ministère des Affaires Etrangères semblait limitée en l’absence d’un porte-parole officiel au niveau de ce ministère et ce, en raison de la réduction du rôle et de l’action de la Direction de la Communication au sein de ce ministère.

De même, nous avons relevé l’absence de communication sur le plan structurel et stratégique chez les principaux acteurs institutionnels dans le dossier du Sahara, ce qui a réduit leur capacité d’agir en matière de promotion et de défense des positions du Maroc.

D’autre part, la presse partisane et indépendante était perdue à la recherche d’informations et essayait de recouper les fragments de données en recourant à plusieurs sources, notamment étrangères, ou à des rapports émanant de la société civile, pour rapprocher le lecteur d’une réalité qui changeait et évoluait à une vitesse très rapide.

Concernant les nouveaux médias sociaux, les jeunes blogueurs et utilisateurs de Facebook, de YouTube et de Twitter, partisans de la position du Maroc, à l’intérieur et à l’étranger, n’ont trouvé que des fragments d’informations et des positions galvaudées ici et là, alors que les adversaires ont maîtrisé le cours des évènements, mobilisé les sites électroniques et de la communauté « électronique » virtuelle contre le Maroc, usant de tous les moyens : images, rapports, comptes-rendus, forums, réponses, et autres.

Dr. Lahcen Haddad  (*)

* Expert en études stratégiques