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Le parti du Mouvement Populaire organise une conférence sur le thème « la régionalisation élargie…quel modèle de développement durable et de bonne gouvernance territoriale ? »La régionalisation élargie est une option stratégique qui requiert l’implication consciente de toutes les catégories du peuple pour assurer sa réussite et sa continuité

Les intervenants lors d'une conférence organisée par le parti du Mouvement Populaire, vendredi dernier à Rabat, sur le thème « la régionalisation élargie…quel modèle de développement durable et de bonne gouvernance territoriale ? », ont été unanimes à souligner que la régionalisation élargie ne saurait être une décision volontariste à prendre au niveau de la capitale ou une décision centrale à appliquer aux niveaux local et régional en vertu d’une loi ou d’une décision administrative qui ne prendraient pas en compte les données locales et la qualité des élites politiques locales en charge de son application. Ils ont souligné toutefois que la régionalisation élargie constitue une volonté politique consciente qui nécessite un consensus politique et une unanimité nationale autour desquels interagissent  l’ensemble des composantes de la société.

Ces intervenants ont souligné, lors de cette conférence à laquelle ont assisté des personnalités de premier rang, y compris des politiques, des académiciens, des experts de l'intérieur et l'extérieur du pays et des acteurs associatifs et du monde des médias, et qui a été modérée par M. Mohamed Laârej, député parlementaire du groupe du Mouvement Populaire, que la régionalisation élargie est une option stratégique qui requiert une implication consciente de toutes les catégories du peuple pour assurer sa réussite et sa durabilité, précisant qu’il s’agit d’un parcours difficile et complexe qui nécessite la progressivité dans son application et la mise en place de mécanismes clairs pour son activation et contrôle, tout en œuvrant à son évaluation durant chacune de ses phases de développement dans l’avenir, sans pour autant porter atteinte à l'unité nationale, aux constantes et aux sacralités de la maison, garantes de sa cohésion.

Professeur Mohamed Souafi :

Le projet de réforme régionale constitue un grand défi et une valeur ajoutée dans le parcours de la démocratie locale

M. Mohamed Souafi, membre de la Commission consultative sur la régionalisation élargie, a affirmé, lors de son intervention sur le thème « le projet marocain de régionalisation élargie », que le projet de réforme régionale constitue un grand défi, une valeur ajoutée dans le parcours de la démocratie locale au Maroc et un choix volontariste pour consacrer l’Etat de droit.

M. Souafi a ajouté que la régionalisation élargie constitue un levier pour le développement économique et social, capable de faire face aux séquelles du sous-développement et de traiter la croissance inéquitable et les disparités entre les régions, et, de manière générale, contribuer au développement économique et social, équilibré et équitable du pays.

M. Souafi a indiqué que la régionalisation élargie représente un saut qualitatif, impulse une nouvelle dynamique et ouvre de larges horizons prometteurs, affirmant qu’il ne fait aucun doute que l’Initiative Royale de lancer le projet de régionalisation avancée constitue l’un de ces moments forts traduisant un changement historique dans le sens de la consolidation et le développement du modèle démocratique et de développement.

Le membre de la Commission consultative sur la régionalisation élargie a estimé que la prise en considération de la spécificité culturelle et sociale est de nature à préserver la régionalisation et à consacrer la cohésion sociale, ce qui ferait de la région un espace de développement local. M. Souafi a indiqué, par ailleurs, que tout cela nécessite de consacrer des ressources humaines et financières importantes à la régionalisation élargie, en vue de la doter de moyens d'action et de la capacité à assumer les attributions qui lui sont accordées dans le domaine du développement économique, social et culturel.

Le professeur Souafi a souligné que la régionalisation représenté un enjeu pour toutes les catégories de la société avant d’être un enjeu pour l'Etat ou le gouvernement, voire qu’il constitue la véritable porte d'entrée vers l’édification de l’Etat de droit.

M. Souafi a précisé à cet égard qu'il faudrait intensifier les relations entre les différentes collectivités territoriales et les rendre davantage fluides, indiquant qu’au côté de la préservation par ces collectivités de leur autonomie sur un pied d'égalité, elles seront tenues de s’impliquer dans une nouvelle dynamique régionale, nécessitant l'intégration et l'harmonie entre les initiatives et les actions en vue d’assurer la coordination et la synergie des potentialités, à même de garantir la promotion continue de la région dans son ensemble.

M. Souafi a conclu que la régionalisation élargie efficace devrait satisfaire aux aspirations du citoyen, à ses préoccupations et à ses problèmes, en particulier ceux liés à l’emploi, à la santé et à l'éducation, soulignant la nécessité d'adopter un modèle régional basé sur la spécificité du Maroc et se hissant aux aspirations du futur.

Le député parlementaire espagnol Manuel Caria Chavez :

Je suis convaincu que le Maroc réussira dans sa mission

Le député parlementaire Manuel Caria Chavez Gonzalez, du groupe socialiste espagnol et ancien Président de la région d'Andalousie, a précisé que l'Espagne a connu comme une sévère crise politique et un isolement avant la réforme de la constitution de 1978, en raison de la gouvernance centralisée.

Le député parlementaire a souligné que l'Espagne était un Etat centralisé qui contrôlait tout, en particulier sous le règne du régime de Franco, malgré l’existence historique de la diversité culturelle et linguistique de nombreuses régions espagnoles, comme l'Andalousie et la Catalogne.

M. Chavez a indiqué qu’en dépit de ce centralisme espagnol, le législateur espagnol a opté pour accorder aux régions une autonomie et de larges attributions au sein de l'unité nationale, sans pour autant se transformer en un Etat fédéral. Il a affirmé également que la prédilection de l'Espagne pour la régionalisation en tant que système politique, autour duquel a eu lieu un consensus entre les acteurs politiques et l'Institution monarchique après la disparition du régime de Franco, l'a aidée à attirer des investissements étrangers, à jeter les bases de la phase de transition démocratique et à adhérer à l'Union européenne en 1986.

M. Chavez a conclu que le développement du processus de régionalisation enregistre beaucoup de difficultés sur la voie de la réalisation de ce qui est escompté, soulignant toutefois que ce processus contribue au développement du pays et réalisé l’équilibre dans le pays, affirmant que le Maroc est un grand pays qui se distingue par son histoire ancestrale et ses spécificités nationales et qu’il est personnellement convaincu que le Maroc réussira dans sa mission.

 

Le préfet honoraire français Yvon Ollivier:

L’évolution du modèle français dans le domaine de la régionalisation n’avait pas de liaisons politiques

S’agissant de l'expérience française, le préfet honoraire français, M. Yvon Ollivier, a souligné, lors de son intervention sur le thème « le modèle français dans le domaine de la régionalisation », que la question de la régionalisation élargie en France a été récemment soulevée, puisque les premières préoccupations françaises par rapport à cette question datent des années soixante du siècle dernier.

M. Yvon Ollivier a précisé que la logique française n’accorde pas une grande attention à la régionalisation comparativement au grand intérêt qu’il accorde  à la  déconcentration et à la décentralisation au niveau de la collectivité territoriale.

M. Ollivier a ajouté que la démocratie française a transformé son modèle politique en un modèle en constante évolution, puisque l'Etat a focalisé ses efforts sur la décentralisation en tant que base pour la réalisation de l'intégration territoriale nationale, indiquant que ce modèle a évolué au point où la collectivité territoriale jouit désormais de pouvoirs similaires à ceux du gouvernement et du chef d'Etat.

M. Ollivier a précisé, par ailleurs, qu’en raison des développements internationaux, le modèle français a été contraint, face aux nouvelles valeurs d'ouverture imposées par les évolutions imposées, à faire évoluer sa logique en créant de nouveaux mécanismes pour répondre à ces changements, à travers notamment l'adoption de la régionalisation.

Le préfet honoraire a conclu que les développements ont imposé la spécialisation des provinces en matière de préservation de la justice sociale et des régions en l'ouverture sur tout ce qui est mondial et interne, rappelant que le modèle français dans le domaine de la régionalisation n’avait pas de liaisons politiques et n’avait pas trait à la gestion culturelle des zones.

 

Professeur Ahmed Abou-Achik :

Il est impossible d’instaurer la régionalisation en l'absence d'enjeux

M. Ahmed Abou-Achik, professeur à l'Université Mohammed V de Rabat, a affirmé, lors de son intervention sur le thème « La régionalisation élargie et les enjeux de développement territorial », que le concept de la gouvernance locale revêt, ces dernières années, une grande importance sur différents plans et ce, en raison de son association avec le concept de développement.

Le professeur Abou-Achik a précisé que sortir l'administration locale de sa crise et de ses différents problèmes nécessite la mise en place d’une bonne gouvernance locale, qui constitue un remède à ces différents problèmes et un moyen de traiter la rigidité des modes d’action de l’administration locale afin de maximiser le rendement des élites locales et d'être à l’écoute des aspirations, attentes et besoins des citoyens, en communiquant étroitement avec eux et en œuvrant, avec engagement et responsabilité et dans le cadre des principes généraux de la bonne gouvernance locale, à satisfaire leurs besoins et à servir leurs intérêts, ainsi qu’à travers l’association des différents acteurs dans le cadre du principe de la coopération entre les acteurs locaux et l'adoption d'une approche participative qui soit au service de l’intérêt général.

Le professeur Abou-Achik a indiqué également que la gouvernance territoriale ne saurait être efficace que si ses piliers de base sont fondés sur le renforcement de la démocratie représentative, l’élargissement de la démocratie participative, l’ouverture de nouveaux horizons pour la participation des femmes et la réservation d’une place prépondérante à la priorité à démocratie sociale.

S’agissant des enjeux de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, le professeur Abou-Achik a souligné que cette mise en œuvre nécessite la consolidation de l’Etat de droit, la qualification et l’implication des partis politiques, ainsi que le renforcement des régions à venir par des ressources humaines et financières.

Concernant la solidarité entre les régions ou la solidarité nationale, le professeur Abou-Achik a précisé que la diversité des potentialités et des moyens devrait être mise à profit pour soutenir les conditions du développement de l’Etat unifié économiquement et socialement, indiquant que cela exige de chacun des régions d’optimiser l’exploitation de ses atouts, tout en mettant en place des mécanismes efficients de solidarité, incarnant la complémentarité et la cohésion entre les régions dans un Maroc uni. Le professeur Abou-Achik a affirmé, dans ce sens, que cela pourra aboutir à la complémentarité et la solidarité économique entre les régions qui garantiraient une croissance économique équitable, qui, à son tour, assurerait la croissance et la stabilité sociale et politique.

Le Professeur Abou-Achik a conclu qu’il n’est pas possible de réaliser la régionalisation en l'absence d’enjeux et qu’il faudrait adopter un modèle maroco-marocain, dont les spécificités et les objectifs sont énoncés dans la nouvelle constitution.

 

Professeur Abdellatif Benchrifa :

La régionalisation élargie doit être purement marocaine

Intervenant sur le thème de « la régionalisation élargie », le professeur Abdellatif Benchrifa a affirmé que la question de la régionalisation élargie n’obéit pas à un modèle unique et absolu et qu’il ne s’agit pas d’un choix intervenant en réponse aux revendications exprimées par une masse, mais qu’il s’agit d’un choix pris dans le cadre d’une souveraineté absolue et ayant pour objectifs l'approfondissement de la démocratie et la contribution de manière davantage efficace dans le développement économique et social.

Le professeur Benchrifa a indiqué que l’unité est celle qui est fondée sur l'unité de la nation et du territoire, qui fait référence à l’attachement aux sacralités et aux constantes de la nation et qui peut être considéré en tant que référentiel solide pour toute orientation future de la régionalisation élargie, précisant que les expériences internationales dans ce cadre mettent l’accent sur la priorité qui devrait être accordée à ce principe fondamental, qui fait de « l’unité de l'Etat » la règle de base fédératrice, en considération de la diversité spatiale, ethnique et culturelle.

Le professeur Benchrifa a noté que la régionalisation élargie doit être la confirmation démocratique de l’exception du Maroc, riche par la diversité de ses affluents culturels et spatiaux qui fusionnent dans une seule identité nationale. Il a indiqué également que cette régionalisation devrait être purement marocaine découlant des spécificités du Maroc, non pas clonée et attachée aux sacralités et aux constantes de la nation, à savoir l'unité de l'Etat, de la patrie et du patrimoine, eu égard au fait que Sa Majesté le Roi est le Commandeur des Croyants, le seul et unique Imam (guide), le garant de l'unité du pays et de sa stabilité et celui qui veille sur la garantie des libertés publiques pour l’ensemble du peuple marocain avec ses différentes composantes.

 

 

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