Mise en garde internationale contre une crise humanitaire avec la poursuite de l’évacuation des étrangersLe Maroc suit avec grand intérêt ce qui se passe sur la scène internationale concernant la situation en Libye

Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Taïb Fassi Fihri a souligné, dimanche dernier à Rabat, que le Maroc suit avec grand intérêt ce qui se passe sur la scène internationale concernant la situation en Libye.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires Politiques, M. William Burns, M. Taïb Fassi Fihri a exprimé le soutien du Maroc à certaines positions émanant du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Européenne, de la Ligue des Etats Arabes et d’autres puissances internationales.

M. Taïb Fassi Fihri a  indiqué, par ailleurs, que le Maroc suit avec grande préoccupation ce qui a été rapporté par certains médias africains et européens sur l’utilisation en Libye de certains éléments du “polisario” aux côtés de ressortissants d’autres nationalités, en particulier de pays d’Afrique subsaharienne.

Pour sa part, le Procureur de la Cour Pénale Internationale, M. Luis Moreno – Ocampo, a annoncé, lundi dernier, qu’une enquête préliminaire a été ouverte sur les violences en Libye ; étape qui précède une éventuelle enquête sur la perpétration de crimes contre l’humanité, suite à la transmission d’une requête dans ce sens par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

De son côté, la délégation libyenne auprès de la Ligue Arabe a annoncé qu’elle s’est convertie en une « représentation du peuple libyen auprès la Ligue Arabe » et qu’elle a pour mission de défendre ce peuple et ses causes et de servir ses intérêts.

Dans un communiqué rendu public lundi dernier, la déclaré a annoncé « son adhésion aux revendications du peuple libyen relatives au changement et à l’instauration d’un système démocratique qui traduit leurs aspirations à la liberté et à la dignité ».

La délégation a également condamne ce qu’elle a qualifié « les crimes odieux commis contre le peuple libyen désarmé », exhortant les organisations de droits de l’Homme et les organisations de la société civile à prendre des mesures urgentes et efficaces, en vue de prévenir l’effusion du sang du peuple libyen et de préserver son unité.

De leur côté, des organisations internationales de secours ont mis en garde contre la détérioration de la situation humanitaire en Libye suite aux événements qu’enregistre ce pays, au vu d’une vague d’exode massive de ce pays de milliers d’étrangers fuyant les actes de violences  et ce, par voies terrestre, aérienne et maritime.

Le Haut Commissariat pour les Réfugiés, relevant de l’Organisation des Nations Unies, a indiqué qu’environ 100.000 personnes ont fui les violences en Libye, évoquant une véritable « crise humanitaire ».

Dans ce sens, M. Antonio Guterres, le Haut Commissariat pour les Réfugiés, a appelé la communauté internationale à réagir rapidement et généreusement pour permettre aux gouvernements concernés de faire face à cette situation humanitaire exceptionnelle.

L’organisation des Nations Unies a annoncé que plus d’un millier de personnes ont trouvé la mort en Libye, où s’est déclenché un soulèvement populaire, qui a été férocement réprimé par Kadhafi.

D’autre part, dans un communiqué publié à cet effet, le Comité international de la Croix-Rouge a lancé un appel urgent pour mobiliser six millions de francs suisses (6,4 millions de dollars), en vue de satisfaire les besoins urgents des personnes touchées par les troubles sanglants en Libye.

Le Comité a souligné que l’objectif de ce premier appel est d’assurer des soins médicaux et chirurgicaux appropriés aux blessés et les secours d’urgence aux personnes qui ont fui la Libye vers la Tunisie et l’Egypte.

M. Dominique Steelheart, Directeur-adjoint des opérations du Comité International de la Croix-Rouge, a affirmé que « les rapports dont nous disposons confirment que la situation humanitaire en Libye s’aggrave d’heure en heures, ajoutant « nous exprimons notre profonde préoccupation au sujet du nombre croissant de citoyens qui ont quitté leurs foyers en quête de sécurité et qui tentent de traverser les frontières ».

En outre, M. Syamon Brooks, qui dirige l’équipe dépêchée à Benghazi, a indiqué que « les hôpitaux de Benghazi ont besoin de chirurgiens et de spécialistes orthopédiques et de médicaments pour les patients atteints de maladies chroniques ».

La Croix-Rouge s’est dite préoccupé, par ailleurs, à l’égard de la situation humanitaire dans l’ouest du pays, car ses équipes n’ont pas encore pu y accéder à ce jour. Une équipe médicale de la Croix-Rouge était en route vers Benghazi pour apporter son aide aux médecins locaux. De même, des équipements médicaux seront acheminés par voie terrestre à partir de l’Egypte au cours des prochains jours.

Pour faire face à la situation humanitaire en Libye, la France a annoncé lundi dernier, par la voix de son Premier ministre, François Fillon, que deux avions transportant des aides humanitaires et des équipes médicales s’envoleront, dans les heures qui suivent,  vers Benghazi à l’Est de la Libye, contrôlée par les opposants au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Face à cette situation qui présage d’une catastrophe humanitaire dans ce pays, le Haut Commissariat pour les Réfugiés a indiqué qu’« environ 100.000 personnes » auraient fui la Libye lors de la semaine dernière, dont la plupart sont des ouvriers égyptiens et tunisiens, alors que nombreux sont ceux qui sont encore bloqués à la frontière tuniso-libyenne après que les agents de douane libyens ont déserté leurs positions frontalières entre la Libye et la Tunisie.