M. El Guerrouj à l’ouverture des travaux d’un atelier sur le mécanisme d’auto-évaluation des parlementaires en matière de lutte contre la corruptionLe Maroc a fait de la lutte contre la corruption un enjeu cardinal en vue de consacrer les principes de bonne gestion de la chose publique
Le Ministre Délégué en charge de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, M. Abdelâadim El Guerrouj, a souligné, jeudi dernier à Marrakech, que le Maroc a fait la lutte contre une corruption l’une de ses principales priorités principales et un enjeu cardinal en vue de consacrer les principes de bonne gestion de la chose publique et de la bonne gouvernance.
M. El Guerrouj a ajouté, dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux et l'atelier sur le mécanisme d'auto-évaluation des parlementaires en matière de lutte contre la corruption, organisée sur deux jours à l'initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de l'Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption, que la synergie des efforts dans ce domaine a permis de capitaliser sur des acquis importants, à savoir notamment la lutte contre l'enrichissement illégitime, à travers l’amendement et la promulgation des lois relatives à la déclaration du patrimoine et le renforcement du cadre institutionnel grâce à la création de l’Instance centrale pour la prévention de la corruption et à la création d'une unité de traitement des informations financières en vue de lutter contre le blanchiment d'argent.
M. El Guerrouj a indiqué, en outre, qu’il a été procédé également à cet égard à la création au niveau de certains cours d'appel de départements dédiés aux crimes financiers, tout en œuvrant à assurer la protection des victimes, des témoins, des experts et des dénonciateurs des actes de corruption et à leur garantir une protection juridique. De même, il a été mis en œuvre un programme national de lutte contre la corruption et de sa prévention s’articulant autour de plusieurs mesures à caractère transversal et sectoriel.
Le ministre a souligné qu’en appui à ces efforts et dans le sillage de la dynamique nationale que traduit la prise de conscience croissante des citoyens et de la société civile du fléau de la corruption, le gouvernement a élaboré une stratégie nationale visant à moderniser l'administration, s’inspirant des orientations de la nouvelle constitution et définissant le mode d’action futur en matière de lutte contre les différentes manifestations de la corruption.
M. El Guerrouj a expliqué que cette stratégie adopte une nouvelle approche basée sur l’instauration d'un cadre institutionnel approprié, qui serait de nature à renforcer le système national d'intégrité et de lutte contre la corruption, à actualiser et de mettre à niveau la législation relative à la protection des deniers publics et à la lutte contre l'enrichissement illicite, à consolider les institutions d’audit et de reddition des comptes en accordant l’attention requise à la mise en œuvre des recommandations émises dans leurs rapports et à encourager la participation de l’ensemble des citoyens, des différents acteurs économiques et sociaux et des organisations de la société civile, à travers l’adoption d’une charte nationale de lutte contre la corruption, ainsi qu’à travers le suivi de la mise en œuvre des recommandations de la 4ème session de la Conférence des Etats parties à la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption, qui s’est tenue à Marrakech.
Le ministre a affirmé que dans le cadre de la détermination du Maroc à honorer ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale et de la consécration de l'interaction positive du Royaume avec les orientations internationales à travers son adhésion au Mouvement international de lutte contre la corruption, le Royaume a réaffirmé son engagement à travers sa sélection en tant qu’Etat exposant au cours de la première année de la première session d’exposition, estimant que cette sélection constitue pour le Royaume une occasion appropriée pour adapter son système législatif et institutionnel avec les différentes dispositions de la convention, de manière à contribuer à l’accélération de la mise en œuvre des programmes nationaux en matière de consolidation de l'intégrité et de moralisation de la vie publique.
M. El Guerrouj a souligné l'importance du rôle des parlementaires en matière de lutte contre la corruption et de sa prévention et de mise en application des conclusions de l'expérience d’exposition qu’a connue le Maroc, en particulier après la dernière réforme constitutionnelle, qui a consacré la grande transition démocratique et qui a inclu d'importantes réformes dans les domaines de la moralisation, de la transparence, de l'intégrité et de l’approfondissement de la démocratisation, de la modernisation et de la rationalisation des institutions, assurant que l’organisation de telles manifestations revêt une grande importance eu égard au fait qu’elles constituent une source d'enrichissement des compétences des participants et l’occasion appropriée pour leur permettre de maîtriser les outils méthodologiques nécessaires.
Il est à noter que cet atelier vise à informer les parlementaires des mécanismes d’auto-évaluation et à les encourager à participer efficacement au niveau du mécanisme de suivi de la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption, ainsi qu’à promouvoir la participation des différents catégories de la société et des parlementaires dans le dialogue national sur cette question.
Ont pris part notamment à cet atelier, les membres des sections nationales de l'Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption, les membres de commissions parlementaires de lutte contre la corruption, d'autres commissions concernées, ainsi que l’Instance nationale de la prévention de la corruption.
Le mécanisme d'auto-évaluation comprend une série de questions permettant d’identifier les priorités en vue de renforcer la capacité du Parlement à mettre en œuvre la Convention des Nations Unies de lutte contre la corruption, et contribuer ainsi à apporter des améliorations spécifiques au niveau des principales fonctions des parlements, à savoir le contrôle du gouvernement et le suivi de l'exécution du budget et du respect des normes de bonne conduite dans la vie publique.