M. Laenser dans une interview accordée au quotidien « Assabah » : Le PJD nourrit des suspicions par rapport au Mouvement PopulaireLe parti le plus proche du Mouvement Populaire au sein de la coalition gouvernementale est le RNI

M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, asouligné que le bilan de la coalition des parties de la majorité à l’issue des électionsdu 04 septembre derniera été globalement positif, malgré quelques irrégularités ici et là, où des membres des composantes de la majorité n’ont pas respecté les directives de leur direction.
M. Laenser a indiqué que cet état de fait est normal parce que la culture de la coalition n’a jamais été promue, soulignant que la majorité a décidé pour la première foisde coopérer pour former les bureaux des collectivités territoriales dans les villes et les régions.
M. Laenser a affirmé, dans ce sens,« nous avons réussi dans une certaine mesure, certespasdans toutes les collectivités territoriales ; chose qui est normale car il s’agit dela première expérience et que la coalition au niveau des collectivités territoriales est plus ardue qu’au niveaudu Parlement, eu égard quechaque collectivité territorialegénère une carte politique qui rend difficile le respect des accords annoncés parla coalition au niveau central.
Par ailleurs, M. Laenser a indiqué que si l’état psychologique au sein de la majorité demeure ce qu’il est aujourd’hui, la reconduite de la coalition sera plus aisée, soulignant l’attachement du Mouvement Populaire à la coalition quadripartite composant le gouvernement Benkirane.
M. Laenser a affirmé que fort heureusement, l’épreuve du terrain a démontré que « nous honorons les engagements que nous avons tenus », indiquant que« nous sommes aujourd’hui au sein de la coalition gouvernementale et nous ne pouvons avoir un pied au sein de la coalition et l’autre à l’extérieur ».
M. Laenser a indiqué que la divergence relevée entre le Mouvement Populaire et le Parti de la Justice et du Développement (PJD) est normale, parce que cette coalition gouvernementalerevêt une dimension conjoncturelle et circonstancielle, ce qui implique que « notre participation à ce gouvernement, dirigé par le PJD, ne signifie pas que nous avons renoncé à nos idées libérales », ajoutant dans ce sens que« le parti le plus proche de nous dans la coalition est le Rassemblement National des Indépendants (RNI), ce qui explique notre convergence avec le RNI davantage qu’avecle Partidu Progrès et du Socialisme (PPS) ou le PJD, mais quand il s’agit du travail gouvernemental, il ya un engagement et une prise de conscience de la nécessité de respecter nos engagements ».
D’autre part, M. Laenser a souligné que « l’expérience du G8 était une erreur, mais l’intention était bonne au départ, car nous voulions, face à la conjonctureque traversait notre pays dans le cadre du soi-disant printemps arabe, essayer de créer une sorte de coalition nationalelarge pouvant engendrer un gouvernement national, comprenant toutes les sensibilités ».
M. Laenser a indiqué que « cette expérience a échoué et le gouvernement actuel est intervenu, auquelnous avons participé dans le souci de préserver l’intérêt national, soit la même position prise par le RNI après le retrait du Parti de l’Istiqlal du gouvernement, convaincus de la nécessité pour le gouvernement Benkirane de parachever son expérience ». M. Laenser a précisé que « cela ne signifie pas que nous avons abandonné notre identité et nos principes libéraux, mais nous considérons que l’intérêt de la nation transcende l’intérêt du parti ».
A cet égard, M. Laenser a souligné que « nous, au seindu Mouvement Populaire, voulons rester fidèles d’abord et avant tout au Maroc, et non pas à telle ou autretendance, dans le sens que lorsqu’il y a nécessité de préserver les intérêts du Maroc, nous renonçons à l’intérêt du parti et j’en donne ici pour exemple notre participation à l’actuelle coalition gouvernementale ».
M. Laenser a expliqué, dans ce sens, que par certains moments, des questions ont été posées au sujet de la probable réussiteou non de l’expérience du PJD, soulignant que« partantde notre analyse, nous avons affirmé que cela aurait été une grossière erreur si tous les partis politiques avaient refusé de s’allier alliance avec Benkiranepour mener cette expérience, et cela aurait été un désastre pour le Maroc ». Au contraire, a indiqué M. Laenser, « nous estimons qu’il était nécessaire de leur donner la possibilité de participer au gouvernement et, heureusement, les résultats ont montré aujourd’huique le Maroc a donné une leçon et jouit d’une image positive, et qu’il est non seulement possible d’associer des partis islamistes dans les institutions et le Parlement, mais aussi dans le gouvernement, et rien de ce que certains s’en inquiétaientn’a eu lieu, et c’est ce qui fait que nous avions accepté de participer à un gouvernement dirigé par le PJD ».