Lors d’une rencontre d’encadrement organisée par le Groupe Harakià la Chambre des ReprésentantsM. Laenser : Le Mouvement Populairedevrait être une valeur ajoutée dans le prochain gouvernement et ses priorités devraient être prises en compte Le Mouvement Populaire ne peut pas accepter d’être un chiffre complémentaire dans la prochaine majorité
M. Mohand Laenser, Secrétaire général du Mouvement Populaire, a réitéré, lundi dernier à Rabat, la position du parti par rapport à la participation au prochain gouvernement, affirmant dans ce sens que « la position du Mouvement Populaire est simple et claire. Nous sommes pour la participation et nous l’avons exprimé lors du Conseil national du parti du Mouvement Populaire, ainsi qu’au niveau de notre Bureau politique ».
Intervenant lors d’une rencontre d’encadrement organisée par le Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, M. Laenser a ajouté « nous avons participé au gouvernement précédent et nous nous ne sommes pas contre la participation au prochain gouvernement, mais nous ne pouvons pas participer selon les mêmes conditions de notre participation au dernier gouvernement ».M. Laenser a poursuivi« le Mouvement Populaire ne peut pas accepter d’être un chiffre complémentaire dans la prochaine majorité gouvernementale, surtout après le Discours Royal de Dakar. Nous ne pouvons pas accepter également d’être des « orphelins » au sein d’un gouvernement qui ne comprend que les partis qui ont des orientations et des priorités opposés aux nôtres ».
Par ailleurs, M. Laenser a souligné que le Mouvement Populaire considère qu’il devrait être une valeur ajoutée dans le prochain gouvernement et que ses priorités devraient être prises en considération, d’autant plus que certains œuvrent secrètement pour que des questions essentielles défendues par le parti n’aboutissent pas, telles que la question amazighe dont les projets de lois organiques font toujours du surplace, la tentative de contourner l’alphabet Tifinagh,voire la volonté de certains de revenir en arrière dans ce dossier, en plus des problèmes du monde rural. A cet égard, M. Laenser a fait une autocritiqueen tant que responsable, en particulier lors qu’il est à l’écoute de la population qui affirme « ça fait 40 ans que le Mouvement Populaire est dans le gouvernement et il n’a rien fait pour le monde rural. S’il n’eut été les initiatives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le monde rural aurait souffert encore d’un enclavementtotal ».
M. Laenser, qui a également critiqué l’attitude de M. AbdelilahBenkirane, le Chef du gouvernement désigné, quand il affirme « nous, les trois partis (Parti de l’Istiqlal, Parti duProgrès et du Socialisme et Parti de la Justice et du Développement), constituons le “noyau dur” de la prochaine majorité. Ceux qui souhaiteraient se joindre à nous pas ne seront pas rejetés ». M. Laenser a précisé que « le Chef du gouvernement désigné devait procéder uniquementà un remaniement gouvernemental, mais il a voulumodifier la majoritéet a préféré introduire d’autres composantes dans la majorité. C’est son droit ».
D’autre part, M. Laenser a critiqué ceux qui affirment que l’attachement du Mouvement Populaire à la participation des partisdu Rassemblement National des Indépendants et de l’Union Constitutionnelle dans la prochaine la majorité constitue une violation de la Constitution et un “assassinat de la démocratie”, indiquant à cet égard que« la constitution est claire. Les élections ont eu lieu dans les délais et dans des conditions ordinaires. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a nommé le Chef du gouvernement du parti arrivé à la tête des résultats des élections. Jusqu’ici, toutes les dispositions de la Constitution ont été respectées ». M. Laenser a ajouté que « les dispositions de la Constitution obligent les partis à répondre à l’invitationdu Chef du gouvernement désigné. Nous avons répondu favorablement à l’invitation du Chef du gouvernement désigné. De ce fait, notre position est bonne. Ce qui est étrange, c’est l’attachement du Chef du gouvernement désignée à sa position ».
En ce qui concerne les critiques qui lui sont adressées, selon lesquelles il aurait eu recours à des manœuvres pour ne pas perdre la présidence de de la Région de Fès-Meknès, M. Laenser a souligné qu’il n’est pas de ceux qui vendentles intérêtsde leur parti pour conserver son poste, affirmant à cet égard « je suis prêt à abandonner mon poste si les conditions l’exigent ».
Sur un autre plan, le Secrétaire général du Mouvement Populairea réaffirmé que son parti est lié par des relations empreintes de plein respect avec le Parti de la Justice et du Développement et par une amitié globale avec le Chef du gouvernement et son parti, mais qu’il ne peut jamais abandonner les droits de son parti pour un intérêt privé ».
Pour sa part, M. Mohamed Al-Aâraj, coordonnateur du Groupe Haraki à la Chambre des Représentants, a affirmé, dans uneallocution de bienvenue, que cette rencontres’inscrit dans le cadrede la mise en œuvre de la démarche participative qui a été approuvée par les instances du parti (Secrétariat général et Bureau politique) qui sont animés d’une volonté résolue et d’une conviction ancrée que l’institution du groupe parlementaire au sein de la Chambre des Représentants jouit dela sacralité de la représentation de la volonté populaire et qu’elle est tenue d’assumer les missionsde la législation, du contrôle du travail gouvernemental et de l’évaluation des politiques publiques.M. Al-Aâraj a également affirmé que le parti est animé de la forte conviction que le groupe parlementaire est le prolongement de l’institution du parti et constitue son porte-parole au sein de cette institution constitutionnelle, à travers la diffusion des constantes et des positions politiques du parti.
M. Al-Aâraj a souligné que le Groupe Haraki est pleinement conscient la spécificité de ce mandat législatif, notamment en ce qui concerne la poursuite de la mise en application sainede la constitution, à traversl’adoption d’un bloc législatif encadré et étoffé, composé notamment de lois organiques structurantes, telles la loi organiques relative à l’officialisation de la langue amazighe, la mise en place de nouvelles institutions nationales,l’amélioration du travail législatif à travers des propositions de lois, ainsi que la participation des parlementairesaux efforts de la diplomatie parallèle, de l’action de contrôle et d’autres fonctions.
Il convient de noter que cette rencontre, à laquelle ont pris part les membres du Bureau politique et plusieurs cadres du parti et qui a été consacré à la discussion de la thématique« les techniques du travail législatif et de contrôle », a été marqué par la présentation de deux exposés, dont le premier a porté sur « le cadrage constitutionnel et juridique de l’institution de la Chambre des Représentants”, alors que le second exposé a porté sur « la structure administrative et organisationnelle de la Chambre des Représentants », suivis d’un débat général.