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Lors de la 7ème édition de l’Université Populaire sur le thème de « Quel rôle pour la gestion de la diversité culturelle dans l’immunisation du processus démocratique ? »La question amazighe n’est pas l’apanage des partis ou d’une catégorie de Marocains, mais concerne tous les Marocains

Les intervenants lors de la 7ème édition de l’Université Populaire, organisée par le parti du Mouvement Populaire, samedi dernier à Rabat, ont été unanimes à souligner que la formulation adoptée dans la Constitution de 2011 fait de la langue amazighe une langue officielle avec sursis.

Les participants à cette manifestation, organisée sous le thème « Quel rôle pour la gestion de la diversité culturelle dans l’immunisation du processus démocratique ? » et dont les travaux ont été inaugurés par la projection d’un film documentaire sur la langue amazighe et la diversité culturelle, ont précisé que la Constitution de 2011 été explicite sur ce plan dans le sens où il a institué le caractère officiel de la langue amazighe  aux côtés de la  langue arabe. L’article 5 de la constitution dispose, en effet, que la langue amazighe est une langue officielle de l’Etat, et stipule qu’une loi organique définira les étapes de consécration du caractère officiel de la langue amazighe et les modalités de son intégration dans les domaines prioritaires de la vie publique.

M. Mohammed Ouzzine, Coordinateur général de l’Université Populaire, a souligné que la protection du processus démocratique dans lequel s’est engagé le Maroc et les étapes qu’il a parcourues depuis le Discours Royal en vue de consacrer les principes universels des droits de l’Homme ; lesquelles étapes ont été couronnées par l’adoption de la Constitution de 2011 à travers la constitutionnalisation de la diversité linguistique et culturel du Maroc et la pluralité de ses affluents  civilisationnels et son ouverture sur le monde, requiert de tous les acteurs, qu’ils soient politiques ou intellectuels, de mener une réflexion approfondie sur une gestion culturelle saine conformément à un programme national global, définissant l’ensemble des éléments et des aspects de la culture marocaine sans perdre de vue la prise en considération des langues étrangères et des autres cultures.

Après avoir mis l’accent sur l’importance de la 7ème édition qui a enregistré la participation de chercheurs et d’experts marocains et étrangers, le Coordinateur général de l’Université Populaire a affirmé que le parti du Mouvement Populaire, qui a été fondé sur les valeurs de la diversité et du pluralisme, a contribué à consacrer la conviction que la reconnaissance de ces valeurs et le rejet de l’exclusion et de la marginalisation est la véritable et principale garantie pour l’unité nationale.

Pour sa part, M. Mohand Laenser, Secrétaire Général du Mouvement Populaire, a affirmé que la problématique dont a souffert la langue amazighe durant les dernières décennies est que l’Etat a accordé à la langue amazighe, depuis les années 70 du siècle dernier, une position que ne lui avaient pas accordé d’autres pays qui comprennent des amazighs, mais une certaine confusion et omission est intervenu et d’autres pays nous ont précédé et devancé sur ce plan.

M. Laenser a rappelé que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a défini dans le discours d’Ajdir les mécanismes et les outils pour la promotion de  la langue amazighe, indiquant que la Constitution de 2011 a défini des délais pour activer ces mécanismes, qui devraient être mis en œuvre dans un délai de cinq ans, qui correspond à la durée du mandat gouvernemental qui a suivi l’amendement constitutionnel.

Le Secrétaire Général du Mouvement Populaire a mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre les dispositions de Constitution de 2011, affirmant que « la langue amazighe n’est pas l’apanage des partis ou d’une catégorie de Marocains, mais concerne tous les Marocains. Ce qui nécessite l’ouverture d’un dialogue national, même si cela n’est pas facile ». M. Laenser a affirmé à cet égard « nous devons trouver des moyens pour assurer la mise en œuvre des dispositions de la constitution de manière ordinaire, parce que le Maroc est naturellement pluriel sur les plans culturel et linguistique. Nous parlons toutes les langues sans aucun problème ».

De son côté, M. Saâd Eddine El Othmani, Président du Conseil national du Parti de la Justice et du Développement, a critiqué le traitement réservé par les partis marocains à la langue amazighe, affirmant que ces partis n’accordent pas à cette langue la place qu’elle mérite dans leurs programmes et n’œuvrent pas assez à sa promotion, y compris le Parti de la Justice et du Développement.

Entamant son intervention par une analyse du thème choisi pour la 7ème édition de l’Université Populaire, à savoir « Quel rôle pour la gestion de la diversité culturelle dans l’immunisation du processus démocratique ? », M. Othmani a estimé que ce titre  est réducteur de la question de la diversité culturelle au Maroc et suggère que les amazighs sont une minorité, alors qu’ils constituent la majorité en fait.

M. Othmani a affirmé dans ce sens « la langue amazighe est une langue de la majorité et non de la minorité, car plus de 50 % des Marocains parlent la langue amazighe, en dépit de la marginalisation et de la négligence dont a souffert cette langue tout au long des cinquante dernières années ».

Le Président du Conseil national du Parti de la Justice et du Développement a indiqué, par ailleurs, pour « il aurait été plus pertinent de choisir le titre ‘‘quel rôle pour parachever le chantier de la promotion de la langue amazighe pour accorder de la crédibilité au processus démocratique ?’’, car il ne s’agit pas de faire de la ‘‘bienfaisance’’ à l’égard des Amazighs afin de garantir leur droit à l’existence , mais il s’agit de les faire accéder à un droit légitime dont ils devraient jouir ». M. Othmani a conclu en mettant l’accent sur la nécessité de conjuguer les efforts en vue d’accélérer l’adoption et l’entrée en vigueur de la loi organique relative à la langue amazighe.

Dans le même contexte, M. Mahjoubi Aherdane, Président fondateur du Mouvement Populaire, qui a préféré intervenir en dernier, a adressé de vives critiques à la façon de traiter la langue amazighe, que ce soit par les Amazighs eux-mêmes que par les autorités concernées par la mise en œuvre des dispositions de la Constitution de 2011 relatives à la langue amazighe.

Dans ce sens, M. Aherdane a affirmé «dans nos réunions, nous parlons trop et nous sortons avec des recommandations et des positions, mais nous n’activons rien et nous attendons l’avènement de l’année prochaine pour répéter les mêmes paroles sans avoir accompli aucune des décisions que nous avons convenu, et tout ce que nous avons convenu est rangé dans des tiroirs ».

M. Aherdane a souligné que les Marocains qui sont d’origine amazighe ont droit de jouir pleinement de tous leurs droits et la question amazighe ne doit pas être considérée comme une bataille qui doit être menée pour obtenir des droits, mais un droit dont on devrait jouir.

Il est à signaler que la 7ème édition de l’Université Populaire, qui a enregistré la participation de nombreux acteurs marocains et étrangers, a été marquée par l’organisation de deux ateliers, le premier a traité du thème «  la langue amazighe, un héritage civilisationnel et humain maghrébin », alors que le second a été consacré au thème « la langue amazighe et la mouvance sociale en Afrique du Nord ».

Cette édition a été l’occasion d’évoquer principalement à travers les débats qui l’ont rythmé la dimension identitaire sous différents angles et a souligné que le langue amazighe constitue un patrimoine commun de tous les Marocains, aussi bien les amazighophones ou ceux qui ne le sont pas, ce qui nécessite l’ouverture d’un dialogue sérieux en vue d’accélérer le rythme d’adoption de la loi et des deux lois organiques y afférents.

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