Zineb Abou-Abdellah
M. Abderrahman Drissi, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a critiqué l’incapacité des politiques publiques adoptées à réduire les disparités territoriales et sociales de 46% à 39%, comme annoncé dans les engagements du programme gouvernemental, affirmant que ces disparités s’accentuent en raison de la concentration des investissements publics et privés dans des régions spécifiques, notamment dans le domaine des infrastructures.
Le conseiller parlementaire haraki a certes salué les résultats obtenus dans le cadre du programme de réduction des disparités territoriales et sociales dans le domaine de la mise en œuvre des projets de désenclavement des zones rurales et montagneuses et de raccordement au réseau routier. Toutefois, il a exprimé son regret quant à l’absence d’une vision du gouvernement pour la gestion de la phase post-programme qui s’est achevé fin 2023, s’interrogeant sur la partie qui se chargera de l’entretien des routes et pistes construites, d’autant plus qu’ils ne sont pas classées et ne relèvent pas de la compétence du ministère de l’Equipement.
A cet égard, M. Drissi a appelé à l’élaboration et au lancement d’un programme d’urgence visant à renforcer, développer et entretenir le réseau routier rural et à la révision des critères de leur classification.
S’adressant au ministre de tutelle, le conseiller parlementaire haraki a affirmé « nous attendons l’annonce de la deuxième édition du programme de réduction des disparités territoriales et sociales et son extension pour couvrir l’emploi, le développement économique et l’habitat, en plus de ses cinq axes, d’autant plus que le taux de réalisation lors de la première édition dans le domaine des routes n’a pas dépassé 75% dans les zones rurales et 65% dans les zones montagneuses ».
Commentant la réponse du ministre de l’Equipement et de l’Eau à une question sur la situation des routes et des pistes dans les zones rurales et montagneuses, lors de la séance des questions orales à la Chambre des Conseillers, M. Drissi a rappelé que le Groupe Haraki avait soumis une proposition de loi portant création d’un fonds spécial pour financer l’entretien des routes et des pistes rurales non classées qui ont été construites dans le cadre du programme royal relatif à la réduction des disparités territoriales et sociales et ce, en prenant en considération les faibles capacités financières, humaines et techniques des communes rurales, précisant que le gouvernement a malheureusement, comme d’habitude, rejeté cette importante proposition de loi sans fournir de justifications raisonnables.
Par ailleurs, le conseiller parlementaire haraki a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de la convention conclue avec le Conseil de la Région Drâa-Tafilalet dans le domaine des routes montagneuses, portant notamment sur la construction d’une voie expresse reliant El Hajeb et Rissani et du tunnel de “Tichka”.
M. Drissi a conclu son intervention en rappelant que les zones rurales et montagneuses, notamment dans les régions du Drâa-Tafilalet, de l’Oriental, du Moyen Atlas et du Rif, nécessitent l’adoption d’approches de développement basées sur la discrimination positive en matière de construction des routes et des pistes.