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Lors de la conférence organisée par l’Association des Femmes Harakies, en coopération avec la Fondation Friedrich Neumann- Mme Fatiha Assali : la principale bataille des femmes est de lutter contre la marginalisation et la mentalité machiste- M. Mohamed Ouzzine : L’institution de la parité dans la Constitution nécessite un nouveau combat- Mme Rajae Mekkaoui : Non à la mendicité et les droits ne s’arrachent pas par des vœux pieux

 

Les intervenantes et les intervenants, samedi dernier à Rabat, ont souligné la nécessité pour les femmes marocaines d'aller au-delà du discours plaintif et de l’incarnation du rôle de la victime, pour être en phase avec la réalité qui confirme qu’elles sont des actrices essentielles au sein de la société et des contributrices au développement.

Lors de la conférence organisée par l'Association des Femmes Harakies sur le thème « L'égalité entre les deux sexes : entre la réalité constatée et la situation escomptée », en célébration de la Journée mondiale de la femme qui coïncide avec le 8 mars de chaque année et en coopération avec la Fondation Friedrich Neumann, les participantes et les participants ont appelé les femmes à avoir confiance en leur potentialités, capacités et qualifications, à être fortes et attachées à l’exercice de leurs droits et à ne pas se soucier des actes et paroles de certains individus et groupes ; lesquels actes et paroles ont été dépassés par le processus démocratique dans lequel s’est engagé le pays.

Pour sa part, Mme Halima Assali, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, a souligné la nécessité de mettre en œuvre la constitutionnalisation de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination, à travers la création d'une instance à laquelle incombera cette mission, affirmant que cette question est extrêmement importante et oblige le mouvement féministe, toutes appartenances politiques et orientations idéologiques confondues, à transiter de la lutte revendicative à la lutte sur le terrain et sur tous les niveaux qui permettent aux femmes d'exercer leurs droits et non pas seulement revendiquer ces droits reconnus par la Constitution.

Mme Assali a ajouté « aujourd’hui, nous sommes dans un contexte de mise en application des dispositions de la Constitution, qui encadrera le processus avancé de mise en œuvre du projet sociétal moderniste et démocratique, parrainé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI  et auquel adhèrent les différentes forces politiques et organisations de la société civile ».

Mme Assali a indiqué que le mouvement féministe, au sein duquel l’Association des Femmes Harakies représente un acteur principal et une composante essentielle, dispose de tous les atouts pour être une force de proposition et un catalyseur en vue de la mise en œuvre de l’article 19 de la Constitution, ajoutant que la bataille principale dans laquelle devraient s’engager les femmes consiste en la lutte contre la marginalisation et la mentalité machiste qui prévaut encore et de manière inégale au sein de larges catégories et segments de la société.

Mme Assali a souligné que cette bataille requiert de redoubler d'efforts au niveau du changement des mentalités, à travers l’adhésion des élites de la société, dont notamment les intellectuels et les penseurs, dans une renaissance culturelle et intellectuelle qui consacrerait le statut de la femme et ferait face aux idées réactionnaires et aux courants et tendances hostiles à sa cause centrale, à savoir la liberté, l'égalité et la dignité.

La membre du Bureau politique du Mouvement Populaire a appelé les femmes marocaines en général et les femmes harakies en particulier à contribuer avec une nouvelle vision et des objectifs clairs à l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et à tous les programmes et projets de développement global, en vue de promouvoir la situation des femmes dans le monde rural et les périphéries des villes.

Mme Assali a affirmé que « sans lutte contre l’analphabétisme et sans lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité dans les rangs des femmes dans ces régions, nous ne pourrons pas avancer beaucoup dans les processus d’institution de la parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination.

Pour sa part, M. Mohamed Ouzzine, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire et ministre de la Jeunesse et des Sports, a affirmé « certes, la Constitution de 2011 a stipulé la parité entre les hommes et les femmes et le Maroc a œuvré depuis des années à faire jouir les femmes de leurs droits, mais force est de souligner que, sur le plan de la réalité, la constitutionnalisation de la parité requiert de mener une nouvelle lutte pour son institution effective ».

M. Ouzzine a ajouté que tout retard dans la mise en application des dispositions de la Constitution de 2011 constitue un indicateur que les femmes du Maroc sont toujours loin de jouir des droits que leur a garanti cette constitution et des principes et institutions qu’elle a stipulées et qui sont relatifs à l'égalité effective entre les hommes et les femmes et à la mise en place de l’instance en charge de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination.

M. Ouzzine a précisé que le Maroc traverse actuellement une période transitoire et qu'il y a aujourd'hui une constitution qui institue la parité, mais les faits avérés confirment que les acquis sont encore en-deçà des ambitions, comme en témoigne le taux de représentation des femmes qui ont été nommées à des postes supérieur et qui ne dépasserait pas 12 %.

Dans le même sillage, Dr. Rajae Naji Mekkaoui, Professeur de droit privé à la Faculté de droit de Rabat, membre de la Commission consultative de révision de la Constitution et experte auprès de nombreuses organisations nationales et internationales, a affirmé que l'approche naturelle pour associer la moitié de la société à l'effort de construction et de développement doit être fondée sur la conviction et la volonté de renforcer la discrimination positive en faveur des femmes dans les politiques publiques, les programmes sectoriels et les plans territoriaux de développement et sur la garantie de la consolidation de la participation politique des femmes en œuvrant à rehausser le niveau de représentativité des femmes au sein de toutes les institutions élues.

Dans son intervention axée sur le thème « l’Instance de parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination : les missions, la composition et les relations avec les institutions de gouvernance », Mme Mekkaoui a exhorté les femmes à adhérer positivement dans le domaine de la concurrence requise entre les deux moitiés de la société et ce, au service des grandes causes du Maroc.

Mme Mekkaoui a affirmé, dans ce sens, que « les femmes ne devraient pas quémander la parité, mais devraient être conscientes que les droits ne s’arrachent pas par des vœux pieux ». La professeur de droit privé à la Faculté de Droit de Rabat a conclu en soulignant que les femmes ne sauraient jouir de leurs droits à égalité avec les hommes que si ces derniers fassent preuve de modestie et acceptent de débattre des questions qui intéressent les femmes, et que si les femmes s’engagent dans les grandes questions nationales.

De son côté, M. Abdelghni Moundib, Professeur de sociologie et d'anthropologie à l'Université Mohammed V à Rabat, a affirmé la non réalisation de la parité entre les hommes et les femmes n'est pas un phénomène marocain, mais un phénomène universel qui prévaut dans les différents Etats du monde quels que soient leurs niveaux de progrès.

Dans son intervention consacrée au thème « L'égalité entre les deux sexes : entre la réalité constatée et la situation escomptée », le professeur de sociologie a évoqué à cet égard le Rapport sur le développement publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur le thème de de la réalisation de la parité entre les femmes et les hommes, précisant que le rang le Maroc est loin de celui des Pays-Bas qui se sont classé premier, mais le Maroc occupe un rang très honorable comparativement à certains pays arabes comme le Yémen.

Pour sa part, Mme Laura Gilmore du parti britannique libéral-démocrate a évoqué l’expérience britannique en matière de parité, affirmant dans ce sens « aucun pays n’a réalisé la parité entre les hommes et les femmes à 100% » et ajoutant que le Parti libéral-démocrate œuvre à garantir l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, mais il semble que le chemin est encore long et difficile compte tenu des données objectives actuelles.

De son côté, M. Abdelfettah Zahrach, avocat et Président de l’espace associatif "Al-Amal", a évoqué, dans son intervention consacrée au thème de « l'intégration de l'approche genre dans la gestion des ressources humaines », la lutte menée par le parti du Mouvement Populaire en vue de consolider l'égalité entre les femmes et les hommes, en matière de droits et de devoirs, au sein du parti, soulignant également l’action menée par le Secrétaire Général, M. Mohand Laenser, actuellement à la tête du ministère de l'Intérieur, s’agissant d’instituer le droit des femmes Soulaliyates à jouir des terrains collectifs.

A son tour, Mme Malika Najib, Coordonnatrice du Réseau de concertation interministériel en charge de l'intégration de l'approche genre dans la gestion des ressources humaines, a présenté l’action menée par le ministère en vue d'institutionnaliser l’approche genre.

Par ailleurs, les autres interventions lors de cette rencontre, animée par Mme Fatima Naima Mazi et laquelle ont pris part de nombreux acteurs politiques, associatifs et des droits humains, ont été unanimes à souligner que la mise en œuvre de l’article 19 de la Constitution et l’adéquation des lois et des politiques publiques avec ses dispositions demeurent tributaires de la mise en place d’une instance de la parité et de la lutte contre toutes les formes de discrimination dotée de compétences de contrôle, de proposition, d’orientation et de décision.

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