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Dans le communiqué final de l’Université Populaire organisée sous le signe « Le nouveau défi de la question amazighe : quels acquis pour quel avenir ? »

Les travaux de l’Université Populaire, organisée par le Mouvement Populaire les 8 et 9 mai courant à Skhirat, ont été couronnés par les recommandations émises par les quatre ateliers thématiques, qui ont été formulées dans une déclaration finale dont lecture a été donnée par M. Ahmed Benkaddour, Rapporteur général de la 4e session de l’Université Populaire.

La séance de clôture a été également marquée par l’exposé présenté par M. Addi Sbaîi, membre du Bureau politique du Mouvement Populaire, sur le thème « la question amazighe, entre le militantisme et les perspectives d’intégration », qui a suscité un débat approfondi entre les participants ; un débat ayant pour objet la question amazighe et où s’est mêlé l’approche politique avec la vision académique.

Ci-après le texte intégral de la déclaration finale :

Consacrant la démocratie participative, adoptée par l’Université Populaire dans son traitement de l’actualité de la question amazighe, qui est une question nationale qui intéresse tous les Marocains, la 2e session de l’Université Populaire consacrée à cette question s’est tenue les 8 et 9 mai 2010 dans la ville de Skhirat, sous le signe « Le nouveau défi de la question amazighe : quels acquis pour quel avenir ? », avec la participation de nombreux acteurs politiques et associatifs, de personnalités et de chercheurs intéressées, du Maroc et de l’étranger, toutes appartenances politiques et courants intellectuels confondus.

Après la séance d’ouverture, marquée par les discours de M. Mohamed Ouzzine, coordinateur de l’Université Populaire, et M. Mohand Laenser, Secrétaire Général du Mouvement Populaire, les participants avaient rendez-vous avec les exposés de M. Mahjoubi Aherdane, Président du Mouvement Populaire, de M. Saïd Saâdi, Président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie en Algérie, et de M. Ahmed Assid, membre de l’Observatoire Amazigh des Droits et des Libertés.

Les contributions des participants aux travaux de l’Université Populaire ont été réalisées dans le cadre des ateliers thématiques suivants:

– Atelier juridique et des droits de l’Homme ;

– Atelier d’éducation et d’enseignement ;

– Atelier de l’information et de la communication ;

– Atelier du développement et des domaines socioculturels et de la régionalisation.

Ces quatre ateliers ont abordé les différentes dimensions associées à la question amazighe, en vue de contribuer à relever les acquis réalisés, à examiner les obstacles et à proposer des alternatives permettant d’assurer une place de choix à l’amazigh dans les institutions, de manière à être en phase avec les dernières évolutions et à répondre aux défis de l’étape actuelle.

Adoptant les rapports de ces ateliers et les suggestions qui ont largement examinées par les participants, les participants dans ces quatre ateliers ont souligné les recommandations suivantes:

1- La garantie d’une protection juridique à l’amazigh, à travers la consécration de la dimension amazighe de l’identité nationale dans le préambule de la Constitution et l’institution de la langue amazighe comme langue nationale et officielle ;

2- La levée des restrictions juridiques entravant le processus d’intégration de la langue amazighe dans la vie publique, l’abrogation de l’interdiction des prénoms amazighs et l’activation de la Décision Royale relative à l’usage de la langue amazighe dans les tribunaux ;

3- La réhabilitation de la loi coutumière amazighe, comme l’une des principales sources de législation au Maroc ;

4- La consolidation des acquis capitalisés par la langue amazighe dans l’enseignement, considérés comme étant les piliers garants de la préservation et de la promotion de la langue amazighe. Ces acquis sont le caractère obligatoire de l’enseignement de la langue amazighe, sa généralisation horizontale et verticale, la normalisation, l’adoption de l’alphabet amazigh « Tifinagh » et l’accélération du rythme de mise en place des ressources matérielles, humaines et juridiques pour assurer la réussite du processus d’intégration de la langue amazighe dans le système éducatif ;

5- Prise en compte de la spécificité historique et culturelle du découpage régional prévu dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation élargie, afin de d’assurer la cohésion sociale nécessaire et la réussite des projets de développement local ;

6- La relecture de l’histoire du Maroc afin de réhabiliter l’histoire sociale, qui met en exergue les symboles culturels et civilisationnels amazighs ;

7- prise en compte de la politique de régionalisation élargi dans le cadre de l’élaboration des programmes et des contenus scolaires, à travers l’intégration de l’ensemble des données géographiques, humaines et socioculturelles relatives à chaque région dans le cadre des programmes d’enseignement régionaux, aux côtés des disciplines et des contenus à caractère national ;

8- Œuvrer à faire des médias marocains des médias citoyens qui respectent les principes d’égalité et de proximité, afin qu’ils puissent refléter les différents aspects de la diversité culturelle qui représentent la réalité de la société marocaine ;

9- Faire des médias amazighs un levier de communication, de développement, d’encadrement, d’éducation et d’information et abolir les clichés folkloriques qui confinent la culture amazighe dans des images touristiques figées, tout en veillant à assurer l’équilibre nécessaire entre le traditionnel et le moderne dans les émissions médiatiques amazighes ;

10- Développement des programmes amazighs dans les chaînes de télévision nationales et l’augmentation des créneaux horaires réservés à ces programmes pour atteindre 30% du temps d’émission, et ne pas considérer que la chaîne de télévision amazighe (la 8e) constitue une alternative à la quote-part des programmes amazighs dans les autres chaînes de télévision ;

11- Préservation du patrimoine architectural dans les différentes régions du Maroc, l’encouragement de la recherche archéologique dans divers sites et la création de musées régionaux dans l’ensemble des régions du Maroc ;

12- Adoption de l’alphabet « Tifinagh » dans l’espace public et sur les façades des institutions officielles, et non restreindre son utilisation par les organisations de la société civile et les particuliers.

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