Annonce à Rabat de la naissance d’une coalition regroupant 8 partis- Les dirigeants des huit partis sont conscients de la lourdeur des missions à accomplir et du caractère crucial de cette historique sur le plan national- La coalition n’est pas dirigée contre aucune partie, mais elle est une coalition ouverte- La coalition jette les bases d’une démocratie effective ressenti par le citoyen marocain dans toutes ses manifestations

Hier matin (mercredi) à Rabat, a été annoncé la naissance de la « Coalition pour la démocratie », qui regroupe huit partis politiques, le Mouvement Populaire, le Rassemblement National des Indépendants, le Parti Authenticité et Modernité, l’Union constitutionnelle, le Parti Travailliste, le Parti de la Renaissance et de la Vertu, le Parti de la Gauche verte et le Parti socialiste.

Intervenant lors de cette manifestation à laquelle ont pris part plusieurs acteurs politiques, syndicaux et de la société civile, les dirigeants des huit partis ont été unanimes à souligner que la volonté d’action commune et de promouvoir l’action politique constructive au service de l’intérêt de la patrie a motivé la formation de cette coalition moderniste et démocratique.

Les Secrétaires Généraux des huit partis ont souligné qu’ils sont conscients de la lourdeur des missions qui leurs incombent et de la délicatesse et de l’importance de l’étape historique que traverse le Maroc, précisant que les défis internes, autant économiques, institutionnels  que sociaux, ainsi que les défis externes relatifs à la crise économique mondiale et le soulèvement arabe, sont autant de facteurs qui imposent d’œuvrer dans le cadre d’une large coalition nationale pour défendre le projet sociétal démocratique.

Ils ont également souligné que cette coalition n’est dirigée contre aucune partie et qu’elle ne vise pas de servir des intérêts restreints, mais que cette coalition œuvre  à élaborer une offre politique, basée sur un positionnement et un programme clair, au contenu lisible et porté par une coalition partisane aux composantes claires, qui faciliterait aux électeurs la mission de distinguer entre les protagonistes et clarifierait les éléments du contrat politique soumis à leur libre choix.

Les intervenants ont souligné que la coalition, formée de partis responsables et conscients des revendications des Marocains et au sein de laquelle chaque parti préserve son pleine indépendance et ses organes décisionnels, outre le fait qu’elle demeure une coalition ouverte sur le reste des autres composantes souhaitant y adhérer, œuvrera à sortir de la phase de transition démocratique à la consécration de la démocratie et de promouvoir l’action politique, en vue de transcender la division et la dispersion pour épouser la consolidation et l’unification.

Pour sa part, M. Mohand Laenser, Secrétaire Général du Mouvement Populaire, a affirmé que la coalition d’aujourd’hui soulève des questions, telles la moralisation de la vie publique, la garantie de la dignité du citoyen et la bonne gouvernance , soulignant qu’il ne s’agit pas d’une alliance dirigée contre une quelconque partie, mais qu’elle est ouverte sur les autres formations politiques, aussi bien celles qui sont au sein du gouvernement que celles qui sont dehors, d’autant plus que l’étape actuelle requiert de jeter les bases d’une véritable démocratie ressentie par le citoyen marocain dans toutes ses manifestations, et niant qu’il existe des contradictions au sein des partis constitutifs de cette coalition, car son but ultime est d’être au service du pays et des citoyens en général.

De son côté, M. Salaheddine Mezouar, Président du Rassemblement National des Indépendants, a nié les rumeurs colportées hier au sujet du retrait des partis du Mouvement Populaire et du Rassemblement National des Indépendants du gouvernement, déclarant « nous sommes des partis responsables et conscients de la lourdeur des missions dictées par l’étape actuelle, et donc nous poursuivrons notre action dans le cadre de la majorité jusqu’à la dernière minute de la vie du gouvernement.

Il a ajouté que la coalition d’aujourd’hui est beaucoup plus importante que les rumeurs qui circulent à son sujet, car elle concerne le développement du paysage politique du pays et va au-delà des concepts de ses huit composantes et parce que le but est de rehausser l’action politique au niveau des attentes du peuple marocain de manière générale.

Le Président du Rassemblement National des Indépendants a précisé que la coalition des huit partie ambitionne de contribuer à l’édification saine de la démocratie et consolider ainsi l’édifice de l’Etat moderne qui a accumulé des expériences et qui est de nature à protéger le pays contre divers chocs, partant de la crise économique mondiale et arrivant au soulèvement de la rue arabe, mettant en exergue la conviction des huit partis s’agissant de la nécessité de s’unir et de s’engager dans la consolidation du processus démocratique en faveur de laquelle tout le monde a milité aux côtés de l’institution royale.

Dans ce même sens, M. Mohamed Cheikh Biadillah, Secrétaire Général du Parti Authenticité et Modernité, a affirmé que cette coalition  n’est en aucun cas instrumentalisée à des fins purement politiques, mais qu’elle vise à contribuer à consacrer le rôle avant-gardiste de l’élite politique croyant en la démocratie, la modernité et la justice sociale et fusionnant étroitement avec tous les acteurs associatifs aspirant au changement. Il a ajouté que les partis composant la coalition ambitionnent de rationaliser l’action partisane, d’immuniser le paysage politique et de renforcer son attrait, surtout avec la nouvelle constitution qui a ouvert de nouveaux horizons, vastes et prometteurs.

Pour sa part, M. Mohamed Labied, Secrétaire Général de l’Union Constitutionnelle, a estimé que cette coalition est naturelle et qu’elle intervient dans une conjoncture qui requiert de consolider les rangs pour relever les défis majeurs, qu’ils soient internes ou externes, indiquant que cette coalition va au-delà des limites de la compétition électorale pour constituer un enjeu décisif à même de permettre de gagner de nouveaux paris.

M. Abdelkrim Benatiq, Secrétaire Général du Parti Travailliste, a nié, quant à lui, que l’un des huit dirigeants ait piloté à lui seul cette coalition, affirmant « nous sommes parvenus à la coalition d’aujourd’hui par conviction totale des revendications du Maroc d’aujourd’hui qui a grand besoin d’une coalition sociétale, qualifiant cette coalition de démocratique et qu’elle va au-delà de la phase des préparatifs et de l’organisation des élections du 25 novembre prochain.

Par ailleurs, M. Abdemjid Bouzoubaâ, Secrétaire Général du Parti Socialiste, a évoqué la relation dialectique entre la coalition et la contribution au parachèvement de l’édifice démocratique, affirmant que la gauche, aux côtés des autres composants de la société marocaine, a joué un rôle dans la consolidation des acquis démocratiques réalisés par le Maroc et soulignant que les orientations de la gauche ne sont pas incompatibles avec celles des autres partis démocratiques.

Pour sa part, M. Mohamed El Khalidi, Secrétaire Général du Parti de la Renaissance et Vertu, a rappelé les orientations des huit partis alliés, affirmant que ces orientations sont claires et que chacun des partis conservera son identité et ses orientations, et soulignant que la coalition demeurera ouverte aux autres composantes souhaitant s-y joindre et contribuer à la construction de cet édifice démocratique.

De son côté, M. Mohamed Fares, Coordonnateur Général du Parti de la Gauche Verte, a évoqué l’horizon de cette coalition qui représente un grand défi à gagner, affirmant « il est vrai que mon parti est encore petit, mais ses orientations et ses préoccupations sont clairs, eu égard notamment au fait que l’environnement et la problématique de sa préservation n’ont pas de limites ».