Aliae Riffi
M. Abdellah Mekkaoui, membre du Groupe Haraki à la Chambre des Conseillers, a appelé le gouvernement à faire preuve de courage politique pour réviser la politique agricole adoptée depuis plus de 17 années, qui a épuisé et tari les ressources hydriques au service de l’exportation et au détriment de la sécurité alimentaire du pays et a été mise à profit pour enrichir les « fraqchiya » (voleurs de bétail), soulignant que la majorité refuse d’enquêter sur le sort des milliards de dirhams qui leur ont été alloués de manière inefficace.
Par ailleurs, M. Mekkaoui a appelé le ministre de l’Equipement et de l’Eau, M. Nizar Baraka, à activer et à renforcer les partenariats avec les collectivités territoriales en vue de trouver des solutions d’urgence à la problématique de la pénurie d’eau dans les zones rurales et les différentes communes touchées, d’autant plus que les populations de nombreuses communes se sont vu refuser des permis de forage de puits d’eau potable sous prétexte de la régression du niveau de la nappe phréatique, les laissant vulnérables face à la crise hydrique.
Commentant la réponse du ministre Baraka à une question concernant les mesures prises pour exploiter les récentes précipitations et chutes de neige », lors de la séance des questions orales à la Chambre des Conseillers, M. Mekkaoui a affirmé que « concernant l’approvisionnement des zones rurales en eau potable, nous tenons à réitérer que les chiffres et taux annoncés, fixés à 97%, restent loin de la réalité, car c’est le nombre des douars et centres ruraux qui est comptabilisé au lieu du nombre de foyers raccordés, en plus de l’absence d’équité sociale et territoriales entre les milieux urbain et rural concernant les frais de raccordement, qui dépassent le pouvoir d’achat de la population rurale ».
D’autre part, le conseiller parlementaire haraki a noté que malgré les récentes précipitations et chutes de neige, le Royaume fait face encore à des contraintes structurelles qui affectent actuellement le secteur de l’eau, d’autant plus que le Maroc est entré dans une phase de déficit hydrique à cause des répercussions de 7 années de sécheresse successives et du stress hydrique, soulignant que cela exige que le gouvernement et les autres institutions concernées sont appelés à innover des solutions d’urgence et érigent la problématique de l’eau en une priorité absolue dans les politiques budgétaire et publique.
A cet égard, M. Mekkaoui a souligné que la situation de la réserve stratégique nationale en eau exige la poursuite de la mobilisation des ressources en eau de surface à travers la construction de barrages de grande et moyenne envergure et de barrages collinaires, l’augmentation de la cadence des investissements dans les ressources en eau alternatives et non classiques via la généralisation des stations de dessalement d’eau de mer pour couvrir les différentes villes côtières dans le cadre de l’équité territoriale et régionale, ainsi que la généralisation de l’expérience de l’interconnexion des bassins hydrauliques entre les régions dans le cadre de la solidarité hydrique.
A cette occasion, le conseiller parlementaire haraki a interpellé le responsable gouvernemental au sujet des mesures financières et organisationnelles prises pour mettre en œuvre la convention conclue récemment avec les Conseils des régions à l’occasion des 2ème Assises nationales sur la régionalisation avancée tenues à Tanger, appelant à accorder davantage d’attention à la situation des régions les plus touchées, à l’instar des régions Drâa-Tafilalet, l’Oriental et Tadla-Azilal, productrices d’eau et souffrant de privation.
M. Mekkaoui n’a pas manqué également d’exprimer l’aspiration du Groupe Haraki d’accélérer la mise en œuvre du plan d’urgence 2000-2027 en vue d’exploiter les milliards de mètres cubes d’eau qui sont déversés directement dans la mer, notamment après les récentes pluies et chutes de neige qu’a connues notre pays.