الأخبار

De quelle réconciliation parle-t-on lorsque 2M tente de taire la voix harakie ?

Les téléspectateurs ont pu apprécier le « spectacle politique » qui leur a été servi par 2M à travers son émission hebdomadaire « Moubacharat Maâkoum » et ce, en présence de dirigeants politiques représentant les différents courants politiques venus exprimer leurs points de vue idéologiques, allant de la gauche à la droite, en passant par le centre, et d’autres qui n’ont pas encore déterminé leur position en attendant que se produire un miracle lors des élections de 2012. 

Toute personne qui s’intéresse aux développements des événements politiques actuels, marqués par des troubles et des instabilités, qui ont été engendrés par des alliances, des fusions et des polarisations politiques multicolores, aurait pu relever la tentative de taire la voix de la pensée harakie, ancrée dans la scène politique depuis l’indépendance. 

Grâce à cette « performance suicidairee, 2M a réussi ainsi à légitimer la censure préalable sur la pensée harakie, en recourrant volontairement aux ciseaux pour procéder à l’amputation de la langue d’un parti qui joue un rôle pionnier dans les équilibres politiques au niveau des institutions exécutives et législatives. 
Fidèle à l’éthique professionnelle qui est la sienne, 2M nous fait revenir à une phase historique dépassée depuis l’institution de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) en août 2002 ; lequel événement a ouvert la voie à des réformes dans l’ère de la révolution et les médias et les communications, qui ont offert l’opportunité à des opérateurs privés d’intégrer ce secteur dans le cadre du respect des principes d’objectivité, de neutralité, du pluralisme et d’égalité et ce, dans l’objectif de servir l’intérêt général. 

Le comble est que cette farce de l’exclusion et la marginalisation a lieu au moment même où se tient un dialogue national élargi sur le rôle et l’avenir des médias dans la société, visant à édifier un espace médiatique démocrate et solidaire, qui soit à la hauteur des aspirations de toutes les composantes de la société marocaine.

Cette farce a eu lieu également au moment même où on essaye de jeter les bases d’un dialogue sérieux et rationnel autour de la question de répartition équitable des quotas entre les protagonistes politiques, afin que les contribuables marocains qui financent les chaînes publiques puissent jouir et profiter des différentes idées et opinions.

2M a ainsi violé le droit de l’autre à avoir une opinion, reconnaissant au citoyen seul le droit d’émettre des jugements et lui permettant d’ouvrir un débat en émettant ses commentaires et critiques au sujet des idées qui circulent. 

Il est évident que l’exclusion de l’opinion d’autrui de la table du débat sur le paysage politique dans notre pays interpelle le citoyen marocain qui s’interroge sur les raisons de l’exclusion du Mouvement Populaire du débat autour du rôle des partis de la majorité gouvernementale, des perspectives d’alliances sur la scène politique et de l’élection du Président de la Chambre des Représentants. Le Mouvement Populaire n’a donc pas pu parler de la pensée qu’il prône, des nouvelles orientations et visions qu’il a adoptées à l’égard de l’actualité de la scène politique, dans l’attente de révéler ses idées lors de son 11e congrès national en juin 2010. 

La pensée libérale a été intentionnellement exclue de l’émission diffusée par 2M, offrant l’occasion à trois partis de la Koutla, à trois partis ayant une idéologie socialiste, à un parti prônant un islamisme modéré et à un autre parti qui a préféré rester ambigu au sujet de ses choix idéologiques, pour transmettre des messages politiques, taillés sur mesure et prêts à la consommation politique. 

A notre avis, le débat sur la crédibilité des médias publics reste encore ouvert sur tous les fronts. Par conséquent, cet incident et d’autres, exigent de la part de responsables de cette institution médiatique de remédier à cette situation de manière objective, sans vainqueur ni vaincu, pour améliorer les relations entre les médias et les autres institutions.

مقالات ذات صلة

زر الذهاب إلى الأعلى